Comment nous préparons-nous au sommet de l'année liturgique ?
Homélie du samedi 4e semaine de carême. 2012.
)) La Liturgie de la Parole de cette 4e semaine de carême nous prépare à entrer dans la Quinzaine de la Passion. Notre Père Fondateur et Mère Marie Augusta invitaient leurs enfants spirituels à vivre intensément cette quinzaine qui culmine avec le Grand Triduum pascal. Le sommet de l’Année Liturgique est le mystère pascal. Comment nous y sommes-nous préparés depuis le début de ce carême ? Comment allons-nous le préparer en cette quinzaine de la Passion ?
Qu’il est triste de constater, en prenant connaissance des titres des informations de nos Médias français, que les préoccupations de nos contemporains ne sont pas du tout la Passion de Jésus ! Et pourtant, la France n’est-elle toujours pas la Fille aînée de l’Eglise ? Le sport, les loisirs, la politique prennent le pas sur le carême des chrétiens. Les mêmes Médias qui ne parlent pas de notre carême, ne cessent pas de parler du Ramadan des musulmans lorsque c’est le temps du Ramadan ! Nous vivons en un temps de relativisme et de christianophobie, mais ne devons-nous pas faire un sérieux et vrai examen de conscience ? Si les Médias français ne parlent pratiquement pas du carême des chrétiens, cela ne vient-il pas de notre tiédeur et de notre manque de courage ? Demandons à la Vierge Marie, en cette Messe du 4e samedi de carême, la grâce de nous réveiller et d’être des disciples zélés et courageux de Jésus et de Sa Croix. Répétons encore le dernier grand appel de Jean-Paul II aux chrétiens attiédis et endormis : « Levez-vous ! Allons ! », et à ses frère évêques : « courage ! ». Soulignons encore l’appel paternel de Benoît XVI aux jeunes à Madrid : n’ayez pas honte du Seigneur, n’ayez pas peur d’être catholiques. Il n’est pas facile aujourd’hui, c’est vrai, de témoigner de Jésus et de Sa Croix et de s’affirmer catholiques ! Sans la force du Saint-Esprit, ce serait même impossible en certaines circonstances. Pierre en a fait l’expérience à ses dépends. Nous pouvons imiter Pierre renégat si nous sommes trop téméraires. Mais les martyrs, fortifiés par le Saint Esprit, ont été de courageux témoins de Jésus et de la Foi catholique. Puisse cette quinzaine de la Passion nous affermir dans la Foi et nous rendre courageux témoins de Jésus. Nos Père et Mère nous invitent tous à vivre cette quinzaine en faisant de la Passion de Jésus l’objet de notre pensée.
Méditons attentivement la prophétie de Jérémie. Pendant la semaine sainte, nous entendrons les quatre prophéties de Jérémie sur le Serviteur souffrant. Le passage d’aujourd’hui est comme une introduction à ces prophéties. Jérémie, le prophète persécuté, a été inspiré pour parler de la Passion de Jésus : « J’étais comme un agneau docile qu’on emmène à l’abattoir. » Jérémie prophétisait également l’humble Rédempteur que serait Jésus : « C’est à Toi, Père, que je confie ma cause ! »
Le psaume 7 nous permet également de communier aux sentiments de Jésus pendant sa Passion. Notre Fondateur a compris l’importance de faire découvrir à nos amis la richesse de l’Office divin et, particulièrement, des psaumes pour mieux vivre le Triduum dans une grande union à Jésus. Nous vous invitons à bien vous servir des psaumes que l’Eglise propose à notre méditation pendant les Jours Saints. Ils vous aideront à mieux comprendre la réalité de la Passion d’Amour de Jésus qui est, en même temps, une Passion très douloureuse.
L’évangéliste Saint Jean va nous aider tout au long de cette quinzaine à revivre le drame de la Passion. Répétons ce que nous disions, hier : Nous n’avons pas les grâces pour juger les cœurs des ennemis de Jésus. Dieu seul sonde les reins et les cœurs ! Le pharisien Saul, quelques années après la Passion, était convaincu que Jésus était un imposteur ! Comment un homme dont on connaissait l’humble origine, et qui était – aux yeux de tous - le fils de Joseph et de Marie pouvait-Il être le Fils de Dieu ? De Nazareth pouvait-il sortir quelque chose de bon ? Ne sous-estimons pas la puissance des démons qui ont aveuglé le cœur des adversaires de Jésus ! Vivons cette quinzaine de la Passion en grande communion avec le Cœur douloureux et immaculé de Marie. Dans deux semaines, le Samedi Saint, nous vivrons une journée de Retraite avec Notre-Dame des douleurs. Cette journée sera très importante pour nous préparer à la Vigile pascale. Beaucoup de chrétiens, ignorants, sont touchés en découvrant le courage de la Vierge Marie, debout au pied de la Croix de Son Fils. La 4e Station du chemin de Croix ne devrait jamais nous laisser indifférents : quelle souffrance et quel amour dans ce « oui » du Nouvel Adam et de la Nouvelle Eve à la Volonté du Père. Saint Irénée et d’autres Pères ont compris que pour expier le péché originel, commis par la collaboration du premier Adam et de la première Eve, il convenait qu’il y ait la collaboration du nouvel Adam et de la nouvelle Eve. Comprenons en profondeur l’enseignement du Concile Vatican II : par cette collaboration, la Vierge Marie est devenue notre Mère dans l’ordre de la Grâce. Mais n’oublions pas tout ce qu’elle a souffert avec Jésus pour chacun de nous et pour le salut de tous les hommes. Pensons à la souffrance du Cœur douloureux et immaculé de Marie ! Ne soyons pas des enfants ingrats. Merci, Ô Mère, de nous avoir aimés jusque-là ! Avec vous, nous voulons aider Jésus à sauver des âmes !