In Altum

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De la terre natale à la terre promise pour arriver en centre de rétention...

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 61)

Le pape François nous invite souvent à prier pour les migrants et à porter sur eux un regard bienveillant, nous souvenant que Dieu a voulu que la Sainte Famille partage leur sort lors de son long exil en Egypte ...

Comment se passe l'accueil des migrants dans notre pays ? Un migrant décide de venir dans notre pays pour principalement trois raisons : lorsque sa vie est en danger dans son pays ; parce qu’il veut rejoindre sa famille déjà installée en France ; ou pour nourrir sa famille et avoir des conditions décentes de vie. La première raison fait l’objet d’une procédure à part en France. Ce n’est que dans ce cas que l’on peut parler de demande d’asile. La personne expose alors les raisons de sa demande à l’OFPRA (office français pour les réfugiés et les apatrides). Si les risques sont reconnus, la personne recevra le statut de réfugié et sera admise en France. C'est dans ce cadre que des chrétiens, notamment du Nigeria, de l'Irak et du Kosovo, sont accueillis dans notre pays. Pour ce qui est des deux autres raisons, c’est à la préfecture de décider de leurs fondements. Les conditions d’obtention sont strictes. On parle alors de demande de titre de séjour. Durant ces deux procédures, qui peuvent durer de 3 mois à deux ans environ, les personnes sont plus ou moins prises en charge. Les centres d’accueil sont bien dépassés par le nombre de demandes, et les démarches administratives longues sont encore retardées par le manque d’interprètes, les demandes de certificats qu’il faut effectuer par le biais de contacts dans le pays d’origine. Si leurs démarches n’aboutissent pas positivement, ils sont invités à quitter le territoire français par une décision de la préfecture. S’ils se maintiennent en France, on dit alors qu’ils sont sans papier. En cas de contrôle policier, ils peuvent être placés en garde à vue. La préfecture peut décider leur placement en centre de rétention. Un centre de rétention n’est pas un centre de détention. Construit sur le modèle carcéral, il est un centre dans lequel les personnes sans papier que la préfecture veut renvoyer dans leur pays sont placées pour une durée de quarante cinq jours. Si juridiquement le terme n’est pas correct, dans les faits, on peut parler de prison pour les sans papiers. Ce sont alors des jours de grande inquiétude pour ces personnes, qui ont souvent tout vendu dans leur pays dans l'espoir de conditions de vie meilleures, que leur font miroiter les passeurs ; certaines craignent pour leur vie, d’autres seront rejetées par leur famille pour n’avoir pas su trouver un avenir meilleur en France. Il existe principalement deux portes de sortie pour ces sans papiers : soit par les juges (car les décisions de la préfecture peuvent être contestées devant un juge) et la personne est donc en France; soit dans un avion, la personne est alors renvoyée dans son pays. Il faut considérer aussi que la situation est complexe aussi pour les pays, qui ne peuvent bien souvent pas accueillir sur leur sol tous les migrants qui le demandent. Cependant, nous ne devons pas oublier ces personnes et ces familles en détresse, et c’est ce à quoi nous exhorte le pape François. Il est bon de nous rappeler que nous aussi nous sommes des immigrés en quête de visa pour notre patrie, le ciel.

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