In Altum

Notre-Dame des Neiges, formez nos cœurs à votre image

La préface de la Messe

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 24)

Nous avons déjà bien avancé dans notre découverte des richesses du sacrifice de la messe. Revenons sur la préface que nous situons maintenant facilement entre la prière sur les offrandes et le Sanctus.

La préface commence toujours par un dialogue entre le célébrant et l’assemblée : c’est un appel à une plus grande attention de notre part : « Élevons notre cœur (en latin: sursum corda)… nous le tournons vers le Seigneur ! » car nous nous approchons du mystère central de la liturgie : puissions nous répondre présent et ne pas abandonner Jésus au moment ou il va offrir sa vie sur la croix pour nous ! Dans sa lettre aux Colossiens, saint Paul nous invitait déjà à « rechercher les réalités d’en haut ! » (Col 3, 1), en latin : celles qui sont « sursum ». Et le cardinal Ratzinger commentant le Sursum corda disait : « le cœur – c’est-à-dire l’homme intérieur, le tout de la personne – en haut, dans la hauteur de Dieu, dans cette hauteur qui est Dieu et qui, dans le Christ, touche la terre, l’attire à lui et l’élève jusqu’à lui » (J. Ratzinger, Un chant nouveau pour le Seigneur, p. 184). Ce dialogue débouche sur une grande prière d’action de grâce dans laquelle le prêtre, au nom de tout le peuple saint, glorifie Dieu le Père et lui rend grâce pour toute l’œuvre du salut, ou pour un de ses aspects particuliers (cf. PGMR 79). Adapté au temps liturgique, ou à la fête du jour, le texte de chaque préface est un véritable trésor théologique (cf. Préfaces du Christ Roi, de la Toussaint, de la messe chrismale, de l’Épiphanie… etc.) qui nous décrit les merveilles accomplies par Dieu pour notre salut ou nous dit quelque chose du mystère de Dieu lui-même. Il existe dans le Missel Romain quatre-vingt-huit préfaces et 22 embolismes (textes ajoutés en certaines circonstances, comme : "En ce premier jour de la semaine"). Soyons reconnaissants envers le concile Vatican II qui, dans l’authentique esprit de la liturgie qu’il a voulu susciter, a ouvert la voie d’une si belle et si riche diversité ! Au souvenir des merveilles accomplies par Dieu : « toute la communauté rejoint alors cette louange incessante que l'Église céleste, les anges et tous les saints, chantent au Dieu trois fois Saint » (CEC 1352) : c’est le chant du Sanctus. À l’approche de la fête de Noël, relisons avec attention la dernière des trois préfaces que l’Église nous propose pour la Nativité du Seigneur : « Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur. Par lui s’accomplit en ce jour l’échange merveilleux où nous sommes régénérés ; lorsque ton Fils prend la condition de l’homme, la nature humaine en reçoit une incomparable noblesse ; il devient tellement l’un de nous que nous devenons éternels. C’est pourquoi, avec les anges qui proclamaient ta gloire dans les cieux, pleins de joie, nous chantons : Saint, Saint, Saint ! ... »

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