Don Dolindo Ruotolo (1882-1970)
Le divin remède contre l’angoisse (1/2)
Saint Padre Pio avait coutume d’accueillir ainsi les Napolitains :
« Pourquoi venez-vous jusqu’ici ? Vous avez un grand saint à Naples, Dolindo, allez à lui ! »
La cause de béatification de ce serviteur de Dieu a été ouverte. Il ressemble beaucoup à Padre Pio par ses vertus : grand esprit de prière et de pénitence, profonde humilité, infatigable charité, acceptation sereine et joyeuse des souffrances, obéissance héroïque, mais aussi par ses charismes (lecture dans les cœurs, prophéties, bilocations, guérisons, conversions…) et par ses épreuves (attaques démoniaques, calomnies, condamnations par l’Église). Il s’en différencie cependant par un tempérament très doux.
Dolindo est le cinquième enfant d’une fratrie de onze. C’est son père qui lui a donné ce prénom original et emblématique : « Douloureux ». La souffrance et l’humiliation furent en effet la marque de sa vie dès son enfance : misère matérielle, punitions paternelles cruelles et quotidiennes ; à l’école, ses perpétuelles mauvaises notes lui valaient la réprobation des professeurs et des élèves. Ses parents finissent par divorcer quand il a quatorze ans. Il fait alors un acte de totale confiance en Dieu pour qu’Il dispose de lui selon son bon plaisir. Dans ce but, il accepte la douleur et demande l’amour.
Trois ans plus tard, alors que, tout jeune séminariste, il est agenouillé pour la prière du Rosaire, tenant devant lui une image de la Madone, il la supplie ainsi :
« Ô ma douce Maman, si tu veux un prêtre, donne-moi l’intelligence, parce que tu vois, je suis un crétin. »
Alors il s’assoupit et l’image vient toucher son front. Il racontera cinquante-sept ans plus tard :
« Je suis sorti de mon assoupissement avec mon pauvre esprit prompt et lucide. Je pouvais parler de tout, je faisais des vers, j’étais un autre homme, mais seulement pour ce qui glorifiait Dieu. Pour le reste, j’étais et je suis un authentique crétin. »
« Rien de ce qui est sorti de la plume de Don Dolindo ne doit être perdu. » a demandé St Padre Pio. Don Dolindo eut beaucoup de fils et de filles spirituelles, qui le secondèrent dans l’œuvre de « l’Apostolat de la Presse ». Il écrivait d’un seul jet, surtout la nuit, après une heure d’oraison et de pénitence, et Jésus l’inspirait. Il signait d’un nom d’emprunt, Dain Cohenel. C’est ainsi qu’il rédigea un commentaire biblique en trente-trois volumes, mais aussi des milliers de petits mots au dos d’images qui, même lorsqu’elles étaient distribuées ‘’au hasard’’, se révélaient être la réponse personnelle de Jésus à chacun.
Aujourd’hui, dans le monde entier, l’acte d’abandon que Jésus lui a dicté est traduit et connu. Il contient tout ce qui caractérise l’âme et la mission de Dolindo. Il se conclut ainsi :
« Mille prières ne valent pas un seul acte d’abandon, souvenez-vous en bien. Il n’y a pas de neuvaine plus efficace que celle-ci : ô Jésus, je m’abandonne à Toi, c’est à Toi d’y penser ! »
Crédits photos : © P. Vojtěch Kodet - CC BY-SA 4.0, Wikimedia Commons ;