Présentation du synode sur la Famille
Dans un tweet posté le 2 octobre, le pape François demandait : "Le Synode, c’est marcher ensemble, mais aussi prier ensemble. Je demande à tous les fidèles de participer." A l'appel du pape qui a lancé de nombreuses demandes de prière pour le synode, les baptisés et en particulier les moines et moniales contemplatifs, mais aussi les familles sont en effet invités à prier pour les Pères synodaux. Une Journée de prière a eu lieu le dimanche 28 septembre, et l'adoration eucharistique quotidienne sera proposée durant les travaux, en la chapelle de la Vierge "Salut du peuple romain" (Salus Populi Romani) de la basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome. Tous les soirs à 18h, une messe pour la famille sera célébrée. On notera aussi la présence des reliques des bienheureux époux Zélie et Louis Martin et de leur fille Sainte-Thérèse de Lisieux, dans la chapelle de la Salle du Synode.
Un synode en deux parties :
- Un premier synode, du 5 au 19 octobre, sur le thème : "Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation" qui rassemblera 253 participants dont 13 couples, 38 auditeurs et auditrices, 8 délégués fraternels, les présidents des 114 conférences épiscopales du monde entier, les chefs des 13 Eglises catholiques orientales, les responsables de tous les dicastères de la Curie romaine. Au terme de cette assemblée aura lieu, le 19 octobre, la béatification du pape Paul VI, qui publia, en 1968 l'encyclique prophétique "Humanae Vitae", signe de la grande volonté de continuité du synode avec la Tradition vivante de l'Eglise, en même temps que de la grande sollicitude pastorale de l'Eglise.
Ce synode sera ouvert par une concélébration solennelle présidée par le Pape, durera deux semaines et s’achèvera par la publication d’un Message au peuple de Dieu et d’un document final qui sera remis au Pape et qui servira de base pour la préparation du deuxième synode sur la famille qui aura lieu dans un an. Les sessions du synode seront thématiques. Chaque session sera ouverte par le témoignage d’un couple, treize en tout, venus de plusieurs régions du monde. Le Saint-Père assistera aux débats.
- Le second synode sur la famille aura lieu du 4 au 25 octobre 2015 avec comme thème : "Jésus-Christ révèle le mystère et la vocation de la famille". Le Document final des deux synodes ne sera publié qu'après la seconde Assemblée.
La méthodologie du synode:
Le synode a été précédé d’un questionnaire adressé pour la première fois dans l’histoire des synodes à l’ensemble du Peuple de Dieu. Le Saint-Père a voulu que tous les fidèles soient consultés sur des questions aussi sensibles. L’objectif est de chercher ensemble la vérité.
L'Instrument de travail (Instrumentum laboris) du premier synode a été publié par le Vatican le jeudi 26 juin. Point de départ des débats, il est le résultat des réponses des Conférences épiscopales du monde entier au document préparatoire, sur lesquelles ont travaillé de nombreux experts. Il fournit « une vision de la réalité familiale dans le contexte actuel » et représente « le début d'une profonde réflexion » qui sera développée jusqu'à l'Assemblée ordinaire de 2015. Déjà, le consistoire (réunion des cardinaux ) du 20 février dernier avait amorcé la réflexion sur ce défi de la famille.
L'instrument de travail, en trois partie souligne tout d'abord la beauté du plan de Dieu sur la famille, avant d'évoquer les situations difficiles de la famille aujourd'hui et enfin l'ouverture à la vie:
Accompagner le désir de famille des jeunes
L'Instrument de travail,consacre la première partie à « l’Évangile de la famille », fondé sur « la connaissance biblique » et « magistérielle », de « la vocation de la personne en Christ ». Le texte souligne « la beauté de la vie familiale », qui puise « à la vie trinitaire, comme à sa source » et ''« se reflète dans l'existence humble et laborieuse de la Sainte Famille de Nazareth ». A Pour l’Église, ''« la famille est le lieu privilégié des valeurs comme la fraternité, l’amour, le respect et la solidarité entre les générations, où l'on promeut la dignité des personnes, en dépassant l’individualisme et en contribuant au bien commun de la société ».''
Permettre aux personnes blessés de guérir
La deuxième partie relève les « défis pastoraux inhérents à la famille », parmi lesquels « la crise de la foi, les crises internes, les pressions externes (conditions économiques, sociales culturelles, guerres, polygamie)... ». Le document aborde les situations pastorales difficiles : « cohabitation, unions libres, séparés, divorcés, divorcés remariés, mères célibataires, couples en situation d'irrégularité canonique et couples qui demandent le mariage sans être croyants ou pratiquants ». « Dans ces situations difficiles, se cachent des histoires de grandes souffrances, de même que des témoignages d'amour sincère », fait observer le document. La pastorale doit donc « permettre aux personnes blessées de guérir, en retrouvant confiance et sérénité ». Elle doit être « capable d'offrir la miséricorde que Dieu concède à tous sans mesure : proposer, ne pas imposer; accompagner, ne pas pousser; inviter, ne pas expulser; susciter, ne jamais décevoir » . Les pasteurs, « ont la responsabilité de la préparation au mariage », qui est aujourd'hui « toujours plus nécessaire », afin d'aider les couples à « faire mûrir leur choix comme adhésion personnelle de foi au Seigneur, pour édifier leur famille sur des bases solides ».
Promotion d'une mentalité ouverte à a vie
La troisième partie de l’Instrument de travail évoque des ''« thèmes relatifs à l'ouverture à la vie, parmi lesquels les difficultés dans la réception du Magistère, les suggestions pastorales, la pratique sacramentelle et la promotion d'une mentalité ouverte à la vie ». Le document constate en général « peu de connaissance de l’encyclique Humanae vitae » et plaide pour « présenter le cadre positif » de cette encyclique, à savoir « la paternité et maternité responsables ». Quant à la « responsabilité éducative des parents », il met en relief « la difficulté à transmettre la foi aux enfants, la difficulté de l’éducation chrétienne dans les situations familiales difficiles » difficultés qui se retrouvent « dans la célébration des sacrements »''
Il ne faut as que l'effervescence détourne les débats
Le cardinal Baldisseri, Secrétaire général du Synode des évêques, regrette que les commentaires des médias aient été jusqu’ici phagocytés par la question ultra-sensible des divorcés-remariés, alors que le document de travail fait état de multiples défis : pauvreté, polygamie, abus sexuels, violence, unions libres, contraception… Le Secrétaire général du Synode invite à ne pas tirer des conclusions hâtives alors que les jeux sont encore loin d’être faits. Il ne faudrait pas , souligne-il, que l’effervescence et la confusion finissent par détourner les débats. Ceux qui se sont exprimés ces jours derniers étaient libres de le faire, mais leurs prises de position n’engagent qu’eux et ne constituent que des contributions parmi tant d’autres.