La Parole de Dieu dans la liturgie
« La Parole de Dieu lue et annoncée par l’Église dans la Liturgie, conduit au sacrifice de l’Alliance et au banquet de la grâce, c'est-à-dire à l’Eucharistie. » (PGMR 10, citée dans Verbum Domini, 53) Après les articles de mai et de juin sur le sujet, nous voudrions approfondir un peu. En commençant, il est bon de prendre conscience de la richesse des lectionnaires de la Messe. En effet, par le lectionnaire du dimanche, auquel s’ajoute le lectionnaire pour les messes en semaine, l’Église permet d’entendre les textes principaux et les plus riches. Il devrait en résulter, logiquement, une connaissance accrue de la Bible, et de l’ensemble du plan de salut. Dès lors, nous devrions avoir plus soif de connaître davantage la Bible, mais surtout elle doit conduire à connaître Jésus Lui-même.
L'efficacité , c'est la Parole Dieu
de En latin, la proclamation liturgique des lectures s’achève par « verbum Domini ». Nous traduisons en français par « Parole du Seigneur ». Cependant, comme le souligne Benoît XVI, l’expression est analogique (Verbum Domini, 7) car l’Écriture proclamée dans la Liturgie conduit au Verbe de Dieu, deuxième personne de la Trinité, donnant l’intelligence du dessein divin (ibid..Verbum Domini cf In Altum11, 12, 13). La Liturgie nous donne l’intelligence de la Parole de Dieu à la lumière de Jésus et de son mystère de mort, de résurrection, comme Jésus le fit Lui-même pour les disciples d’Emmaüs (cf In Altum mai). Jésus est la personne du Verbe, Il est le Verbe incarné, unique Sauveur de l’humanité. En Lui, la Bible trouve son interprétation ultime et définitive. Allons plus loin : « L’Église a toujours été consciente que durant l’action liturgique, la Parole de Dieu est accompagnée par l’action intérieure de l’Esprit Saint qui la rend efficace dans le cœur des fidèles » (n° 52). Ceci nous amène comprendre deux choses : en premier lieu que la Parole de Dieu est efficace, elle réalise ce qu’elle dit, il n’y a pas de séparation. Pour nous, êtres humains, il n’en va pas de même parce que nous sommes pécheurs et donc faibles. Mais pour Dieu, faire et dire est une seule chose. En deuxième lieu, il y a analogie entre l’action liturgique et la Parole de Dieu : il n’y a pas d’écart entre ce que Dieu dit et ce que Dieu fait : ce qui est vrai pour l’histoire du Salut, l’est pour la Liturgie. Alors nous percevons le mystère de la Parole de Dieu dans la Liturgie : la Liturgie est comme le lieu où la Parole de Dieu est efficace et la Parole de Dieu donne son efficience à la Liturgie. Benoît XVI parle de la sacramentalité de la Parole par analogie avec les sacrements (Verbum Domini 56). Parés ? Franchissons un dernier pas : Dans la Liturgie Eucharistique, à la consécration, cette efficacité atteint son summum : la Parole de Jésus, sous l’action de l’Esprit Saint, par les mains du prêtre qui agit à la place de Jésus, réalise ce qu’elle dit : le pain n’est plus le pain, c’est Jésus. Si malheureusement nous pouvons mettre des obstacles au plein accomplissement de la Parole de Dieu en nos cœurs, là il n’y en pas l’ombre. Mysterium Fidei !