In Altum

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Ste Julienne du Mont Cornillon (2/2)

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 151)

Extraits d’une homélie de notre Père fondateur, le Père Lucien Marie Dorne

Voir la première partie de cet article

Le nouveau supérieur du couvent de Huy s’oppose durement à l’œuvre de Julienne, il réclame tous les actes de propriété de l’hospice. Celle-ci, qui en a la garde, refuse de les lui livrer. Il la menace alors et Julienne est forcée de fuir près de la recluse Ève. Le chanoine Jean de Lausanne leur donne refuge, ainsi qu’à quelques sœurs qui les ont suivies. Roger de Huy, n’ayant pu retrouver les actes de propriété, accuse Julienne de les avoir donnés à l’évêque pour qu’il établisse une nouvelle fête sans raison.

Ce nouvel évêque, Robert de Torote, fait une enquête, mais il hésite toujours. Il part à Lyon pour le Concile en 1245. Là, il a une révélation miraculeuse de Dieu, qui lui ordonne de faire sa volonté. Au retour, suite à l’enquête, il dépose le prieur Roger de Huy, convaincu de simonie.

Julienne rentre au Mont-Cornillon et le jeune religieux à qui elle a demandé de composer l’office du Saint Sacrement devient prieur. Elle prie beaucoup pour qu’il soit inspiré. Il travaille à l’office en priant beaucoup et Julienne l’aide à corriger son travail. Elle a une nouvelle vision et s’associe au Ciel tout entier qui prie pour l’établissement de la fête. Robert de Torote, devenu son protecteur, établit en 1246 la fête chômée dans son diocèse, célébrée le jeudi après la fête de la Sainte Trinité. Il approuve l’office composé par le prieur Jean.

Fin 1246, l’évêque meurt et son successeur s’empresse de faire revenir l’ancien prieur, Roger de Huy. Julienne est obligée de fuir à nouveau mais il la poursuit. Avec quatre sœurs, elle se réfugie à Namur. Privées de tout, elles mendient leur pain, parfois sous les jets de pierres. Notre-Seigneur soutient Julienne, mais deux sœurs meurent. Pendant ce temps, Hugues du Mont-Huer, devenu cardinal, se rend à Liège en 1251, y organise une fête et une procession solennelle du Saint-Sacrement. Malgré l’opposition de certains chanoines de Liège, il arrive à répandre la fête dans tout l’Est de l’Europe.

Isabelle meurt en 1254 et Julienne, malade, reste seule jusqu’à ce qu’une autre sœur du Mont-Cornillon vienne la secourir. De nouveau, on les pourchasse et elles fuient à Fosses. Très malade, on lui refuse toute visite. Elle est délaissée de tous, comme elle l’avait prédit. Jamais personne ne l’a vu murmurer malgré ses six exils et les persécutions.

Son état empire pendant le Carême 1258. Le jour de Pâques, elle se traîne à l’église pour communier. Le soir, elle retourne à sa cellule et demande l’Extrême-onction, qu’elle reçoit avec des larmes de joie. Après l’octave de Pâques, elle est au plus mal. Le jeudi, elle prie sa compagne de dire tout haut l’office devant elle. Le vendredi, Julienne obtient de communier une dernière fois. Puis elle rend son âme à Dieu, le 5 avril 1258.

En 1265, le pape Urbain IV, ancien archidiacre de Liège, à la demande d’Ève, compagne de Sainte Julienne, confirma la fête du Saint-Sacrement et demanda à Saint Thomas d’Aquin d’en écrire l’office. Ce dernier s’inspira de l’office de Sainte Julienne, qui fut répandu dans toute la chrétienté.

Crédit photo : Andreas Praefcke, CC BY 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by/3.0>, via Wikimedia Commons

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