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Poisson d'avril!

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 61)

Sans blague ! Mais d’où vient donc cette charmante tradition du 1er avril ?!

Qui n’a jamais reçu, un matin, en guise de salutation, une innocente tape dans le dos, se voyant gratifié à son insu d’un papier pisciforme ? La victime provoquait alors une hilarité inhabituelle et inexpliquée chez ses congénères, jusqu’à ce qu’ayant enfin émergé d’un demi-sommeil persistant, elle réalise le motif de tant de chahut (qui plus est si le dindon de la farce était un professeur) ! Qui n’a jamais entendu, comme preuve de sa trop grande crédulité, un triomphal « Poisson d’avril ! », lancé par une voix qu’on juge tout d’un coup moins amicale, et à laquelle on ne trouve à répondre qu’un piteux « très drôôôle   » (aujourd’hui, on dit MDR, comprenne qui pourra) ?! On s’est donc demandé quelle pouvait être l’origine d’une idée si saugrenue, surtout le matin ! Qu’est-ce que qui a valu au 1er avril d’être associé à cette coutume ichtyologique, sinon amusante, du moins originale ? Le 1er avril correspondrait à la fermeture de la pêche, généralisée en France à cette date depuis des siècles. La raison en est que c’est à cette époque de l’année qu’à lieu le frai. Non, pas le poisson frais, Ordralfabétix… Le frai désigne l’accouplement chez les poissons. Qu’il faut donc laisser tranquilles. Seulement, cette interdiction ne concerne, évidemment, que la pêche en rivières. Voilà pourquoi, pour taquiner les marins d’eau douce, qui ne peuvent plus taquiner le goujon, leurs amis de la côte leur expédiaient des harengs, le 1er avril ! Du hareng, on passa au poisson accroché dans le dos, puis au dessin en papier (à cause de l’odeur, sans doute). Une autre version (ou peut-être, un autre canular…) raconte qu’en 1564, le Roi de France Charles IX remplaça (une idée, comme ça) le Nouvel An du 25 mars par celui du 1er janvier. Seulement, certains ne furent pas prévenus du changement. Des petits malins continuèrent donc à leur envoyer, gentiment, pour distraire (sic), des cadeaux le 1er avril, qui se muèrent peu à peu en attrapes sympathiques. Or, on offrait alors surtout des cadeaux alimentaires, notamment du poisson, puisque c’était le Carême. D’où les faux poissons dont aujourd’hui, en affabulant, on affuble nos amis. A moins qu’il ne remonte, en cherchant bien dans nos racines, à l’Ichtus des premiers chrétiens. En effet, il semble que l’expression qui nous intéresse existait déjà au  XIVème siècle, époque à laquelle on jouait sur les parvis d’églises des mystères (ie des scènes de la Bible), sorte de catéchisme pour analphabètes (en ce temps-là, au moins, on connaissait son catéchisme…). Autour du 1er avril, on représentait la Passion, où Jésus est traîné de Pilate chez Caïphe, de Caïphe chez Pilate. Certains imaginèrent donc rire aux dépens de leurs amis en les faisant courir de-ci de-là sous des prétextes fallacieux. A noter que l’humour (français, s’il-vous-plaît) a fini par s’exporter (on n’exporte que ce qu’on a…!), en April’s fool day, Cuckoo, Aprilscherz, Den dourakov… A moins que tout ceci ne soit qu’un gigantesque Poisson d’avril !!!...

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