(voir la première partie de l'article dans le numéro précédent)

Rien l'un sans l'autre

« Sous votre garde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu » : Charles de Habsbourg et Zita ont fait graver cette prière dans leurs alliances. C’est vraiment avec Marie et dans le Cœur de Jésus que, ensemble, ils ont servi leurs peuples. Malgré les critiques de la cour, ils vivent leur messe quotidienne. Charles tient à ce que son épouse soit au courant de toutes les affaires de l’Empire et ne prend jamais de décision sans savoir son avis.

L’Ange gardien de tous ceux qui  souffrent

Pendant qu’il se démène pour obtenir la paix, elle est « l’Ange gardien de tous ceux qui  souffrent. » (Card. Archev. de Vienne, Mgr Piffl) : sans se soucier de la campagne de dénigrement dont elle est l’objet du fait de son origine française, elle visite des blessés, distribue des vivres… Quand Charles doit affronter le danger, elle l’accompagne.

Seigneur, que votre volonté soit faite

« Charles, qu’est-ce que je vais faire toute seule ? » s’écrie-t-elle avec angoisse lorsqu’il agonise, pour se reprendre aussitôt : « Seigneur, que votre volonté soit faite. » Tout le portrait de Zita est là : un cœur qui saigne parce qu’il aime, mais une âme de foi qui met sa confiance en Dieu toujours.

En elle, pas la moindre amertume envers quiconque : comme Charles, elle refuse qu’on dise du mal de ceux qui les ont trahis, bannis, spoliés, volés des seuls biens qui leur restaient pour vivre, ses bijoux. L’exil et la pauvreté seront son lot, ne parvenant à élever ses enfants que grâce à la charité de quelques amis.

70 ans d'exil

De 27 à 97 ans, 70 ans d’exil : Suisse, Madère où Charles meurt comme un saint, Espagne, Belgique, Canada, Etats-Unis, Luxembourg, Allemagne, Suisse.

Du fait qu’elle refusa toujours de signer un acte de renonciation à ses titres, la loi anti-Habsbourg lui interdit de mettre les pieds en Autriche, même pour les obsèques de sa mère. C’est seulement en 1982, grâce à des démarches d’amis, qu’il est reconnu que la loi d’exil ne s’applique pas à ceux qui sont devenus Habsbourg par alliance ! Zita ne fait pas remarquer cette injustice qui l’a tant fait souffrir ; elle manifeste simplement sa joie, alors que plus de 20.000 personnes assistent à la messe célébrée en son honneur dans la cathédrale de Vienne.

Que fait Zita pendant toutes ces années d’exil ? Dans le Cœur de Jésus, elle vit en union continuelle avec son époux Charles.

«J’ai un grand devoir politique : je dois élever mes enfants selon l’esprit de l'Empereur, en faire des hommes bons qui craignent Dieu, et avant tout préparer Otto à son avenir.»

Levée à 5 h, après la messe de 5 h 30 elle réveille ses enfants, assiste avec eux à la messe de 7 h 30 où servent ses garçons. Elle leur fait le catéchisme et dirige la prière du soir. A chacun elle confectionne un livre de prière et les suit personnellement dans leurs études, qu’ils réussissent tous brillamment.

Oblate bénédictine

Lorsque leur éducation est achevée, elle intensifie encore sa vie de prière (3 messes par jour, longuement préparées et prolongées en action de grâce) et vit l’engagement des oblates bénédictines : si l’on compte tous ses séjours à Solesmes, elle y a vécu presque 4 ans !

Elle continue aussi d’aimer et d’aider ses peuples : pendant la 2^nde  guerre mondiale, malgré son tempérament réservé, elle organise des tournées de conférences à travers le Canada et les USA pour récolter des dons. Avec son fils Otto elle luttera toujours pour le droit à l’existence de la souveraineté autrichienne.

Chère grande Dame Zita, apprenez-nous à servir le Roi de nos vies en renversant avec la même vaillance tous les obstacles à l’Amour !