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Histoire d’orgue

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 162)

Le « pape » des instruments, selon Berlioz

 

Le grec órganon (la machine) évoque un mécanisme permettant de jouer autrement de la flûte de Pan, en remplaçant le souffle humain par un flux d’air sous pression. Le plus ancien orgue connu est celui de Ctesibios (IIe siècle av. J.-C.), l'hydraule, premier instrument à clavier, dans lequel l’énergie d’une chute d’eau alimente l’orgue en air par l’intermédiaire d’une cloche flottante. Utilisé dans tout l'Empire romain pour les signaux des jeux païens, l’orgue disparaît d'Occident avec le développement du christianisme qui les abroge.

Ce n’est qu’aux temps carolingiens que l'orgue réapparaît en Occident, offert par les empereurs de Byzance aux souverains francs. Ironie de l’histoire : l’instrument des jeux païens va se mettre au service de Dieu. Entre la fin du Moyen-âge et le XVIIe siècle, sont conçus plusieurs instruments : le grand orgue, le petit orgue (ou positif, de dimensions plus modestes) et le tout petit instrument portable (ou portatif). Ce dernier, également appelé positif de table, est un instrument doux, composé de tuyaux assez courts, alimentés par un soufflet actionné de la main gauche, tandis que la main droite joue sur un clavier. Il reste en usage dans le monde jusqu'à l'essor des instruments à clavier et cordes au XVIe siècle.

Le XVIIIe siècle voit l’apogée de la facture d’orgue, avec le monumental traité de Dom Bédos, qui consacre tout le savoir-faire acquis au cours des siècles précédents. Au XIXe siècle sont conçus de nouveaux instruments : un orgue mécanique mû par des feuilles de carton perforé (l'orgue de barbarie) et un instrument à anches libres connu sous le nom d'harmonium. Le XXe siècle voit naître à son tour l'orgue électronique, dans lequel les tuyaux sont remplacés par des oscillateurs électriques, des amplificateurs et des haut-parleurs.

Voyons à présent le fonctionnement du grand orgue. Bien qu’il n'en existe pas deux identiques, on retrouve le même mécanisme général : l'ensemble des commandes accessibles à l'exécutant est réuni en un meuble (la console) ; le vent destiné à faire sonner les tuyaux est produit par une soufflerie (à moteur électrique de nos jours, mais actionnée jadis par des hommes), puis mis en réserve et sous pression dans des soufflets ; quant aux divers tuyaux (en étain mêlé de plomb) dont le nombre peut aller jusqu’à plusieurs milliers, ils se trouvent placés sur différents sommiers dans lesquels arrive l'air. Tuyaux et sommiers sont enfermés dans le buffet, qui joue un rôle à la fois décoratif, protecteur et acoustique.

On distingue trois grandes familles de jeux :

- Les jeux de fonds (principal, bourdon, flûte, gambe) : les tuyaux ont une embouchure de flûte et donnent la note de la touche sur laquelle on appuie.

- Les jeux de mutation (quinte, nazard, fourniture, cornet, plein-jeu, tierce) : ils renforcent les harmoniques des jeux de fonds.

- Les anches (bombarde, trompette, clairon, hautbois, cromorne, voix humaine) : chaque tuyau sert de résonateur, le son étant produit par la vibration d’une languette.

Pour finir par une touche d’humour, savez-vous ce qu’est un chanoine ? C’est le nom donné aux tuyaux de façade, sans fonction sonore, et servant uniquement à la décoration !

Crédits photos : © Pufui PcPifpef, CC BY-SA 4.0 - https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=70651342 ; © orgue-aquitaine

 

 

 

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