In Altum

Notre-Dame des Neiges, formez nos cœurs à votre image

Bienheureuse Restituta Kafka (1894-1943)

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 23)

Une Autrichienne éprise de la Croix du Christ.

Notre Bienheureuse  a une personnalité quelque peu atypique pour une religieuse ! Après une rude journée de travail à l’hôpital, elle se rend souvent dans une brasserie proche où on lui offre son plat préféré, un « goulasch » et… une bière ! Son tempérament est un peu brusque. Certaines sœurs la craignent un peu  mais elle est très aimée. Entrée chez les Franciscaines de la Charité chrétienne, elle déploie toutes les ressources de son imagination fertile pour améliorer les soins prodigués ou trouver une solution quand il s’agit d’aider quelqu’un dans le besoin. Elle travaille vite et bien et s’entend – ô merveille ! – avec le chirurgien qu’elle assiste, un homme au caractère difficile qui a fait «fuir» un bon nombre de sœurs infirmières. Au long des années passées au bloc opératoire, elle a acquis une telle compétence que les jeunes médecins ont quelquefois l’impression que c’est elle qui opère : elle leur présente les instruments avant même qu’ils ne les lui demandent ! Elle exerce une grande influence sur les patients et le personnel médical. On prend l’habitude de venir la consulter pour recevoir d’elle un conseil, un mot de réconfort. 1938. L’Autriche est annexée à l’Allemagne. Les Nazis cherchent à supprimer toute influence chrétienne. Interdiction de mettre des croix dans le nouveau bâtiment de l’hôpital ! Pourtant, le jour de l’inauguration, chaque pièce en a une ! Sr Resoluta – son caractère décidé lui a valu ce surnom – a osé ! Elle ne cache pas son opposition à l’idéologie nazie si anti-chrétienne ! «Ne parlez pas tant ! Tenez votre langue !», supplient ses sœurs ! Se taire quand le docteur Stumfohl, nazi déclaré, interdit d’appeler un prêtre au chevet d’un mourant ?! Se taire quand il veut amputer inutilement un patient ? Non ! Stumfohl la déteste. Il a des espions partout. Quelle aubaine pour lui d’apprendre que cette sœur a demandé à une secrétaire de copier un pamphlet contre Hilter ! « Pour le Christ j’ai vécu ; pour lui je veux mourir. »  Le mercredi des Cendres 1942, Sœur Restituta est arrêtée puis torturée, en vain, pour qu’elle dénonce la personne qui lui a remis le pamphlet. Dix mois plus tard, elle est condamnée à mort et toutes les démarches pour obtenir sa grâce échouent. Dans sa prison elle vit une période de grand dépouillement : ici, elle doit obéir. Elle, si active, est condamnée à l’immobilité. Elle connaît des moments d’abattement et a l’impression d’être abandonnée de sa communauté : visites et lettres sont limitées. Elle écrit à sa supérieure : « Là, près du Tabernacle, nous sommes toutes unies et aucun abîme ne pourra nous séparer. » « Restl » (surnom donné par ses codétenues) réconforte ses compagnes de captivité. Elle partage ses maigres rations et permet ainsi à une maman sous-alimentée de mener à terme sa grossesse. Elle s’occupe d’une femme méprisée par les autres car elle a laissé son bébé mourir de faim. Cette prisonnière souffre d’une maladie de peau et ne peut pas se nourrir seule. « Restl » lui donne à manger. Le jour de son exécution, on remplace ses vêtements par une tunique en papier. Elle demande à l’aumônier de lui faire une croix sur le front. Avant de mourir, elle déclare : « Pour le Christ, j’ai vécu ; pour Lui je veux mourir. »

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