L’entrée dans la liturgie eucharistique : de l’offertoire au Sanctus
Avec l’offertoire, commence une nouvelle partie de la messe appelée liturgie eucharistique.
Le prêtre quitte la table de la Parole, l’ambon, et se rend à l’autel, table du sacrifice eucharistique. Dans les premiers siècles, les catéchumènes quittaient l’assemblée avant l’offertoire car, non baptisés, ils ne pouvaient pas encore participer au sacerdoce commun des fidèles. La procession des offrandes, comme une seconde procession d’entrée, marque bien le passage de la liturgie de la Parole à la liturgie eucharistique. On prépare l´autel, en y plaçant le corporal, le purificatoire, le missel et le calice. Le corporal (du latin corpus, oris : corps) est le linge sacré sur lequel seront déposés la patène et le calice. Il est destiné à recueillir les parcelles d’hostie consacrée qui pourraient s’en détacher. Le purificatoire est destiné à essuyer le calice. Les fidèles apportent alors le pain azyme (= sans levain, comme celui de la première Pâque lors de la sortie d’Égypte), ainsi que le vin de raisin. Ce sont « les éléments que le Christ a pris dans ses mains » (Présentation générale du Missel Romain, n. 48). On peut aussi recevoir de l´argent, ou d´autres dons au profit des pauvres ou de l´Église, mais seuls la patène et le calice seront posés sur l’autel. Le diacre verse dans le calice le vin et y ajoute une goutte d’eau avec cette parole très belle qui dit combien l’Eucharistie peut nous unir profondément à Jésus : « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité. » Dans le calice, l’eau devient inséparable du vin ! Le prêtre présente alors à Dieu les offrandes avec les paroles que nous connaissons tous : « Tu es béni… ». Elles manifestent à la fois l’action de grâce envers la création accomplie par Dieu, et en même temps l’offrande du travail des hommes qui ont reçu pour mission de mener la création vers son achèvement (cf. Gn 1, 29). C’est le moment d’associer à cette offrande toutes les prières et petits sacrifices que nous avons pu recueillir en notre semaine. Vient l’encensement « pour signifier que l´oblation de l´Église et sa prière montent comme l´encens devant la face de Dieu » (Présentation générale du Missel Romain, n. 51). Le prêtre encense les dons placés sur l´autel, puis la croix et l´autel lui-même. Ensuite, le diacre ou un servant peut aussi encenser le prêtre, à cause de son ministère sacré, et le peuple, en raison de sa dignité baptismale. Suit le lavabo (en latin : je me laverai) : le prêtre se lave les mains, signe de son désir de purification intérieure. La prière sur les offrandes puis la préface sont adaptées au temps liturgique (avent, carême, temps pascal, temps ordinaire...) ou à la fête du jour (fête de Notre-Seigneur, fête d’un saint…etc). En conclusion de la préface, on chante le Sanctus, chant qui a été d’usage chez les chrétiens dès les premiers temps de l’Église. Il se compose d’un texte d’Isaïe (Is 6, 1-3) ainsi que de l’acclamation adressée à Jésus lors du dimanche de Rameaux (Mt 21, 6-10).