Une nouvelle férule
Depuis peu, le Pape François utilise une nouvelle férule, ou bâton pastoral. Histoire récente de cet objet liturgique papal …
Une férule, ou plutôt la férule papale, n’est autre que le bâton liturgique droit, surmonté d'une croix à une seule traverse que le Pape utilise en cérémonie, à la place de la crosse. Celle-ci est davantage connue sous le nom de ‘pastoral’. Traditionnellement, elle est dorée et sans crucifix, telle celle du Pape Pie IX. Mais l’emploi de ce bâton pastoral, porté uniquement pour les processions et les bénédictions des messes solennelles, disparut progressivement. Néanmoins, Paul VI, à la faveur du concile Vatican II, reprit cette tradition tout en lui apportant quelques variations. Il commanda au sculpteur Scorzelli une férule d'argent avec un crucifix, utilisée pour la première fois le jour de clôture du Concile Vatican II. De plus, son usage va s’étendre à toute célébration solennelle requérant également la chape. À la suite de Paul VI, les Papes ont gardé aussi bien la nouvelle férule que sa nouvelle utilisation. On pourrait penser que Jean Paul II réintroduisit la férule de Léon XIII pour franchir la porte jubilaire en l’année sainte de 1983. Toutefois il ne s'agit pas d’une férule, mais d'une croix processionnelle que le pontife prend alors en main pour franchir le premier la Porte Sainte. À partir du Dimanche des Rameaux 2008, le Pape Benoît XVI reprit celle du Pape Pie IX en l’employant selon les usages récents. Depuis les premières vêpres de l'Avent du 28 novembre 2009, Benoît XVI utilisa sa propre férule offerte par le Cercle Saint-Pierre. Elle reprend les critères traditionnels d’une croix dorée sans crucifix. Sur le recto sont représentés, au centre, l’agneau pascal et sur les côtés de la croix, les symboles des quatre évangélistes. Le motif du filet apparaissant sur les bras de la croix rappelle celui de Saint Pierre de qui les Papes sont les successeurs. Sur le verso sont gravés : au centre, le monogramme du Christ et aux quatre extrémités, les visages des Pères de l’Église d’Occident et d’Orient : Augustin et Ambroise, Athanase et Jean Chrysostome. L’Agneau et le monogramme du Christ, placés au centre, reflètent l’unité du mystère pascal : la croix et la résurrection. Sur les deux anneaux, en dessous de la croix, sont gravés : en haut, le nom de Benoît XVI qui personnalise la férule : en bas, le nom des donateurs, le Cercle de Saint Pierre. Enfin, au sommet du bâton, juste sous la croix, les armoiries de Benoît XVI.Notre nouveau Pape François avait décidé d’alterner entre les férules de Paul VI et de Benoît XVI. Or le sculpteur-orfèvre Lauri (qui avait déjà offert à Benoît XVI un calice), a offert au Saint Père, lors d'une audience privée le 3 Octobre 2013, une nouvelle férule intitulée «Crux gloriosa». Cette férule papale a été faite avec des matières premières « éthiques » (bois de kaoba, bronze et argent) extraites par des méthodes non invasives de l'environnement et qui respectent les communautés locales, provenant du Honduras et offertes par la société Goldlake. Elle représente une synthèse de la Rédemption, de la mort et de la résurrection de Notre Seigneur. C’est pourquoi l'image du Christ sur la croix sèche et tordue, se détache comme signe de la résurrection.