In Altum

Notre-Dame des Neiges, formez nos cœurs à votre image

Il est grand, le mystère de la foi...

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 25)

La prière eucharistique, cœur de la Messe; ses caractéristiques essentielles et les quatre grandes prières eucharistiques Après la Préface et le Sanctus, nous sommes au cœur de la Messe. Le grand moment de la Consécration n’arrive pas isolé, il s’insère dans un ensemble plus vaste qui s’appelle « prière Eucharistique ». Elle commence tout de suite après le Sanctus, et s’achève par une grande doxologie : Par Lui, avec Lui et en Lui… Le nom ancien est celui de « canon de la Messe », c'est-à-dire la règle pour célébrer la Messe. Son origine vient probablement des prières juives dites de « bénédictions », qui sont des grandes actions de grâces à Dieu pour la création et son œuvre en faveur d’Israël. Ces prières se présentaient déjà comme un mémorial de l’action de Dieu pour son peuple, et le fait de Lui rendre grâce constitue un remerciement en même temps qu’un nouveau don de Dieu. Rendre grâces à Dieu de ses merveilles était aussi considéré comme une certaine forme d’actualisation ici et maintenant de l’action de Dieu. Jésus reprend évidemment tout cela à son compte, mais Il le transforme : Il rend grâce à Dieu de l’œuvre du Salut qui s’accomplit par Lui, dont le sommet est à présent le don de Lui-même jusqu’à la croix. Ainsi, ce n’est pas tellement la forme littéraire qui change, mais le fond car Jésus donne avec autorité une portée et un réalisme totalement nouveaux aux prières de bénédictions. L’Église a conservé cela, en gardant l’essentiel et en l’adaptant selon les besoins. Une actualisation ici et maintenant de l'action de Dieu Le canon de la Messe présente toujours des caractéristiques incontournables qui viennent en partie de cela : La première, c’est la centralité du Christ car il s’agit bien de son action de grâce à Lui en tant qu’Il est le Fils et le Sauveur ; cet élément en contient un autre : la prière est adressée toujours au Père. La seconde c’est le récit de l’institution de l’Eucharistie au soir du jeudi saint, qui est le cœur du Canon. Il ne s’agit pas d’un simple récit, mais bien alors de l’actualisation de ce que Jésus a fait et qu’Il est précisément en train de rendre présent par la célébration de la Messe. Un troisième élément est l’épiclèse : c’est une invocation, une prière adressée généralement au Père d’envoyer sur les dons la puissance divine, en général identifiée avec l’Esprit Saint, pour la transformation des dons. Enfin, il y a l’anamnèse, cette sorte de profession de foi que l’on proclame juste après la consécration. (« Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, … »). Ajoutons encore que c’est dans les prières eucharistiques que l’on trouve le plus explicitement la notion de l’Eucharistie comme sacrifice, sacrifice offert à Dieu, sacrifice de Jésus, présenté une nouvelle fois pour les péchés du monde, dont les nôtres. Voyons un peu les différentes prières eucharistiques. La première, encore appelée « canon romain » a longtemps été la seule en usage en occident ; elle a sans doute une origine assez ancienne et un usage datant au moins du IV° siècle. La prière numéro 2 est connue au moins depuis le III° siècle par le prêtre romain St Hippolyte. La 3ème et la 4ème prière eucharistique sont des textes composés lors de la réforme liturgique après le Concile. La prière eucharistique 4 s’est inspirée de modèles syriens et forme un tout avec sa préface : on ne peut pas choisir une autre préface si l’on veut prendre la prière eucharistique 4.

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