In Altum

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Accrochez vos patins !

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 167)

Quelques expressions québécoises

 

La langue française a quelque chose de merveilleux. L’histoire lui a permis d’évoluer, de s’affiner, souvent de s’enrichir, à l’instar des expressions qui font le charme de notre pays et de nos régions. La magie opère même outre-Atlantique où nos homologues québecois « jasent » en usant, eux aussi, de la langue de Molière.

Si le langage est identique dans le fond, la forme revêt un caractère unique assez prononcé. Au demeurant, nous constatons qu’en ce qui concerne les expressions, nous pouvons tout à fait trouver des équivalents entre le français de France et le québécois. Voici une petite compilation d’expression québécoises avec leur équivalent français.  Attention, « accrochez votre tuque avec de la broche »1 !

Accrocher ses patins
Nous commençons en douceur. Le hockey étant le sport national au pays du sirop d’érable, comme il se doit, on n’y « rend pas son tablier », on n’y « jette pas l’éponge », mais on y « accroche ses patins ».

Il pleut à boire debout
L’expression parle d’elle-même, et bien qu’elle donne d’en saisir le sens sans ambiguïté - plus que notre « il pleut des cordes » -  on peine à imaginer son application pratique sans un brin de compassion condescendante pour celui qui s’y essayerait…

Avoir les yeux dans la graisse de bines
Dans le noble but, que nous saluons, de protéger la langue française, les québécois sont passés maîtres dans l’art de « franciser » certains mots anglais. Ici, les « bines », sont nés de l’écriture phonétique du terme anglais « beans » qui signifie « haricots ». Vous l’aurez compris, avoir les yeux dans la graisse de bines désigne le fait qu’on a du mal à garder les yeux ouverts, qu’on a la « tête dans le pâté » comme on dirait en France.

Tire-toi une bûche
Ici, nous relevons un peu le niveau avec cette expression dont le sens n’est vraiment pas évident. Son origine remonterait à la colonisation française où, les gens n’ayant pas nécessairement de quoi meubler correctement leurs habitations, on trouvait souvent un morceau de tronc d’arbre en guise de chaise. « Tire-toi une bûche » est donc une invitation poétique à « prendre place ».

Se faire passer un sapin
Ne vous y trompez pas, l’expression n’a aucun rapport ni avec la mort, ni avec le discours de réprimande… Elle plonge plutôt ses racines dans le bois, « sapin » faisant ici référence au sapin baumier, essence qui fournit des planches de moins bonne qualité. Celles-ci ont pu se substituer à des planches de meilleure qualité lorsque des menuisiers peu scrupuleux de la justice ont voulu gagner de l’argent aux dépens de leurs clients ! Ces derniers se sont donc « fait passer un sapin » : ils se sont « fait rouler ».

Bref, nous conviendrons que nos collègues du Grand Nord ne manquent ni d’imagination ni d’art poétique. L’inculturation a fait des merveilles, nous « tirons notre chapeau » au pays de Cartier. Le Québec, « c’est au boutte »2 !

1. Accrochez vos ceintures !
« Tuque » signifie « bonnet ». Une « broche » est un fil de fer.

2. C’est merveilleux.
« Boutte » vient de « bout » dont on prononce le t. C’est au bout : c’est au plus haut niveau.

 

 

 

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