In Altum

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La diversité des familles liturgiques

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 31)

Nous sommes arrivés au terme de nos explications sur la Liturgie de la Messe. Il est bon d’ouvrir nos esprits par un regard d’ensemble sur les Liturgies du monde.

Il faut d’abord distinguer le monde occidental du monde oriental. La diversité liturgique est essentiellement présente en Orient. Le monde latin ne connaît guère la diversité : il y a essentiellement le rite romain, pratiqué par la grande majorité. Le rite mozarabe est un peu pratiqué en Espagne ; le rite ambrosien se définit plutôt par quelques particularités au regard du rite romain, et se circonscrit quasiment au diocèse de Milan. Tel n’est pas le cas de l’Orient qui recèle une grande diversité. Nous ne pourrons évidemment pas les expliquer tous en détails, mais seulement les nommer. Les Églises orientales rattachées à Rome ont aussi la richesse de leurs rites propres  En premier lieu, il faut avoir à l’esprit que dire « Eglise d’Orient » n’implique pas obligatoirement Eglise séparée de Rome. Il existe, et c’est heureux, des Eglises de rites orientaux et qui sont rattachées à Rome. Ainsi donc, il existe des Eglises orientales qui utilisent le même rite, une discipline très proche, célébrant les mêmes sacrements, vivant la morale chrétienne, mais dont la différence essentielle est le fait qu’elles soient ou non rattachées au siège de Pierre. Bien plus, comprenons qu’en Orient une Eglise s’identifie très fortement à son rite, lequel comprend dès lors la Liturgie mais encore sa spiritualité, son histoire, en un mot : son âme. Dès lors, nous aboutissons en quelque sorte à un deuxième principe important : les rites liturgiques en Orient s’originent plus ou moins directement dans les filiations patriarcales. Expliquons-nous : dès les premiers siècles, l’Eglise s’est organisée à partir et autour de villes dont l’évangélisation remonte à un Apôtre. Certaines vont vite prendre une importance prépondérante. Il s’agit de Rome (pour l’Occident), Antioche, Alexandrie (par St Marc, elle se rattache à St Pierre), puis s’adjoindront par l’importance Jérusalem et ensuite Constantinople. Chacune de ces villes a un évêque, et on parle alors de siège patriarcal. Cela donne donc 4 sièges pour l’Orient. Les chrétiens vont se rattacher à ces villes soit en raison de la proximité géographique, soit parce qu’elles auront connu l’Evangile par l’activité missionnaire des ces villes. Par la suite, diverses ruptures suite à des Conciles, vont donner naissance à une diversité chrétienne surprenante. Ainsi, dans certaines villes en Orient, vous pouvez avoir une dizaine d’évêques de rites différents, alors que les chrétiens ne constituent qu’une minorité de la population. Donnons maintenant quelques exemples : Alexandrie donne naissance au rite copte, pratiqué en Egypte et en Ethiopie (dans une langue différente : le guèze). Le rite antiochien donne naissance au rite chaldéen et au rite syrien-palestinien, qui auront plusieurs branches. Le rite arménien provient également en partie de ce rite antiochien. Enfin, Constantinople donnera le rite byzantin, qui est le rite de la majorité des fidèles orientaux. Nous vous épargnons toutes les particularités ! Pour conclure, il faut dire que la diversité liturgique n’a jamais vraiment été pour Rome un motif véritable de division.

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