In Altum

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La tendresse et la paix de Dieu - L'encyclique Laudato si

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 64)

Les pasteurs, signes de la tendresse de Dieu

Je pense que nous avons souvent peur de la tendresse de Dieu et, du fait que nous avons peur de la tendresse de Dieu, nous ne laissons pas agir celle-ci en nous-mêmes. C’est pour cette raison que nous sommes tant de fois durs, sévères, censeurs... Nous sommes des pasteurs sans tendresse. Que nous dit Jésus dans le chapitre 15 de Luc ? Il nous parle de ce pasteur qui s’aperçut qu’il avait 99 brebis et qu’il lui en manquait une. Il les laissa bien gardées, enfermées à clé, et alla chercher l’autre qui était emprisonnée au milieu des ronces... Et il ne la frappa pas, il ne la réprimanda pas. Il la prit entre ses bras, la serra contre lui et la soigna, car elle était blessée. Faites-vous la même chose avec vos fidèles ? Quand vous vous apercevez qu’il en manque un dans le troupeau ? Ou sommes-nous habitués à être une Église qui n’a qu’une seule brebis dans son troupeau et nous laissons les 99 autres se perdre dans la montagne ? Toute cette tendresse t’émeut-elle ? Es-tu un pasteur de brebis ou es-tu devenu quelqu’un qui « peigne » l’unique brebis restée ? Car tu ne cherches que toi-même et tu as oublié la tendresse qu’a t’a donnée ton Père, et qui te la raconte ici dans le chapitre ii d’Osée. Et tu as oublié comment on donne de la tendresse. Le Cœur du Christ est la tendresse de Dieu. « Comment puis-je te laisser seul ? Comment puis-je t’abandonner ? Quand tu es seul, désorienté, perdu, viens à moi, et je te sauverai, je te consolerai». (Homélie au cours de la messe pour la troisième retraite mondiale des prêtres)

La paix est don de Dieu

Saint Paul, dans la seconde Lecture, nous a indiqué les attitudes nécessaires pour faire la paix : « Revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. Supportez-vous les uns les autres, et pardonnez-vous mutuellement si vous avez des reproches à vous faire. Le Seigneur vous a pardonnés : faites de même » (Col 3, 12-13). Voilà les attitudes pour être “artisans” de paix dans le quotidien, là où nous vivons. Ne nous imaginons pas cependant que cela dépend seulement de nous ! Nous tomberions dans un moralisme illusoire. La paix est don de Dieu, non au sens magique, mais parce que Lui, avec son Esprit, peut imprimer ces attitudes dans nos cœurs et dans notre chair, et faire de nous de véritables instruments de sa paix. Et, en allant plus profond, l’Apôtre dit que la paix est don de Dieu parce qu’elle est fruit de sa réconciliation avec nous. L’homme peut devenir artisan de paix, seulement s’il se laisse  réconcilier avec Dieu. Chers frères et sœurs, demandons aujourd’hui ensemble au Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie, la grâce d’avoir un cœur simple, la grâce de la patience, la grâce de lutter et de travailler pour la justice, d’être miséricordieux, de faire œuvre de paix, de semer la paix et non la guerre et la discorde. C’est le chemin qui rend heureux, qui rend bienheureux. (Homélie à Sarajevo le 6 juin 2015)

Loué sois-tu, mon Seigneur

Le Pape François a donné son encyclique sur la « sauvegarde de la maison commune ». Voici quelques extraits.

« Laudato si’, mi’ Signore », - « Loué sois-tu, mon Seigneur », chantait saint François d’Assise. Dans ce beau cantique, il nous rappelait que notre maison commune est aussi comme une sœur, avec laquelle nous partageons l’existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe. » 100. Le Nouveau Testament ne nous parle pas seulement de Jésus terrestre et de sa relation si concrète et aimable avec le monde. Il le montre aussi comme ressuscité et glorieux, présent dans toute la création par sa Seigneurie universelle : « Dieu s’est plu à faire habiter en lui toute plénitude et par lui à réconcilier tous les êtres pour lui, aussi bien sur la terre que dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix » (Col 1, 19-20). Cela nous projette à la fin des temps, quand le Fils remettra toutes choses au Père et que « Dieu sera tout en tous » (1Co 15, 28). De cette manière, les créatures de ce monde ne se présentent plus à nous comme une réalité purement naturelle, parce que le Ressuscité les enveloppe mystérieusement et les oriente vers un destin de plénitude. Même les fleurs des champs et les oiseaux, qu’émerveillé il a contemplés de ses yeux humains, sont maintenant remplis de sa présence lumineuse. 128. Nous sommes appelés au travail dès notre création. On ne doit pas chercher à ce que le progrès technologique remplace de plus en plus le travail humain, car ainsi l’humanité se dégraderait elle-même. Le travail est une nécessité, il fait partie du sens de la vie sur cette terre, chemin de maturation, de développement humain et de réalisation personnelle. Dans ce sens, aider les pauvres avec de l’argent doit toujours être une solution provisoire pour affronter des urgences. Le grand objectif devrait toujours être de leur permettre d’avoir une vie digne par le travail. Mais l’orientation de l’économie a favorisé une sorte d’avancée technologique pour réduire les coûts de production par la diminution des postes de travail qui sont remplacés par des machines. C’est une illustration de plus de la façon dont l’action de l’être humain peut se retourner contre lui-même. En définitive, « les coûts humains sont toujours aussi des coûts économiques, et les dysfonctionnements économiques entraînent toujours des coûts humains ». Cesser d’investir dans les personnes pour obtenir plus de profit immédiat est une très mauvaise affaire pour la société. 136. D’autre part, il est préoccupant que certains mouvements écologistes qui défendent l’intégrité de l’environnement et exigent avec raison certaines limites à la recherche scientifique, n’appliquent pas parfois ces mêmes principes à la vie humaine. En général, on justifie le dépassement de toutes les limites quand on fait des expérimentations sur les embryons humains vivants. On oublie que la valeur inaliénable de l’être humain va bien au-delà de son degré de développement. Du reste, quand la technique ignore les grands principes éthiques, elle finit par considérer comme légitime n’importe quelle pratique. Comme nous l’avons vu dans ce chapitre, la technique séparée de l’éthique sera difficilement capable d’autolimiter son propre pouvoir. Voir aussi "l'urgence de l'écologie", cliquez ici

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