Ayman, martyr au lycée à 17 ans
Le silence… Rien de plus frustrant ! Ayman, 17 ans, lynché dans le plus grand silence, par amour de la croix !
Il a fallu attendre le mois de novembre pour apprendre que le 16 octobre Ayman Nabil Labib fut assassiné dans son lycée ! En effet, les autorités ont traîné les pieds avant d’admettre qu'il s'agissait d'un nouvel épisode de violence anti-copte. Trois jours après le bouleversant témoignage du Patriarche d’Alexandrie Mgr Naguib (Voir In altum N°23 p.2), dans ce même pays, un jeune chrétien orthodoxe a été lynché par son professeur et ses camarades de classe musulmans. Pourquoi ? À cause de la croix ! Il faut savoir que les coptes ont l’habitude de porter aux poignets une croix tatouée. Des lycéens de sa classe lui ont imposé de la cacher tandis que lui, refusant, leur a aussi montré le crucifix qu’il portait discrètement sous ses vêtements. C’est alors que le professeur lui-même frappa le jeune homme et demanda aux élèves de faire de même. Ayman réussit tout de même à s’enfuir et tenta de se réfugier dans les toilettes du lycée, « mais ils l’ont suivi et ont continué à le frapper » explique son père. À l’arrivé de l’ambulance, Ayman, qui jusque là, inconscient, respirait encore, avait rendu son âme à Dieu qui a pu lui dire : « Bon serviteur, entre dans la joie de ton maître ». Plus de cinq mille coptes sont venus assister aux obsèques du « martyr de la croix ». Ils ont voulu dénoncer les violences incessantes contre les chrétiens en Égypte. Serait-ce encore en vain ? L’Évangile nous demande de pardonner à nos ennemis. Pouvons-nous réaliser l’héroïcité de cet acte ? Nos frères chrétiens persécutés le font, mais combien cela leur est douloureux ! Quel exemple ils nous montrent ! Nous aimerions les aider, leur crier que nous sommes là, leur dire que nous les portons dans nos prières ! Cependant un certain sentiment d’impuissance nous envahit. Avec ce sentiment qui est le nôtre, comment ne pas être bouleversé par cette prière du Cardinal Zen : « Seigneur, lorsque nous aidons nos frères de l'Église persécutée, fais que nous nous souvenions qu'en réalité c'est nous qui, plus encore, sommes soutenus par eux. » Ayman connaissait son pays. Il savait que des chrétiens y avaient donné leur vie quelques jours plus tôt. Mais il n’a pas renié le Christ. Et nous ? Pourquoi cela ne pourrait-il pas nous arriver ? « Ayman ! Tu as entendu ces paroles du livre de la sagesse : « La vie des justes est dans la main de Dieu,aucun tourment n'a de prise sur eux. Aux yeux des insensés ils ont paru mourir…alors qu'ils sont dans la paix… Ce qu'ils ont eu à souffrir était peu de chose auprès du bonheur dont ils seront comblés, car Dieu les a mis à l'épreuve et les a reconnus dignes de lui… comme un sacrifice offert sans réserve, il les a accueillis. Au jour de sa visite, ils resplendiront… Ils seront les juges des nations et les maîtres des peuples… » (Sg 3) Tu sais maintenant combien ces paroles sont véridiques. Du haut du ciel, viens nous aider à être fidèles à notre tour. AYMAN… PRIE POUR NOUS ! »