Aimer nos ennemis : le pardon obtient la conversion !
Homélie du samedi de la première semaine de carême. Forum de Sens.
Notre Forum, en l’année de la Foi, devrait nous aider à mieux comprendre l’importance de la Règle de la Foi qu’est le symbole des apôtres afin de demeurer dans la Tradition apostolique qui nous relie à Jésus par les 12 apôtres. En ce samedi, aussi, confions-nous tout particulièrement au Cœur immaculé de Marie, Notre-Dame des Neiges, et demandons-lui de nous faire grandir dans la Foi et de nous faire goûter la joie de croire. Nous voulons, enfin, demeurer très unis à notre Pape Benoît XVI qui vient de conclure sa Retraite annuelle avec ses collaborateurs et se prépare à vivre les jours de son Pontificat. Puisse l’Esprit Saint le consoler et le fortifier !
Le Pape courage, le Pape de la Vérité, le Pape de la Foi, est aussi, ne l’oublions pas, le Pape au cœur si sensible et si aimant. Comment pourrait-il rester de marbre en ces moments où il va rencontrer pour la dernière fois, en tant que Successeur de Pierre, les fidèles qui l’ont aimé ? Demain, nous suivrons en direct son dernier angélus. Mercredi, nous suivrons sa dernière audience. Nous aurons le cœur serré, comme les anciens d’Ephèse lors de leur dernière rencontre avec Saint Paul, mais ce cœur serré sera aussi rempli de reconnaissance envers celui qui, depuis 1981, sert l’Eglise universelle avec grand courage, fidélité, compétence et si grande humilité. Benoît XVI demeurera, dans l’Histoire de l’Eglise, l’humble coopérateur de la Vérité qu’est Jésus dans la douceur de l’Amour. La première Encyclique de ce très aimé Pape n’a pas été sur la Vérité mais sur l’Amour qu’est Dieu : Deus Caritas.
Notre dernière session, ici en ce Foyer, en juillet dernier, a permis de découvrir la richesse de cette Encyclique. Dieu Vérité nous aime de l’amour de charité et de l’amour passionné ! L’Amour de Dieu n’est pas un amour froid, un amour de raison, mais un amour qui jaillit d’un Cœur, brûlant d’affection. Cet Amour a été révélé par Jésus. Notre Seigneur ne s’est pas contenté de belles paroles sur l’amour des ennemis qui révèle l’amour parfait de Son Père. Il a témoigné de ce plus grand amour en donnant sa vie pour ses amis et ses ennemis et en disant : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » Jésus, en ce samedi, nous demande d’aimer plus que les publicains et les païens en allant au-delà de la Loi de l’Ancien Testament qui demandait d’aimer son prochain et de haïr son ennemi. Mais aimer son ennemi, est-ce possible ?
Les martyrs ont révélé que, par la grâce de Dieu, c’est possible ! Ils ont prié pour leurs ennemis, ils ont demandé la conversion de leurs persécuteurs. Saint Etienne, le premier martyr chrétien, a obtenu la conversion de son cousin Saul ! Maria Goretti, en pardonnant à son assassin Alexandre, a obtenu sa conversion. Les martyrs des premiers siècles ont obtenu la conversion de l’Empire romain. En cette année 2013, nous commémorons le 1700e anniversaire de l’édit de Milan, ne l’oublions pas !
Jean-Paul II était convaincu que la légion de martyrs du vingtième siècle obtiendrait le renouveau de l’Eglise et du monde, la civilisation de l’amour. Saint Pie X a prédit la conversion de la France. Nous avons la conviction que cette prophétie se réalisera. Quand et comment ? Nous ne le savons pas, mais nous la demandons par le Cœur immaculé de Marie. Soyons ses petits instruments et mettons en application ce qu’a dit Benoît XVI à Fatima : il faut hâter le triomphe du Cœur immaculé de Marie. Nous hâterons ce jour en répondant aux demandes de ce Cœur immaculé :
- la consécration à son Cœur immaculé,
- la prière du rosaire,
- une vie chrétienne en observant les commandements de Dieu.
Demandons à la Vierge Marie la grâce d’aimer comme Jésus, prions pour ceux qui, en Europe et en France, luttent contre l’Eglise et la Loi naturelle. Ne baissons pas les bras devant les difficultés actuelles et le refus de notre gouvernement d’entendre la voix de la raison. Ne nous décourageons pas devant le règne actuel de Satan dans le monde. Jésus a vaincu le monde !
Moïse nous disait en ce jour : tu as obtenu du Seigneur cette déclaration : Il sera Ton Dieu ! Qu’avons-nous à craindre puisque Dieu est avec nous ? David s’est avancé, sans armure et sans armes, pour affronter le géant philistin Goliath. Il savait que Dieu était avec lui.
La Vierge Marie nous précède dans notre pèlerinage de Foi. Admirons sa confiance en Dieu et demandons-lui la grâce de vivre en vérité de la Foi. Elle a cru l’Archange Gabriel qui lui annonçait qu’elle allait devenir la Mère du Seigneur. Elle n’avait jamais imaginé une telle mission. Elle se considérait comme la plus petite servante du Seigneur. Dans sa prudence virginale, elle a demandé une explication : comment cela se fera-t-il sans avoir de relation conjugale avec un homme ? Elle adhère sans hésiter à la réponse de l’ange, elle croit que rien n’est impossible à Dieu. Sa Foi sera, plusieurs fois, mise à l’épreuve. Elle ne doutera jamais, ni à Bethléem, ni en Egypte, ni à Nazareth, ni au pied de la Croix ! Le Samedi Saint, elle garde la Foi en la Résurrection de Jésus. Sa présence maternelle, nous en sommes convaincus, a permis aux disciples et saintes Femmes de ne pas se décourager. Après l’Ascension, elle a souffert l’épreuve de la solitude physique et spirituelle, dans la nuit de la Foi. Puisse l’héroïcité de la Foi de la Vierge Marie nous obtenir d’être fermes dans la Foi et fidèles, malgré les épreuves et les tempêtes à venir !