Notre communauté entre en Chapitre
Homélie pour l'ouverture du Chapitre extraordinaire
Lundi 10 janvier 2022
Nous avons besoin d'une mère !
Bien chers fils et filles,
cette Messe ouvre notre Chapitre extraordinaire dont l’unique but sera l’élection de la nouvelle Mère dont notre Famille Missionnaire de Notre-Dame a besoin. Nous entrons, en effet, dans la quatrième semaine après la pâque de Mère Magdeleine et il n’était bon ni pour vous ni pour moi ni pour nos amis que cette situation se prolonge. Je ne peux pas être père et mère en même temps.
La première lecture révèle que c’est Dieu qui oriente les choix. Celle qui enfantera Samuel ne sera pas Pennina qui avait des enfants, mais Anne, la stérile. Rien n’est impossible à Dieu. Donc, faisons confiance à l’Esprit-Saint. En notre grande neuvaine, chaque jour, nous avons chanté le Veni Creator afin que l’Esprit-Saint nous éclaire. Nous allons vivre cette journée comme une journée de récollection. Cette élection de la Mère est un acte particulièrement important pour notre Famille religieuse et je sais que tous prient l’Esprit-Saint avec ferveur et confiance. Nous ne prenons pas ce Chapitre extraordinaire à la légère.
Dans l’Evangile de ce lundi, Saint Marc nous présente la première prédication de Jésus en Galilée : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Cette synthèse des prédications de Jésus, nous la méditons dans le troisième mystère lumineux et il est important d’y revenir souvent. Il est si facile de se laisser prendre par l’esprit du monde et d’oublier que nous sommes en ce monde les sentinelles de l’invisible, les témoins du Royaume de Dieu. Ce monde, nous l’aimons. C’est pour le salut des hommes de ce monde que nous nous sommes consacrés. La consécration n’est pas la fuite du monde mais la participation à la mission du Christ qui a été envoyé par son Père pour sauver le monde. Jésus, en outre, nous appelle à nous convertir sans cesse. La mission première du Père et de la Mère est cette vigilance à maintenir la Communauté dans cet esprit évangélique. Nos Père et Mère, en plein cœur du vingtième siècle, désiraient tout simplement vivre l’évangile comme Saint François l’avait vécu. La fécondité spirituelle de la Communauté dépendra de cette vie évangélique, réellement vécue.
La deuxième partie de l’évangile de ce jour est l’appel des premiers disciples. Jésus ne veut pas accomplir sa Mission publique Seul. Le Père et la Mère dans notre Famille religieuse n’ont jamais agi, seuls. Non seulement, ils ne prennent pas de décisions importantes sans l’avis ou le consentement du conseil, mais ils prennent aussi l’avis des responsables de Foyers, et ils partagent librement avec chaque membre de la Communauté.
Mère Marie-Augusta disait à la suite de Marie-Thérèse Noblet : « Comme aux missionnaires qui luttent sur les frontières de l'Église, en partisans, sans paie, sans uniforme, rien que pour la gloire éternelle, donnant des coups à l'ennemi et en recevant, souffrant, traqués par la maladie, accablés de soucis, ce qu'il nous faut, c'est une famille, une affection vivante, un besoin constant de partager le pain quotidien amer ou non, l'inquiétude de nos inquiétudes, la joie de nos joies » Mère Marie-Thérèse accueillait les missionnaires de Papouasie dont Mgr de Boismenu. Ces missionnaires avaient besoin d’une mère. Il en est ainsi pour les membres de notre Famille Domini : c’est la Mère, comme Mère Marie-Thérèse Noblet, qui doit permettre que la famille soit cette affection vivante, ce besoin constant de partager le pain quotidien amer ou non, l’inquiétude de nos inquiétudes, la joie de nos joies. Nous les hommes, nous ne savons pas sentir les personnes, nous ne savons pas voir leurs besoins, nous ne savons pas les aider à s’exprimer.
Nous avons besoin d’une Mère. Puisse l’Esprit-Saint nous inspirer pour donner à notre Famille la Mère qui continuera la mission de Mère Marie-Augusta à la suite de Mère Magdeleine.