Le Père Kentenich (1885-1968) 2/2
(Première partie de l'article ici) Un authentique disciple de Marie Le père Kentenich est donc « volontairement » interné à Dachau. Il comprend que cette situation est pour son œuvre une merveilleuse promesse de bénédictions futures. Et en effet ! Pendant son temps de détention, il crée, en plein camp de concentration, 2 nouvelles branches de Schoenstatt, celle des familles et celles des frères. Fin1944, le durcissement du régime nazi et les épidémies provoquent la mort de 10 000 détenus. Il fonde alors, dans un acte de foi plein d’espérance, l’œuvre internationale de Schoenstatt ! Pour lui, ce terrible camp devient un champ d’apostolat. Sa présence transforme « l’enfer » en « paradis ». Grâce à la bienveillance d’un capo communiste touché par sa charité et son rayonnement, il confesse, porte la communion, donne des conférences, prêche le mois de Marie... ! Il écrit à Schoenstatt et dicte même des livres ! Le magasin de fleurs du camp devient un bureau de poste inattendu ! Emprisonné, il se sent « libre ». En témoigne sa réponse à un sous-officier qui lui ordonne de nettoyer son vélo : « Oui, je puis faire cela, mais pas parce que j’y serais contraint. C’est plutôt parce qu’en homme libre, je veux vous rendre ce service. ». Dieu veille sur lui et le sauve plusieurs fois de la mort. De retour à Schoenstatt, le père Kentenich continue inlassablement son labeur : conférences, retraites spirituelles, sessions de formation... Il voyage beaucoup pour faire connaître et affermir son œuvre : Amérique latine, Afrique, U.S.A. ... Cependant, au sein de l’Eglise même, des oppositions se manifestent. 1951. L’évêque de Trêves ordonne une visite canonique. Le père Kentenich est relevé de toutes ses fonctions et exilé à Milwaukee, aux U.S.A. Il n’a pas le droit de correspondre avec les responsables de Schoenstatt. Il est assigné à résidence dans la maison des pères pallotins. Son œuvre est menacée. Il reste paisible. « Je suis toujours heureux dans les mains de la mère de Dieu... Dieu ne parle-t-il pas par les événements ? L’Eglise veut mettre à l’épreuve notre obéissance et reconnaître en cela si l’œuvre et le porteur de l’œuvre sont marqués par Dieu... Même si nous avançons dans l’obscurité, nous ne cessons d’être entre les mains du Père des Cieux qui nous protège et nous guide. » Il est certain que cette épreuve consolidera Schoenstatt. « Les épreuves sont un signe de prédilection divine. » 1959 : Le père Kentenich est nommé desservant de la paroisse allemande de Milwaukee. Pour ses paroissiens, il est l’image vivante du Père céleste en tous ses faits et gestes. Devant les difficultés, il avait coutume de dire : « Comment fait le Bon Dieu ? Et bien, faisons comme lui ! ». En 1965, le père Kentenich est reçu en audience par Paul VI. Le pape lui demande pardon au nom de l’Eglise et le rétablit à la tête de l’œuvre. Il revient à Schoenstatt. L’exil a duré 14 ans. Aussitôt, il se remet vaillamment à l’ouvrage. Il a 80 ans. Le jour de Notre-Dame des 7 Douleurs, il s’effondre après avoir dit la messe. Sa cause de béatification est introduite à Rome en 1975.