Promenade catholique en Bocage vendéen
La France est chrétienne. Il n’est que de se promener dans ses campagnes pour s’en rendre compte. Les croix sont plantées, dans certaines régions, à chaque croisée de chemins. Le nord des Deux-Sèvres, pays du bocage vendéen, a été sillonné par les saints. À travers deux histoires de ce territoire, nous verrons que la foi chrétienne a forgé l’âme de notre pays. Partons pour notre promenade spirituelle dans le Bocage.
Notre itinéraire commence au IVe siècle à Faye-L’Abbesse, avec saint Hilaire de Poitiers. Dans cette petite commune de mille âmes, l’église du village (photo) possède une surprenante relique du saint patron de la paroisse : l’autel portatif de saint Hilaire, dit marbre de saint Hilaire. En effet, celui-ci empruntait la voie romaine Poitiers-Nantes pour se rendre chez ses parents à Cléré (79). Sur la route, le saint s’arrêta pour prier dans la chapelle Saint-Symphorien, justement dans la commune de Faye-L’Abesse. Il laissa en souvenir la pierre d’autel qui lui servait dans ses voyages. La relique fut soigneusement gardée par les paroissiens. Or, pendant les guerres de religion, au XVIe siècle, la pierre fut brisée par les protestants, puis abandonnée dans un champ un peu plus loin. Ce fut pour le village une grande tristesse, et tous prièrent pour que la sainte relique fût enfin retrouvée. Finalement, c’est un simple paysan qui la reconnut, car l’un de ses bœufs restait devant cette pierre brisée à la lécher. Ainsi fut retrouvé le marbre de saint Hilaire, qui fut déposé dans l’église de Faye-l’Abesse un Vendredi saint. Il est présenté à la vénération des fidèles chaque Vendredi saint.
Poursuivons notre route vers le Bocage vendéen profond. Nous nous retrouvons dans un village au nom saugrenu : Saint-Sauveur-de-Givre-en-Mai.
Tout cela nous renvoie à une date-clef pour la France chrétienne : 732. C’est l’époque de Charles Martel. Celui-ci vient de battre l’armée mahométane d’Abdéram, près de Poitiers. Les Sarrasins vaincus s’enfuient de toute part. Certains arrivent dans le petit village de Saint-Sauveur. Ils pénètrent dans l’église qu’ils fortifient, pensant la place facile à défendre grâce à ses murs épais. Mais les habitants ne le voient pas de cet œil-là et tous se rendent sur les lieux, armés de fourches, pioches et bâtons, pour défendre leur église de tous ces sacrilèges. Les mahométans, rusés, pensent gagner du temps en promettant de laisser le lieu s’il vient à y avoir du givre le lendemain. Tous les habitants supplient alors le Ciel pour que la divine Providence agisse et que le signe demandé ait lieu. Ainsi, alors que le printemps est bien installé, le miracle se produit. Le givre recouvre les arbres portant déjà feuilles et bourgeons. C’est ainsi que Saint-Sauveur fut défendu sans même avoir livré bataille. Les Sarrasins, devant le miracle, ne purent que s’enfuir.
La mémoire de la France catholique revit le long des routes. Soyons attentif à ce qui nous entoure. La grâce accompagne notre pays.
Crédit photos :
Thérèse Gaigé – CC-BY-SA 4.0 https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fa%C3%A7ade_de_l%27%C3%A9glise_Saint-Hilaire_%C3%A0_Faye-l%27Abbesse.jpg
