In Altum

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Agnès de Nanteuil (1922-1944) 1/2

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 54)

Une fille de France qui n’a rien lâché  Dimanche 13 août 1944, Paray-le-Monial. Le Dr Albert Nesme est appelé par des Allemands à se rendre à la gare. Là l’attend un spectacle qu’il n’oubliera jamais… Dans un wagon à bestiaux, 35 femmes « sales, en guenille, hagardes », à genoux en prière en demi-cercle autour du cadavre d’une jolie jeune fille blonde. Dans leurs yeux, nul abattement mais comme la flamme d’une force invincible. Sans doute s’agit-il d’amies raflées dans leur pensionnat ? Stupéfaction : il y a 3 jours, elles ne se connaissaient pas et la plupart n’avaient pas la foi ! Mais qui est donc cette jeune fille à l’origine de ce prodige ? Seul indice : un dizainier à son doigt… Mardi 14 mars 1944, au 35 rue Jeanne d’Arc de Vannes (soit à quelques mètres du siège de la Gestapo !) De bon matin, deux jeunes filles reviennent à vélo de leur messe matinale : « Agnès, il y a des voitures ; on dirait la Gestapo. C’est chez toi. » « Oui. C’est chez moi. C’est le coup de téléphone d’hier au soir. Un homme m’a demandé de venir à un rendez-vous au Vincin et j’y suis allée. (Il y avait là un café qui servait parfois de lieu de réunion de membres de la résistance ; il existe toujours et notre foyer Domini en est tout proche !) Marie, va vite prévenir les gendarmes que je risque d’être arrêtée. » « Mais enfin, pourquoi tu y vas puisque tu vas être arrêtée ? » « Qu’est-ce que tu ferais toi ? Tu laisserais ta maman et tes frères et sœurs prendre ? » « Non, je ferais comme toi. » « Si je suis prise, tu continues ? » « Oui jusqu’à la fin. » «  Alors fais attention et prends soin de Bashir (un aviateur allié qu’elles cachaient). » Même s’ils n’arrivent pas à savoir si Agnès est bien l’agent Claude qu’ils cherchent, les Allemands l’arrêtent, mais avant de les suivre, Agnès obtient la permission de prendre son petit-déjeuner, qu’elle avale de bon appétit ! Un mois d’interrogatoires brutaux, de sévices et de tortures. Elle prie sans cesse : « Mon Dieu, faites que je tienne le coup » Elle-même trahie par un agent de son réseau, elle lui pardonne et demande à Dieu de mourir plutôt que de trahir.   " Elle avait une telle foi, qu'on ne pouvait vivre auprès d'elle sans l'avoir" Printemps 1944, prison Jacques Cartier de Rennes. Dans une cellule glacée, Agnès met chaque jour à son programme, à 10 h précises, la lecture de la messe et la méditation. Ses 3 compagnes sont médusées : toujours de bonne humeur, elle fredonne des chants scouts ; au retour des interrogatoires, après s’être laissée tomber sur sa paillasse, elle se reprend vite et leur sourit… « Elle avait une telle foi qu’on ne pouvait vivre près d’elle sans l’avoir. » Ses courriers ingénieusement dissimulés ne cherchent qu’à rassurer les siens : « ça me fait beaucoup de bien la tôle vous voyez. Je lis l’Evangile avec joie… Vous devez être si débordée, ma Maman. Ne vous claquez pas surtout… Surtout diminuez les envois. Ce n’est pas raisonnable… A bientôt, je vous embrasse tous à la folie. » 6 août 1944, Langeais, 12 h 00. Un train Rennes-Ravensbrück bondé est bloqué par un pont détruit. Les prisonniers étouffent depuis 6 jours à raison de 70 par wagon. Permission de prendre l’air : quel soulagement ! Mais à 19 h, panique générale : 3 avions de la Royal Air Force bombardent le train ! Les Allemands tirent à bout portant sur les prisonniers qui courent pour se protéger. Agnès s’écroule dans les bras de sa sœur Catherine : une balle l’a touchée grièvement en plein ventre. Elle demande son chapelet. « Ma petite Agnès, vous souffrez beaucoup ? » « Ne vous inquiétez pas, grâce à cela, vous serez bientôt toutes délivrées. » Malgré ses supplications, Catherine est contrainte de remonter dans le train sans Agnès, qui est conduite à un poste de secours où un médecin français obtient son transport à l’hôpital de Tours. Après 4 jours sans soin, elle est portée sur sa civière à la gare pour y être jetée dans un autre train. Comment vont se passer ses derniers jours sur terre ? Et surtout comment Agnès a-t-elle acquis une telle force d’âme ? Sans doute était-elle un modèle de vertu dès l’enfance ? (suite cliquer ici)

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