Bse Ulrika Nisch (1882-1913)
Ou comment trouver Dieu dans les casseroles... Franziska Nisch naquit en Allemagne dans une famille nombreuse très pauvre. Elle vit sa petite enfance auprès de sa grand-mère et de sa tante qui, outre une très bonne éducation chrétienne, lui donnent l’affection dont elle est privée auprès de son père. Sa mauvaise santé lui fait souvent manquer l’école et ses résultats scolaires s’en ressentent. Par contre, elle donne toujours la bonne réponse au catéchisme. Avec ses frères et sœurs, elle doit travailler à l’extérieur pour que la famille puisse avoir quelque chose à manger. Elle n’a pas le temps d’apprendre ses leçons. La fillette manifeste une grande disposition pour la religion et aime mieux prier que jouer. Elle aime se rendre à l’église Notre Dame des Neiges. En 1904, elle entre chez les sœurs de la Ste Croix de Hegne. On l’appelle désormais Sr Ulrika. Affectée à la cuisine où elle servira toute sa vie, elle transforme son travail en prière. «Sans prière, pas de paix et de bonheur.» Beaucoup de jeunes filles s’activent autour d’elle. Sr Ulrika reste paisible en toute circonstance, même lorsqu’on s’agite autour d’elle et malgré d’horribles maux de tête. Elle parle peu mais tous se sentent comme au paradis auprès d’elle. Elle est attentive à chacune, sait trouver les mots justes pour réconforter. Elle triomphe des tempéraments les plus difficiles par sa douceur et sa prière. Les sœurs avaient accueilli par charité une femme méprisée de tous car elle avait tué son enfant. Sr Ulrika s’occupe maternellement d’elle et réussit à la tourner vers Dieu. Elle exige un travail consciencieux, ne tolère aucun manquement à la charité. Cependant elle ne blesse jamais celle qu’elle réprime mais lui donne le désir de mieux faire. «Ce qui compte, c’est d’aimer Dieu.» Lors de ses rares temps libres, elle visite Jésus au tabernacle. Lors d’une retraite, le prédicateur lui recommande de révéler à sa supérieure les grâces mystiques dont Dieu la comble. Celle-ci est bien surprise tant Sr Ulrika passe inaperçue. Pourquoi n’avoir jamais dit qu’elle voyait son ange gardien ? Sr Ulrika est étonnée : «Vous ne voyez pas le vôtre ?» Elle jouit aussi de visions de la Ste Vierge, de Jésus, des saints et a des contacts avec les âmes du purgatoire. Nous ne savons pas grand-chose de ses grâces exceptionnelles. Elle disait : «Les visions sont un don de Dieu mais seule la vertu est nécessaire». Personne ne se doute de rien mais tous sont frappés de son recueillement, de sa parfaite maîtrise de soi et de son grand amour fraternel. La tuberculose la terrasse et elle doit, du jour au lendemain, quitter sa chère cuisine. Elle est heureuse de mourir pour pouvoir retrouver son Bien-Aimé. C’est aussi l’heure des ténèbres. Les visions cessent. Elle traverse une nuit de la foi. Elle reste cependant souriante : «Je n’ai d’autre désir que d’aimer Dieu, même sur la plus grande croix et dans chaque situation où Il veut me conduire sur un chemin épineux. Il veut nous rapprocher du Ciel quand il nous visite avec sa Croix». Quelques instants avant sa mort elle envoie la sœur qui la garde auprès d’une autre malade. C’est le moment que Jésus choisit pour venir la chercher.