Annoncer l'évangile sans compromission et dans la charité
Homélie du premier samedi du mois de mai 2013. St Andéol.
Nous vivons ce mois de Marie de l’année de la Foi en un contexte grandissant d’angoisse, de tristesse et de colère d’un grand nombre de nos contemporains. Nous ressentons d’autant plus la nécessité d’obtenir du Cœur immaculé de Marie le courage et la grâce pour être, toujours et partout, les témoins fidèles de Jésus et de Son Evangile et les apôtres de la joie et de l’espérance selon les demandes du Concile Vatican II. Je voudrais vous rappeler encore la conviction de Mère Marie Augusta :
il faut des centaines de mécréants pour pervertir une population, il suffit d’un apôtre, d’un apôtre véritable pour sauver le monde entier du naufrage.
Dans le diocèse de Viviers, nous fêtons en ce 4 mai celui qui a été un tel apôtre, au début du christianisme, en venant porter l’évangile en notre région où il est mort martyr : le diacre Saint Andéol. Il avait été envoyé en Gaule par Saint Polycarpe, évêque de Smyrne. Demandons à Saint Andéol de nous donner le courage d’annoncer l’évangile sans compromission mais en donnant toujours le témoignage de l’amour de charité et de la miséricorde. Tout au long de la neuvaine du 2 au 11 avril, je vous ai rappelé cette autre conviction de mère Marie Augusta : l’apostolat de l’amour est irrésistible. Comprenons-le plus intensément en ces temps troublés : exerçons sans nous lasser cet apostolat de l’amour.
La Parole de Dieu, en ce samedi de la 5e semaine de Pâques, nous invite à l’espérance et au zèle missionnaire. Saint Paul se laisse vraiment guider par le Saint-Esprit en son second voyage missionnaire. Il désirait se rendre en Bithynie mais, dit Saint Luc, l’Esprit de Jésus s’y opposa. Dieu voulait, en effet, que l’évangile soit porté en Europe. Saint Paul y a été appelé par un Macédonien dans une vision au cours de la nuit. Les zélés apôtre et évangéliste Paul et Luc partirent immédiatement car ils étaient certains que Dieu les appelait à évangéliser l’Europe. Ce passage des Actes devrait nous aider à rendre grâce à Dieu pour l’évangélisation de l’Europe. Notre Continent est devenu totalement chrétien à la fin du premier millénaire. Aujourd’hui, Satan s’agite pour lui faire rejeter ses racines chrétiennes, mais Dieu agit, Jésus est là, l’Esprit Saint anime la mission de l’Eglise. N’ayons pas peur ! Ne nous laissons ni troubler, ni décourager par les évènements que nous sommes en train de vivre. Satan s’agite et pense réussir à régner définitivement en France et en Europe. Mais son apparente victoire se transformera en cinglante défaite, car, finalement le Cœur Immaculé de Marie triomphera !
Faisons nôtres les paroles du psaume 99 : allons à Dieu avec des chants de joie, reconnaissons que Notre Seigneur est Dieu, nous sommes son troupeau, son peuple ! C’est bien parce que nous appartenons à Dieu que le monde nous hait. Ce monde, dont parle Jésus à ses apôtres, dans son discours après la Cène, n’est pas le monde au début de la création, le monde créé par Dieu et dans lequel le mal n’avait pas de place. Le Livre de la Genèse est formel : tout ce que Dieu a créé est bon ! Mais le mal est entré dans le monde créé par la révolte de Lucifer et des anges qui l’ont suivi, puis par le péché originel. Ce mal qui naît dans le cœur de celui qui se détourne de Dieu, rejette sa Loi et se rebelle contre Lui, est contagieux ! Il a engendré « l’esprit du monde » et donné naissance aux structures de péché qui entraînent au mal. Ceux qui ne participent pas à cet esprit du monde et qui refusent les cultures du péché, du plaisir et de la mort sont persécutés. Jésus a clairement dit à ses apôtres : Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera aussi. Les gens vous traiteront ainsi à cause de moi parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé. Ainsi Jésus nous présente, en ce jour, le grand combat entre deux mondes : le monde de l’Amour et le monde de la haine.
- Le premier monde est animé par l’Esprit Saint, il est appelé à édifier la civilisation de l’amour.
- Le second est animé par l’esprit de Lucifer, le père du mensonge, qui fait miroiter le mirage du « meilleur des mondes ». Mais ce meilleur des mondes n’est pas celui auquel les hommes de bonne volonté aspirent. Ce meilleur des mondes tue légalement l’enfant dans le sein de sa maman, veut légaliser l’euthanasie pour éliminer les handicapés et les personnes malades et trop âgées, veut avoir toute liberté pour faire des expériences sur les embryons, manipuler la vie humaine et choisir de faire vivre ceux qu’il veut. Ce meilleur des mondes veut avoir une emprise totale sur l’éducation de ses sujets. La famille – telle que Dieu l’a créée - est dangereuse pour ce meilleur des mondes, il faut la dénaturer.
Voilà le combat dans lequel nous sommes engagés. Notre Pape François avait bien perçu, alors qu’il était archevêque de Buenos Aires, que ce combat était inspiré et animé par le démon. Il ne se passe pas un jour sans que notre Pape actuel ne parle du démon. Il est un vrai fils de Saint Ignace qui, dans ses Exercices, ne cessait de répéter qu’il fallait choisir son étendard : celui du Christ ou celui de Lucifer. Demandons au Cœur Immaculé de Marie de faire le choix du bon étendard et d’être courageux pour mener avec l’Eglise le combat contre les forces du Mal. Répétons encore le grand appel de Jean-Paul II : n’ayez pas peur et redisons encore son dernier grand appel : levez-vous, allons, soyez courageux. Des veilleurs et des sentinelles de l’invisible répondent à son appel.