In Altum

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Pourquoi croyons-nous ?

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 165)

La certitude religieuse

 

« La sagesse consiste à ne pas croire qu’on sait tout, ce qui n’appartient qu’à Dieu, ni qu’on ne sait rien, ce qui est le propre de la brute. » (Lactance, apologiste chrétien du IVe siècle)

À l’heure où la foi est si attaquée, Notre Seigneur compte sur la ferme conviction de ses fidèles pour la défendre. Sûrs de notre foi, nous le sommes ! Mais, à vrai dire, de quelle nature est cette certitude ? Pouvons-nous avoir une certitude réelle, objective, sur des réalités empiriquement non vérifiables ?

Entendons-nous sur les mots : d’après André Boulenger, on appelle certitude « l’état d’esprit qui a l’intime persuasion de se trouver d’accord avec la vérité. » La certitude est ou n’est pas, elle n’admet pas de demi-mesure.

Nous pouvons distinguer trois sortes de certitudes : la certitude logique (ex : le tout est plus grand que la partie), la certitude physique, qui repose sur la constance des lois de l’univers (ex : un ballon lancé est attiré vers la terre) et la certitude morale, fondée sur le témoignage des hommes quand celui-ci présente toutes les garanties de la vérité (ex : Dieu existe).

Le critère qui conduit à la certitude est l’évidence. Pour Boulenger, ce mot « indique que la vérité apporte avec elle une clarté qui la fait briller à nos yeux. […] Je suis certain parce que je vois que la chose est ainsi et qu’elle ne peut être autrement ; et je vois que la chose est ainsi soit par une intuition directe, soit par une démonstration, soit par un témoignage incontestable qui ne permettent pas à mon esprit de croire le contraire. »

La certitude religieuse s’acquiert par le concours de la raison et de la volonté. C’est d’abord notre raison qui reconnaît le vrai. Le sentiment, quoi qu’il présente comme souhaitable ou agréable, ne peut pas légitimement y suppléer. Nous sommes sûrs de notre foi parce que la Révélation recèle des traits d’évidence et des motifs de crédibilité qui emportent notre assentiment.

Toutefois, et en matière religieuse tout spécialement, notre volonté a un rôle à jouer. En amont du travail de l’intelligence, elle prépare notre esprit à accueillir la lumière. Ensuite, au moment de formuler le jugement par lequel l’esprit va accueillir l’évidence, notre volonté se met en branle pour déterminer l’adhésion au vrai. En effet, la vérité religieuse et son corolaire moral ne s’assimilent pas sans renoncements coûteux à la nature que la volonté aide à accepter comme tels…

En conclusion, nous ne pouvons pas acquérir la certitude en matière de vérité religieuse par le seul jeu de notre intelligence. Dieu dépasse infiniment nos brillants raisonnements. La foi ne naît pas par leur truchement s’ils n’ont pas d’abord été préparés par la prière, la pratique des vertus et l’accueil de la grâce dans les sacrements. Il faut « aller au vrai de toute son âme. » Trois siècles avant la naissance du Sauveur, Platon n’imaginait sans doute pas que sa conviction trouverait ainsi sa plénitude en la découverte de l’adoration d’un dieu fait homme…

 

 

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