Sainte Joséphine Bakhita (1869-1947) -1-
« Une histoire vraie qui nous paraît incroyable (…) Bakhita l’Africaine est une véritable héroïne de bandes dessinées » s’exclamait le cardinal Poupard en présentant, lors d’une conférence, Sainte Joséphine Bakhita …
Mais qui donc est cette sainte soudanaise et qu’a-t-elle à dire à notre monde assoiffé de liberté ? Qui donc est le maître de ces belles choses? Elle est d’abord une petite fille heureuse et insouciante, grandissant au sein d’une famille unie et relativement aisée… La vie se déroule, heureuse et tranquille, dans les cases du petit village soudanais où elle est née en 1869. Sa famille, animiste, pratique le culte des ancêtres mais ne lui parle pas de Dieu. Pourtant, dès sa plus tendre enfance, elle « sent Dieu dans son cœur sans savoir qui Il est : « Voyant le soleil, la lune et les étoiles, je me disais : qui donc est le Maître de ces belles choses ? Et j’éprouvais un grand désir de le voir, de le connaître, de lui rendre hommage ». Elle n’a que neuf ans lorsque sa vie bascule dans l’horreur : elle se promène avec une amie quand, soudain, deux hommes armés débouchent d’une haie. La petite sent la pointe d’un couteau sur son côté et une voix menaçante lui dire : « Si tu cries, tu es morte ; Suis-nous ». La terreur qu’elle éprouve alors lui fait perdre jusqu’au souvenir de son nom dont elle ne se rappellera plus jamais… Désormais, elle sera « Bakhita », c'est-à-dire « la chanceuse » puisque c’est ainsi que, dans leur ironie cruelle, ses ravisseurs l’ont appelée… Les années qui suivent sont un véritable calvaire : elle passe plusieurs fois de marchands d’esclaves en propriétaires et de propriétaires en marchands. Elle connaît les marches forcées où, liée à ses compagnons d’infortune par une lourde chaîne autour du cou, elle souffre de la soif et de l’épuisement… Elle a, en l’espace d’une nuit, l’immense soulagement de son évasion réussie… et la déception amère d’être trahie et revendue par celui chez qui elle s’était réfugiée... Fouettée jusqu’au sang pour la moindre peccadille, tatouée d’une manière si cruelle (on lui fait alors 114 entailles sur tout le corps !) qu’elle devra rester un mois étendue sur un grabat pour s’en remettre, elle pourra en toute vérité dire par la suite : « Si je ne suis pas morte, c’est un miracle du Seigneur qui me destinait à des choses meilleures » Elle a une quinzaine d’années lorsque, se retrouvant une nouvelle fois sur le marché de Khartom, elle est achetée par le consul d’Italie. Sa surprise se mêle à une délicate reconnaissance quand elle considère la bonté et la gentillesse avec laquelle elle est traitée. Elle fait presque partie de la famille et, deux ans plus tard, c’est tout naturellement qu’elle suit ses nouveaux maîtres rappelés en Italie. L’un d’eux lui offre un crucifix : « Jésus Christ est aussi mort pour toi ». Sur la demande pressante d’une amie de la famille qui attendait un bébé et cherchait une bonne d’enfants, Bakhita est envoyée à Venise… C’est là qu’elle apprend enfin à connaître son Dieu, grâce aux sœurs canossiennes de Venise… Elle est baptisée le 9 janvier 1890 sous le nom de Joséphine. Elle a 21 ans et, la loi italienne ne reconnaissant pas l’esclavage, elle est désormais libre et dans son corps et dans son âme… Que va-t-elle faire de cette liberté ? … Pour la suite, cliquez ici