Courage, Conversion et Joie !
Homélie du premier samedi du mois d’octobre 2013.
La Parole de Dieu en ce samedi nous invite au courage, à la conversion et à la joie. Notre Pape François rappelé le même message, hier, à Assise. Si l’on ne revient pas à Jésus et à l’évangile, aucune réforme de l’Eglise n’est possible. Le cancer qui nous menace est la « mondanité ». Notre Saint-Père nous appelle à nous dépouiller de cette mondanité pour retrouver la voie des Béatitudes. Notre Saint-Père a rappelé que Saint François d’Assise avait fait le choix radical de se dépouiller de la mondanité après sa rencontre avec Jésus crucifié dans la petite église de Saint Damien, sous les murs d’Assise. Jésus vivant sur la Croix a regardé François et lui a demandé de reconstruire sa maison tombant en ruine. François a été bouleversé par cette rencontre. Il a renoncé à tous ses biens et a suivi Jésus en imitant sa pauvreté, sa chasteté et son obéissance. Il a connu la joie parfaite ! Nous sommes pas, tous, appelés à suivre Jésus dans la voie des conseils évangélique, mais nous devons nous dépouiller de l’esprit du monde, de l’idolâtrie de l’argent, de la recherche des plaisirs, de la soif de pouvoir et de gloire humaine.
Le prophète Baruc, en ce jour, rappelle que le péché du Peuple de Dieu a été la désobéissance à la Loi de Dieu et l’oubli de Dieu. Ce péché n’est-il pas le grand péché de notre monde actuel ? Ne vivons-nous pas le temps de la grande apostasie ? Ne sommes-nous pas plus coupables encore que le Peuple de Dieu avant l’exil à Babylone ? Peut-on se dire chrétiens alors que l’on ne vient plus à la Messe du dimanche, que l’on ne se confesse plus et que l’on ne communie même plus à Pâques ? Que signifie être croyant non pratiquant ? Beaucoup de baptisés, aujourd’hui, sont comme en état de coma profond ! La situation est-elle désespérée ?
Les paroles que Baruc met, en ce jour, sur les lèvres de Jérusalem en deuil, pourraient traduire les sentiments actuels du Cœur Immaculé de Marie :
« Que nul ne se réjouisse de mon sort à moi qui suis veuve et délaissée par tout le monde. J’ai été abandonnée à cause des péchés de mes enfants, parce qu’ils se sont détournés de la loi de Dieu. Courage, mes enfants, criez vers Dieu ; celui qui vous a infligés l’épreuve se souviendra de vous. Votre pensée vous a égarés loin de Dieu ; une fois convertis, mettez dix fois plus d’ardeur à le chercher. Car celui qui a fait venir sur vous ces calamités fera venir sur vous la joie éternelle en assurant votre salut ».
Quelle prophétie d’espérance ! Quelle prophétie de joie avant le renouvellement par notre Pape François de la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie, le 13 octobre prochain ! Les hommes de notre monde où Satan semble régner en grand vainqueur et dictateur ne sont pas voués au malheur éternel. Aidons-les à crier vers Dieu et, par l’action maternelle du Cœur Immaculé de Marie, donnons-leur confiance : ils peuvent encore se convertir et redécouvrir la joie de croire !
Cette joie, Jésus en a exulté sous l’action de l’Esprit Saint dans l’évangile de ce jour. Notre Pape François, comme Jésus, se réjouit devant la Foi des petits et des humbles. Ce que Dieu cache aux puissants de ce monde, Il le révèle aux tout-petits ! L’argent, le vice, l’orgueil aveuglent l’intelligence et la conscience humaines. Seuls les petits à l’image de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, de Saint François d’Assise ou de Sainte Faustine que nous fêtons aujourd’hui partagent la joie profonde de Jésus. Notre Pape François a, plusieurs fois, dit aux jeunes : ne vous laissez pas voler votre espérance. Le Cœur Immaculé de Marie, en ce samedi, ne peut que nous inviter à imiter Jésus qui exulte de joie sous l’action de l’Esprit Saint ! Cette joie, la Vierge Marie la partage pleinement. Son cantique du Magnificat est le cantique de la joie évangélique par excellence ! Ne nous laissons pas voler notre joie !
Mais bien sûr, nous ne pouvons pas vivre dans la joie superficielle alors que tant de nos frères et sœurs souffrent dans le monde. Notre Saint-Père, hier à Assise, était particulièrement grave. C’était une journée de deuil national en Italie. Il ne pouvait pas tressaillir de joie, mais il se devait de rappeler que le nouveau naufrage de Lampedusa est une honte pour l’humanité tout entière. C’est une honte, en effet, que 500 personnes aient dû émigrer de leur pays et que plus de 300 se soient noyées en mer ! Si l’on voulait appliquer les principes de la paix, donnés par Jean XXIII, il y a 50 ans dans l’Encyclique Pacem in Terris, de telles tragédies ne se reproduiraient plus ! La vraie paix ne peut se construire que sur la justice, la vérité, l’amour et la liberté. Pour arriver à fonder une telle paix, il faut, c’est évident, beaucoup de courage, de ce courage dont parlait Baruc et auquel nous appelle le Cœur Immaculé de Marie.
Bien chers jeunes, qui vous préparez à la confirmation : soyez courageux pour aller à contre-courant et être fiers de Jésus et de son évangile ! Le Saint-Esprit, par le sacrement de confirmation que vous allez recevoir, vous communiquera sa force mais aussi son amour et son zèle ardent pour participer à la nouvelle évangélisation. Jésus, aujourd’hui comme hier, a besoin de témoins qui vivent l’évangile par leur vie et qui l’annoncent. N’ayez pas peur. L’évangile, à l’heure d’internet, n’a rien perdu de sa jeunesse et de son actualité. En ce premier samedi du mois, redécouvrons l’évangile, vivons-le, témoignons-en !