Petite histoire de la Pologne
Bien que certaines histoires datent des milles et une nuits, celle de la Pologne ne remonte officiellement qu’au début de notre ère. En effet, ces contrées furent évangélisées par Saints Cyrille et Méthode, au IXème siècle. Bien qu’ayant une véritable identité nationale, les Polonais sont confrontés à des volontés d’expansion de la part de leurs voisins les plus directs. On peut voir ainsi que la Pologne risque à plusieurs reprises de passer sous la tutelle des Chevaliers teutoniques. Malgré ces invasions qui se répètent à plusieurs reprises, la Pologne tient bon. Cette volonté de « résistance » va se retrouver à travers tous les âges, ceci malgré les différentes occupations étrangères sur son sol. L’invasion qui permet à la Pologne de rentrer dans l’Histoire de la chrétienté est celle de la Sublime Porte (Empire ottoman) qui veut, malgré la défaite de 732 en France, s’installer durablement sur le Vieux continent. Le roi polonais arrive à rassembler tous les princes européens pour lutter contre l’envahisseur turc. La bataille de Vienne donne à la Pologne une stature et une place dans ce continent où la guerre est monnaie courante. L’invasion qui va transformer la Pologne est celle des Suédois en 1655. Toute la Pologne est alors occupée et seules de très rares forteresses résistent encore et toujours à l’envahisseur. C’est le cas notamment de la forteresse de Czestochowa. La forteresse abrite alors un couvent et ce sont les moines qui renforcent la garnison pour empêcher sa chute. C’est alors que la Vierge apparaît aux Suédois, les mettant en déroute. Cette apparition est une réponse à la prière des moines devant une icône de Notre Dame. Les Suédois maîtrisant le pays dans sa quasi-globalité font alors demi-tour. La Vierge de Czestochowa est ainsi proclamée reine de Pologne et est vénérée par tous les Polonais depuis lors. Ces deux épisodes marquent l’histoire de la Pologne, et lui définissent une réputation de pays très catholique. Bien que Czestochowa soit le centre spirituel de la Pologne, le centre politique de cette dernière reste historiquement Cracovie. Cracovie n’est plus, depuis le XVIème siècle, la capitale du pays, mais elle reste avant tout un pôle européen de richesse : de richesses commerciales, mais aussi de richesses intellectuelles. En effet la Vistule, fleuve traversant la ville, permet le commerce à travers toute l’Europe. Ainsi on peut découvrir une pure merveille du gothique italien dans le Wawel, le château royal polonais. Mais cette curiosité n’est pas la seule particularité de cette demeure royale : le tombeau de St Stanislas qui trône dans la cathédrale du Wawel, ainsi que tous les tombeaux royaux, sont de style baroque. Ces curiosités artistiques ne sont pas présentes à Cracovie par un pur enchantement. Cracovie est une grande ville européenne grâce à la réputation de son université : l’université Jagellon. La renommée de cette dernière n’est point due à la présence dans ces murs de saint Jean Paul II mais bien à la présence de grands personnages comme Copernic ou encore St Jean de Kenty. Tous ces aspects de la Pologne transparaissent dans l’histoire de Jean Paul II que nous avons regardée dans le bus. Mais les derniers siècles ne sont plus pour la Pologne source de joie mais de tristesse et de souffrance. Dès la fin du XVIIIème, la Pologne est partagée entre trois Empires : Russie, Autriche et Prusse. La Pologne indépendante ne sera ressuscitée qu’une moitié de décennie sous Napoléon ; plus durablement après le massacre entre Européens en 1918. Et, depuis lors, la Pologne a vécu à la botte de plusieurs régimes totalitaires qui voulaient la destruction de ce pays ou bien juste son asservissement. La souffrance du peuple polonais se retrouve dans divers lieux comme Auschwitz-Birkenau ou encore le quartier juif dans Cracovie. Ces occupations ont toutes marqué ce peuple qui a résisté non seulement par les armes ou la protestation violente mais aussi par le pacifisme et la lutte de l’esprit. La littérature, le théâtre, la religion sont les témoins de cette lutte.