In Altum

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Saint Benoît-Joseph Labre (1748-1783) - 2/2

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 64)

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Au cœur du 18ème  siècle, dans la France des philosophes et des romans galants, naissait à Amettes-en-Artois Benoît Labre, que Dieu allait donner au monde comme un signe fort de contradiction… 

1783 : Cela fait 15 ans que Benoît Labre, fils d'honnêtes paysans français, a répondu à son étrange mais authentique vocation : imiter Jésus dans son suprême abaissement en devenant un objet constant de mépris et de dérision, supportant tout généreusement pour le salut de ses contemporains, ceux-là même qui, indignés, hocheraient la tête à son sujet… Car ils sont nombreux ceux qui, en ce siècle des élégances décadentes, se scandalisent face à ce mendiant pouilleux dépourvu de la plus élémentaire hygiène. Et pourtant… Dieu ne veut-il pas le présenter au monde comme un antidote aux péchés de son temps ? Face à l'orgueil des philosophies irréligieuses d'un Voltaire ou des encyclopédistes, son regard pur et pénétrant est la preuve que seuls les humbles de la terre connaissent véritablement le mystère de Dieu et de l'homme. Combien de fois ses paroles, prononcées en remerciement de quelques piécettes déposées dans son écuelle ébréchée, ont remué en profondeur le cœur de personnes qui, dès lors, ont conformé leur vie à la vérité qui leur était ainsi révélée ! Face à la recherche de plaisirs et de jouissance de tant et tant de ses contemporains, son existence radicalement renoncée est à la fois un reproche vivant et une invitation à retrouver la valeur du sacrifice. Car ce vagabond aux jambes enflées et à l'odeur repoussante, qui, la nuit se roule en boule comme un gros chien, n'est pas malheureux et, surtout, on ne compte plus ceux qu'il a rendus heureux : malades guéris à son simple contact, pécheurs convertis, bons stimulés… Pèlerin infatigable et plein de ferveur, Benoît a parcouru l'Europe et ses sanctuaires, guidé intérieurement par Celui seul à qui il cherche encore à plaire : Son Seigneur et son Dieu. Maintes aventures, cocasses ou tragiques, ont ponctué son chemin. N'a-t-il pas tour à tour été accusé de vol ou même de tentative d'assassinat ? Moqué, chassé à coup de pierres… mais aussi parfois accueilli avec charité, comme dans cette famille de Dardilly sur laquelle il implora la bénédiction de Dieu et où, 15 ans plus tard, naîtra Saint Jean-Marie Vianney. En 1783, il prédit pour la France des temps terribles où les prêtres seront persécutés et les églises brûlées... Le 16 avril 1783, il est à Rome, dans cette ville riche en saints et en martyrs où il se sent si bien et où il est connu depuis de nombreuses années. C'est lui, le mendiant du Colisée, qui, la nuit, se tient près de la grande croix de l'arène, chantant les litanies des saints en mémoire des martyrs des premiers siècles ; Lui que l'on voit si souvent prier au fond des églises, absorbé en Dieu et soulevé de terre par un élan intérieur qui ne peut être que celui d'un saint ; Lui qui, enfin, prédit pour sa patrie – la France – des temps terribles où les prêtres seront persécutés et les églises brûlées… En ce 16 avril, Benoît s'effondre dans la rue. C'est le mercredi saint. La nouvelle de sa mort, dans la boutique du boucher où on l'a transporté pour tenter de le ranimer, se propage à toute allure dans la ville de Rome. Son corps est déposé à Notre-Dame-des-Monts où les foules accourent, se confiant à son intercession… Les grâces obtenues ne font que confirmer la sainteté de cet homme à la fois si déroutant et si simple qui sera canonisé cent ans plus tard par le pape Léon XIII.

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