La sainte communion - Le diable: controverses
Touche pas à Benoît XVI !
Benoît XVI nous a offert une remarquable postface à La Force du silence, concluant en ces termes : « Nous devons être reconnaissants au pape François d'avoir nommé un maître spirituel à la tête de la congrégation responsable de la célébration de la liturgie dans l'Église. […] Avec le cardinal Sarah, maître du silence et de la prière intérieure, la liturgie est en bonnes mains. » Certains esprits se sont offusqués de ce que le Pape émérite puisse s’exprimer... Ainsi, A. Grillo, professeur à Rome, s’est cru autorisé à lui reprocher d’avoir « renoncé à son renoncement » en manifestant son soutien à un homme incompétent, extravagant et rigide (sic). Grillo préconise de lui interdire sans autre forme de procès « habit blanc », « résidence proche du Pape » et « communications publiques », pour que sa renonciation ait « des caractères de mort beaucoup plus prononcés ». Bref, il doit « se taire pour toujours »… Présidant le Congrès eucharistique à Milan, le cardinal Sarah a répliqué fermement à ces attaques : « L'arrogance, la violence du langage, le manque de respect et le mépris inhumain pour Benoît XVI sont diaboliques et couvrent l'Église d'un manteau de tristesse et de honte. Ces personnes démolissent l'Église et sa nature profonde. » Ensuite, le Cardinal Sarah a développé sa vision de la Liturgie : « Aujourd'hui, je voudrais […] promouvoir la beauté, le caractère approprié et la valeur pastorale d'une pratique développée au cours de la longue vie et de la tradition de l'Église, à savoir l'acte de recevoir la sainte communion sur la langue à genoux. » Pour ce faire, il a cité en exemple deux grands saints : « [Dans les] dernières années de son ministère, […] marqué dans son corps par la maladie, Jean-Paul II n'est jamais resté assis devant l'Eucharistie. Il s'est toujours imposé de se mettre à genoux. Il avait besoin de l'aide des autres pour plier les genoux, puis se relever ». Mère Teresa touchait « chaque jour le "corps" du Christ présent dans les corps dévastés des plus pauvres. Cependant, avec émerveillement et une vénération respectueuse, elle a décidé de ne pas toucher le Corps du Christ transsubstantié. Au lieu de cela, elle l'adorait. Elle le contemplait en silence. Elle se mettait à genoux et se prosternait devant Jésus dans l'Eucharistie. »
Le Diable, un symbole ?
Début juin, l’Église tout entière a été agitée par cette déclaration sidérante : « Nous avons fabriqué des figures symboliques comme le diable pour exprimer le mal ». Venant de France inter ou de BFMTV, elle n’aurait ému personne, mais son auteur est Arturo Sosa, général des Jésuites (photo ci-contre)… Ordre religieux fondé par saint Ignace, qui a maintes fois défendu la foi contre les hérésies et l’Église contre les attaques perpétrées contre elle… Que le supérieur d’un ordre qui évangélisa tant de peuples et donna tant de saints tienne ces propos est apparu surprenant à beaucoup, et une menace pour la foi catholique. Celle-ci a en effet toujours affirmé que « le diable et les autres démons ont certes été créés par Dieu naturellement bons, mais c’est eux qui se sont rendus mauvais » (CEC 391). Le P. Babolin, philosophe qui crut à l’existence du diable en le voyant à l’œuvre, en tant qu’exorciste, a réagi en rappelant le bon sens : le diable est diviseur (diabolos), l’exact inverse du symbole qui unifie (symbolos). Alors, gentil symbole issu de l’imagination humaine, ou réalité personnelle puissamment maléfique ? Mgr Chaput, archevêque de Philadelphie (photo ci-dessous), s’est fendu d’un éditorial ; après avoir rappelé la célèbre intuition de Baudelaire : « La plus grande ruse du diable, c’est de nous faire croire qu’il n’existe pas », il cite Kolakowski, intellectuel polonais revenu du marxisme et d’URSS qui, « contrairement à certaines sommités de l’Église catholique […] n’employait pas le terme ‘diable’ comme un symbole des ténèbres de nos cœurs ni comme une métaphore des malheurs du monde », mais bien comme « l’esprit que Jésus nomme ‘Mauvais’ et ‘Père du mensonge’, l’ange déchu qui travaille sans relâche pour contrecarrer l’œuvre rédemptrice du Christ ». Il montre ensuite où mène le ‘symbolisme’ : « Le monde moderne ne croit pas au diable et traite Jésus-Christ de la même manière. [En effet], sans diable, comment expliquer que Jésus ait dû venir dans le monde pour souffrir et mourir pour nous. De quoi, au juste, nous a-t-il rachetés ? […] Le diable sait que le reléguer au rang des mythes assure à Dieu le même sort. » Voilà les conséquences de telles affirmations contraires à la foi ; on en rirait, si n’était le danger, bien réel : en effet, si le diable est un bouffon rouge, alors l’enfer n’existe que dans l’imaginaire des enfants, et nous sommes tous sauvés, si tant est que nous en ayons besoin, puisque Dieu nous aime comme nous sommes. Dès lors, se convertir est hors de propos, et on se demande bien pourquoi la Sainte Vierge a dit aux enfants de Fatima de prier et de se sacrifier pour les pécheurs… Tout se tient : comme l’écrivait Mgr Sheen en 1948, dans Le communisme et la conscience de l'Occident, « s'il n'y a pas de paradis, il n'y a pas d'enfer ; pas d'enfer, pas de péché ; pas de péché, pas de jugement, et s'il n'y a pas de jugement, alors le mal est bien et le bien est mal »…
Brèves
Pologne : Le 4 juin, pour la Pentecôte, le père Tymoteusz Szydło a célébré sa première messe dans l'église de la Sainte Croix de Cracovie. Ce prêtre se trouve être le fils d’un chef de gouvernement européen, situation assez rare dans le contexte actuel de l’Union Européenne… Sa maman s’appelle Beata et est l’actuel Premier ministre polonais ! Samoa : Depuis le mois dernier, la Constitution samoane stipule que "Samoa est une nation chrétienne fondée sur Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit". Deux raisons ont présidé à cette décision : s’affirmer face à la montée de l’islam qui n’épargne pas non plus le Pacifique et protéger de l'impérialisme culturel de l’Occident, qui importe ses idées délétères dans le monde entier, cette île comptant quelque 200 000 habitants à 98% chrétiens (dont 20% de catholiques). Andrew Scheer est le nouveau chef de file de l’opposition canadienne à la politique nihiliste de Trudeau. Père de cinq enfants, il milite pour la vie et défend le mariage (le vrai). Non, les idées ne sont pas mortes, et les idéologies ont fait long feu ! Les trente-cinq chrétiens assassinés en Égypte il y a un mois, parmi lesquels se trouvaient des enfants, sont morts parce qu’ils ont tous refusé, un à un, d’abjurer leur foi. Prions ces martyrs d’aujourd’hui pour avoir le même courage. Mon Dieu, faites l’unité des esprits dans la vérité et l’union des cœurs dans la charité...