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La triple erreur de la chevalerie française

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 153)

 Ou comment ne pas tirer les leçons du passé...

On connaît les origines de la Guerre de Cent Ans : le mariage d’Aliénor d’Aquitaine, en 1152, avec Henri Plantagenêt, qui devient roi en Angleterre et vassal du roi en France, situation complexe qui aboutit, en 1337, à la confiscation de la Guyenne par les Français. Édouard III, roi d’Angleterre, riposte alors en s’autoproclamant roi de France.

 Crécy : le baptême du feu

Débarqué dans le Cotentin en 1346, Édouard III se dirige vers la Picardie dans le but d’y faire jonction avec les Flamands. Philippe VI accourt à sa rencontre avec cinquante mille hommes, une force deux fois supérieure à celle des Anglais. Le 26 août, au coucher du soleil, la bataille a lieu à Crécy, dans la Somme actuelle. Les Français sont épuisés par une journée de marche, mais les chevaliers brûlent de se battre : le roi n’ose les retenir. En haut des pentes, les troupes anglaises sont équipées de canons, employés pour la première fois en Europe, et de longbows, arcs redoutables en bois d’if, mesurant deux mètres de long et pouvant percer une armure à soixante mètres ! Le roi de France dispose bien d’arbalétriers génois, mais ils sont bloqués par la cavalerie française. C’est le carnage : mille cinq cents chevaliers et plusieurs milliers d’hommes à pied trouvent la mort du côté français. Grâce à cette victoire, les Anglais pourront prendre Calais et maîtriser la Manche.

Poitiers : rebelote !

En 1355, le prince de Galles, surnommé le Prince Noir en raison de la couleur de son armure, débarque à Bordeaux et mène une expédition sanglante. Le roi de France, Jean II, le prend en chasse et le contraint à se battre à Maupertuis, près de Poitiers. Les Français sont quatre fois plus nombreux que les Anglais, mais la position est inaccessible à la cavalerie. Le roi ordonne aux chevaliers d’abandonner leurs montures et attaque en tête, hache à la main. Handicapés par le poids de leurs armures, les Français sont à nouveau la proie des archers adverses : 6000 tués et 1900 prisonniers, dont le roi et son fils, contre 2400 tués chez les Anglais. Une énorme rançon et des territoires sont cédés à Édouard III. Après son retour en France, Jean le Bon apprend que son fils, sous prétexte de pèlerinage, s’est enfui malgré sa qualité d’otage officiel. Obéissant aux lois de l’honneur, le roi retourne se constituer prisonnier à Londres, où il meurt peu après.

Azincourt : jamais deux sans trois !

En 1415, profitant de l’anarchie qui règne en France sous Charles le Fou, Henri V, le nouveau roi d’Angleterre, débarque en Normandie  avec quinze mille hommes. Le 25 octobre, cinquante mille Français les attaquent sur une terre grasse imbibée de pluie et… sans plan établi ! Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les cavaliers sont désavantagés face aux archers et six mille Français périssent. Il ne reste plus à Isabeau de Bavière qu’à vendre la France aux Anglais par le Traité de Troyes.

Tirons les leçons de notre histoire  !

Certes, le Ciel peut toujours envoyer une nouvelle Sainte Jeanne d’Arc à notre secours, mais sommes-nous vraiment obligés de reproduire trois fois les mêmes erreurs ?

 

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