Renoncer à toute forme d'égoïsme
Message de Carême :
Le Carême est un temps de renouveau. Mais surtout un temps de grâce. Dieu n’est pas indifférent au monde, mais il l’aime jusqu’à donner son Fils pour le salut de tout homme. Dans l’incarnation, la vie, la mort et la résurrection du Fils de Dieu, s’ouvre la porte entre Dieu et l’homme. L’Église est comme la main qui maintient ouverte cette porte par la proclamation de la Parole, les sacrements, le témoignage de la foi qui devient efficace dans la charité. Mais il arrive que, quand nous allons bien, nous oublions de penser aux autres, nous ne nous intéressons plus à leurs problèmes, à leurs souffrances, aux injustices qu’ils subissent… Cette attitude égoïste a pris aujourd’hui une dimension mondiale, au point que nous pouvons parler d’une mondialisation de l’indifférence. Trois pistes pour ne pas se renfermer sur soi-même : L’Église nous offre la charité de Dieu qui rompt ce mortel enfermement sur soi-même qu’est l’indifférence. Dans l’Eucharistie, nous devenons le Corps du Christ, en qui, « si un seul membre souffre, tous partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie ». Les paroisses et les communautés : y fait-on l’expérience d’appartenir à un seul corps, qui connaît et prend soin de ses membres les plus faibles, les plus pauvres, les plus petits ? Ou nous réfugions-nous dans un amour universel qui s’engage de loin dans le monde mais oublie Lazare devant sa propre porte fermée ? Je désire tant que nos paroisses et nos communautés deviennent des îles de miséricorde au milieu de la mer de l’indifférence ! Chaque fidèle : nous pouvons prier dans la communion de l’Église terrestre et céleste. Ensuite, nous pouvons aider par des gestes de charité, rejoignant aussi bien ceux qui sont proches que ceux qui sont loin. Enfin, la souffrance de l’autre constitue un appel à la conversion parce qu’elle me rappelle la fragilité de ma vie, ma dépendance envers Dieu et mes frères.
Catéchèse sur la famille : la place du père
Au Livre des Proverbes, un père dit à son fils : « Mon fils, si ton cœur est sage, mon cœur se réjouira, et mes reins exulteront quand tes lèvres exprimeront des choses justes ». Il ne dit pas : « Je suis fier de toi parce que tu répètes ce que je dis et ce que je fais », il dit : « Je serai heureux chaque fois que je te verrai écouter, agir, parler et juger avec sagesse et rectitude. J’ai dû moi-même me mettre à l’épreuve de la sagesse du cœur et veiller sur les excès du sentiment et du ressentiment pour porter le poids des inévitables incompréhensions et trouver les mots justes pour me faire comprendre. À présent, lorsque je vois que tu cherches à être ainsi avec tes enfants, je suis heureux d’être ton père ». La première nécessité dans la famille est donc que le père soit présent. Les enfants ont besoin de trouver un père qui les attende lorsqu’ils reviennent de leurs erreurs. Ils feront tout pour ne pas l’admettre mais ils en ont besoin, et ne pas le trouver ouvre en eux des blessures difficiles à cicatriser. Un bon père sait attendre et pardonner, du plus profond de son cœur. Il sait aussi corriger avec fermeté, sans humilier. Les pères de famille sont pour les nouvelles générations des gardiens et des médiateurs irremplaçables de la foi dans la bonté et la justice et sous la protection de Dieu, comme St Joseph.
Message pour les JMJ 2015
Heureux les cœurs purs Le cœur résume l’être humain dans sa totalité et dans son unité de corps et d’âme, dans sa capacité d’aimer et d’être aimé. Si une saine attention à la sauvegarde de la création est nécessaire, pour la pureté de l’air, de l’eau et de la nourriture, combien plus devons-nous garder la pureté de ce que nous avons de plus précieux : nos cœurs et nos relations. La jeunesse est l’époque où s’épanouit la grande richesse affective présente dans vos cœurs, le désir profond d’un amour vrai, beau et grand. Que de force il y a dans cette capacité d’aimer et d’être aimé ! Ne permettez pas que cette valeur précieuse soit falsifiée, détruite ou défigurée, par l’instrumentalisation du prochain à nos fins égoïstes, parfois comme pur objet de plaisir. Je vous en prie : n’ayez pas peur d’un amour vrai, celui que nous enseigne Jésus. En vous invitant à redécouvrir la beauté de la vocation humaine à l’amour, je vous exhorte aussi à vous rebeller contre la tendance diffuse à banaliser l’amour, quand on cherche à le réduire seulement à l’aspect sexuel, le détachant ainsi de ses caractéristiques essentielles de beauté, de communion, de fidélité, de responsabilité. Dans la culture du provisoire, beaucoup prônent que l’important est de jouir du moment, qu’il ne vaut pas la peine de s’engager pour toute la vie. Moi, au contraire, je vous demande d’être révolutionnaires, de vous révolter contre cette culture du provisoire qui, au fond, croit que vous n’êtes pas capables d’aimer vraiment. J’ai confiance en vous et je prie pour vous. Ayez le courage d’aller à contre-courant. Et ayez le courage d’être heureux. Ils verront Dieu Ste Thérèse d’Avila a découvert la prière comme « un commerce d'amitié où l'âme s'entretient seule à seule avec Celui dont elle sait qu'elle est aimée ». Savez-vous que vous pouvez parler à Jésus, au Père, à l’Esprit Saint, comme à votre meilleur et plus fidèle ami ! Essayez de le faire, avec simplicité. Certains d’entre vous sentent ou sentiront l’appel du Seigneur à former une famille. En outre, je vous invite à considérer l’appel à la vie consacrée ou au sacerdoce. Interrogez-vous avec une âme pure et n’ayez pas peur de ce que Dieu vous demande ! Ne l’oubliez pas : la volonté de Dieu est notre bonheur ! Que le regard maternel de la Vierge Marie, pleine de grâce, toute belle et toute pure, vous accompagne sur ce chemin.
Audience pour la Journée du malade
Les enfants sont un don de Dieu. Ils sont la joie de la famille comme de la société. L’expérience d’être fils, d’avoir été aimé avant même de venir au monde, sans aucun mérite, permet de découvrir la dimension gratuite de l’amour de Dieu, qui est le fondement de la dignité personnelle. Il est juste que les enfants désirent, sans arrogance ni présomption, un monde meilleur ; mais ils doivent honorer leur père et leur mère, afin de garantir l’avenir de la société, car il y a un lien entre l’espérance d’un peuple et l’harmonie entre les générations. Une société qui n’aime pas s’entourer d’enfants, qui les considère comme un souci et un risque, et les familles nombreuses comme un poids, est une société déprimée.