Les Béatitudes
« Voyant les foules, il monta sur la montagne, et lorsqu'il se fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui. Alors, prenant la parole, il se mit à les enseigner ... » (Mt 5,)
Jésus monte sur la montagne. Or dans l’Ancien Testament, la montagne était le lieu de la révélation de Dieu, de la rencontre avec lui. Jésus est, lui, le nouveau Moïse, parlant face à face avec son Père mais en tant que Fils, il a une intimité profonde que Moïse ne pouvait pas posséder.
Jésus s’assoit : cette position révèle sa situation de maître enseignant avec autorité comme les rabbins d’Israël assis sur la chaire de Moïse, mais lui enseigne en tant que Verbe de Dieu fait chair. La Parole de Dieu s’adresse aux disciples et à chacun de nous par l’intermédiaire de paroles humaines. Jésus proclame alors les Béatitudes, ces huit phrases commençant par « Bienheureux » et que nous connaissons à peu près par cœur. Qu’est-ce que Jésus veut nous transmettre à travers les Béatitudes ? Il nous fait, avant tout, une promesse : ceux qui, parmi ses disciples, vivront ce code de sainteté seront héritiers du Royaume des cieux : « Bienheureux les pauvres par l’esprit, le Royaume des Cieux est à eux ! » Elles sont un chemin de perfection pour atteindre, non pas un bonheur terrestre et provisoire, une jouissance des biens de ce monde mais le bonheur éternel du Royaume des Cieux et la vision béatifique de Dieu. C’est pourquoi les Béatitudes nous donnent des critères allant à l’encontre des valeurs prônées par le monde : « Bienheureux ceux qui pleurent, ils seront consolés ». C’est toujours dans la perspective du Royaume que nous devons entendre les paroles de Jésus, ce Royaume qui n’est pas de ce monde, et pourtant déjà présent en germe car Jésus est lui-même ce Royaume. Désirer le Royaume, c’est donc s’attacher à la personne de Jésus en l’imitant, car qui mieux que lui a pratiqué les Béatitudes ? Admirons le Cœur de Jésus si enthousiaste et ardent en prêchant les Béatitudes ! Il peut les proclamer car il est lui-même pauvre, de la crèche au Calvaire. Il est « doux et humble de cœur ». Son cœur est miséricordieux : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Il a faim et soif de la justice-sainteté pour nos âmes : « J’ai soif ». Son Cœur est compatissant : Il a pleuré devant Jérusalem et devant la mort de Lazare. Avec un cœur parfaitement pur, il contemple sans cesse la face de Dieu, son Père. Il est pacifique et il est persécuté pour la justice en se livrant par amour pour nous à la mort ignominieuse de la croix, par laquelle il nous ouvre le Ciel, et déverse en nous toutes les grâces jaillies de son cœur transpercé. Oui, le Cœur de Jésus veut nous communiquer sa sainteté en nous enseignant les Béatitudes. Il désire que nous partagions les désirs de son cœur afin de travailler pour le Royaume des Cieux, pour le Ciel, notre unique patrie. Il nous apprend que la sainteté n’est pas inaccessible si nous nous attachons à lui : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ».