L’année sainte de la Miséricorde - Misericordiae Vultus
Bulle d'indiction du Pape François, 2015
« Misericordiae Vultus » : le 11 avril 2015, le pape François signait la bulle d’indiction du jubilé de la Miséricorde. En 25 numéros, ce texte nous trace les lignes directrices de ce jubilé. Mettons-nous à l’écoute de notre pape, et tout au long de l’année sainte, nous pourrons approfondir un point ou l’autre. Notre pape commence par centrer son lecteur sur la miséricorde qu’est Jésus qui nous révèle la miséricorde du Père. Jésus en est même le visage au point que « le mystère de la Foi chrétienne est là tout entier » (n°1). Pourquoi ce jubilé ? Le pape l’explique ensuite en affirmant qu’il désire que nous devenions « signe efficace de l’agir du Père » à la suite de Jésus (n°2) . Cette année, ajoute-t-il, « doit être un moment extraordinaire de grâce et de renouveau spirituel, car la miséricorde de Dieu sera toujours plus grande que le péché » (n°3). En continuité avec le concile Vatican II qui a voulu être le « bon samaritain » de l’homme moderne (n°4), cette année doit imprégner les croyants (ou même ceux qui sont loin de la foi) de la miséricorde qui est un « signe du Règne de Dieu déjà présent au milieu de nous » (n° 5). Ainsi sera suscité un profond renouvellement du monde et de l’Eglise pour « une histoire féconde à construire moyennant l’engagement de tous au service de notre proche avenir » (ibid). Mais, au fait, qu’est-ce que la miséricorde ? D’après St Thomas d’Aquin rappelle le Pape, la miséricorde est le propre de Dieu et de sa toute-puissance (n°6). Plus qu’une idée, la miséricorde se vit par des actes concrets révélant Dieu à ceux qui en sont témoins (n°6). Ceci bien sûr vaut au plus haut point pour la vie de Jésus, qui est la Miséricorde en acte (comme l’illustre la devise du pape), surtout dans sa Passion (n°7). Ainsi, Dieu « ne s’avoue jamais vaincu jusqu’à ce qu’Il ait absous le péché et vaincu le refus » (n°9) et nous devons devenir miséricordieux pour être vraiment les enfants du Père céleste. (ibid). Cela étant posé, le Pape en tire les conséquences pour l’Eglise qui doit « retrouver la joyeuse annonce du pardon » (n°10). L’appel de Jean-Paul II doit retentir à nouveau dans l’Eglise, dépositaire et dispensatrice de la miséricorde, en cette phase difficile de son histoire et de celle du monde (n°11). Toutes les structures de l’Eglise doivent donc devenir une oasis de la miséricorde parce qu’elle est le cœur battant de l’Evangile, surtout en ces temps de nouvelle évangélisation. (n°12). Pour cela, nous devons tous nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu dans le silence (n°13), vivre les pèlerinages de l’année jubilaire pour devenir « miséricordieux comme le Père » (n°14) . Les œuvres corporelles et spirituelles de miséricorde sont comme le fer de lance pour vaincre l’indifférence régnante (n°15 et 16). Le carême de cette année jubilaire sera particulièrement un temps fort, notamment lors des « 24 heures pour le Seigneur ». Le sacrement du pardon doit aussi être remis au centre (n°17). Le carême de l’Année de la Miséricorde est un moment de conversion particulière, notamment pour ceux sont qui « font partie d’une organisation criminelle » ou qui sont touchés par la corruption (n°19). Notons enfin avec le Pape que la miséricorde n’annule pas la justice mais, au contraire, permet au pécheur de lui redonner le sens de son existence : « Dieu ne refuse pas la justice. Il l’intègre et la dépasse dans un évènement plus grand dans lequel on fait l’expérience de l’amour, fondement d’une vraie justice ». (n°21). Dans ce cadre, l’indulgence permet d’aller jusqu’à la purification des conséquences de nos péchés par la grâce de l’indulgence plénière (n°22). La miséricorde est aussi un thème qui pourra être abordé dans le dialogue interreligieux avec les juifs et les musulmans. Enfin, n’oublions pas de prier la Mère de la miséricorde et nos amis du ciel, notamment sainte Faustine, l’apôtre de la miséricorde. Bulle d’indiction du Pape François, 2015