Bienheureuse Alix Leclerc (2/2)
Des religieuses non cloîtrées ! Et enseignant gratuitement des filles ! Critiques et persécutions fusent. Le diable s’active, mais Mère Alix sait que Dieu veut cette œuvre et s’y donne de tout cœur afin de transformer les familles où règne l’immoralité. La Sainte Vierge ne lui a-t-elle pas tendu l’Enfant-Jésus en disant : « Je te le donne afin que tu Le fasses grandir » ? Alors, les embuches ne font que renforcer sa fidélité et son Amour pour Dieu ! Malgré les obstacles, la « Congrégation Notre-Dame » ouvre un peu partout des écoles avec l’accord de l’évêque.
Saint Pierre Fourier ne ménage pas Mère Alix et lui demande de gros sacrifices, qu’elle réalise généreusement. Et même quand on oublie qu’elle est la fondatrice et qu’on la met de côté, Mère Alix obéit humblement. La règle dit bien : « Il faut obéir si vite que l’on n’achève même pas de mettre le point sur l’i, si l’on était en train d’écrire tandis que l’on vous appelle » et « il faut être aussi souple et docile pour aller ici ou pour faire cela que la petite image qui se laisse tourner et retourner et mettre à n’importe quelle page du livre ».
Lors d’une apparition, Mère Alix ne parvient pas à s’élancer vers Jésus, Il lui montre alors un chemin fleuri qui part de l’autel de la Sainte Vierge et mène au Ciel. Elle comprend que l’on va à Jésus par Marie.
La congrégation s’agrandit et Mère Alix voyage pour fonder des écoles. Un dimanche, elle se trouve en calèche avec cinq hommes grossiers qui veulent lui faire manquer la messe dominicale. Elle confie le voyage à Dieu. Dans un village, les cloches sonnent la messe : elle fait s’arrêter le cocher. Les messieurs moqueurs le pressent de repartir sans l’attendre… Mère Alix assiste à la messe, puis retourne à la calèche qui est toujours là : les bêtes ont refusé d’avancer en son absence !
Un autre jour, la sœur boulangère s’affole : les charançons dévorent les provisions. Mère Alix fait étaler le blé dans le grenier et tracer avec un râteau les noms de Jésus, Marie et Saint Ignace. Le lendemain, la provision est sauvée ! Mère Alix est si humble que Dieu fait des miracles, elle a même obtenue de son vivant la guérison de certaines sœurs. À l’une d’elles qu’aucun remède ne soulage, elle ordonne : « Je défends à vos douleurs de revenir », et c’est ce qui advient !
Les sœurs vivent de la Providence. Un jour, on leur offre un dindon vivant pour améliorer leur repas ! À cette époque, les sœurs ne mangent pas de viande… le dindon reste donc en vie et fait la joie des élèves, qui lui jettent des croûtons aux récréations ! Un soir, les sœurs n’ayant rien à manger, Mère Alix a une idée : qu’elle joie d’avoir les croûtons de pain que le dindon a dédaignés !
Mère Alix ne se perd pas en paroles inutiles, elle parle à Jésus dans son cœur. À force de Le regarder et de L’imiter, elle Lui ressemble. On envoie près d’elle ceux qui souffrent, car elle a toujours des délicatesses pour les rendre heureux. Elle aime Dieu là où Il se cache : d’abord dans l’Eucharistie, mais aussi dans ses sœurs, ses élèves, les pauvres gens…
À la fin, Mère Alix tombe malade. Elle ne parle plus mais prie, remercie Dieu et Le désire encore plus… jusqu’à ce qu’en 1622, Il vienne la chercher pour l’emmener au Ciel. Béatifiée en 1947, elle est fêtée le 9 janvier.