Noël : paix, joie, confiance !
Homélie pour le jour de Noël
Samedi 25 décembre 2021
Quelle valeur doit avoir l’homme aux yeux du Créateur s’il a mérité d’avoir un tel et un si grand Rédempteur !
Bien chers amis,
puisse cette Messe du jour de Noël vous apporter paix, joie et confiance et nous faire partager les sentiments de la Vierge Marie, de Saint Joseph et des bergers.
L’Enfant-Jésus dont nous célébrons la naissance en cette Fête de Noël, n’est pas un Enfant ordinaire. Saint Jean vient de nous le dire : Il est le Verbe de Dieu, le Fils unique du Père.
2021 ans se sont écoulés depuis la naissance de Jésus et le monde n’est toujours pas en paix. De nouvelles menaces pèsent sur notre humanité. La haine, la violence, les injustices ne cessent de grandir. Beaucoup de nos contemporains sont tristes et angoissés, découragés et désemparés. Jésus est-Il donc le Roi de la Paix, le Roi de la Justice et de l’Amour, la Vérité en Personne ? Nous ne devons pas en douter. Les Pères du Concile Vatican II partageaient les angoisses et les tristesses des hommes de leur temps, menacés par une troisième guerre mondiale avec l’arme atomique, mais ils ont voulu privilégier la joie et l’espérance : Gaudium et Spes.
Nous aussi, malgré les décès de sœur Lidwine et de Mère Magdeleine nous voulons privilégier la joie et l’espérance. Ayons confiance : Jésus est le Sauveur. Un jour viendra où le Mal sera définitivement vaincu, mais, pour le moment, Satan semble régner en maître incontesté en notre temps ! N’oublions pas les paraboles de Jésus. Le Royaume de Dieu, depuis la naissance de Jésus, ne cesse de croître dans le cœur des humbles et des petits, qui ne font pas de bruit mais qui rayonnent l’amour de Dieu. Regardons en cette nuit ces petits de la première nuit de Noël : chaque année, dans la Liturgie, nous en reparlons, nous les contemplons et nous les prions. Les « grands » du temps de la Sainte Famille que Saint Luc a nommés dans son évangile : Auguste et Quirinus, qui en parle aujourd’hui ? Qui s’intéresse à eux ? Dieu élève les humbles et renverse les puissants de leur trône !
En ce Noël, cessons de ne regarder que le mal qui est dans le monde, mais émerveillons-nous de la semence du Royaume qu’est la grâce sanctifiante et qui porte des fruits de sainteté en tant d’humbles et de petits en notre France, en Europe et dans le monde ! Les Saints préparent la seule et vraie révolution avec la grâce de Dieu : la révolution de l’Amour.
Saint Paul a affirmé que la grâce de Dieu s’est vraiment manifestée pour tous les hommes. L’apôtre des Nations n’a pas exagéré. Saint Jean, le disciple bien-aimé, s’est émerveillé comme Saint Paul : « ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons ».
L’Incarnation du Fils de Dieu est vraiment la grande folie d’Amour de Dieu : Dieu le Père nous a donné Son Fils. Ce Fils dans l’Esprit-Saint se donne totalement pour accomplir notre Salut : Il nous aime à la folie. Ayons un cœur d’enfant, en cette sainte nuit. Laissons-nous aimer par l’Enfant-Jésus ! Ouvrons-lui notre cœur. Mettons en pratique ce que nous avons chanté à la fin de la Messe dans le « minuit chrétien ».
Piétinons notre orgueil, courbons la tête devant le Rédempteur ! Oui, la grâce de Dieu s’est vraiment manifestée en cette Nuit. Témoignons-en. Ne soyons plus timides. Noël, ce n’est pas d’abord la Fête, les bons repas, les cadeaux. C’est cela, bien sûr, mais c’est d’abord la naissance du Fils de Dieu, naissance qui nous fait entrer dans la plénitude des temps, naissance qui nous élève par la grâce sanctifiante ou divinisante. Dieu se fait homme pour que l’homme devienne Dieu ! Quel mystère sublime ! Réjouissons-nous, soyons enthousiastes et faisons connaître à nos contemporains désabusés, découragés, voire désespérés, que Dieu les aime et qu’ils sont appelés à venir adorer l’Enfant Dieu !
En ce Noël 2021, les baptisés en France qui ne participeront pas à la Messe de Noël seront plus nombreux que les pratiquants, mais ne nous décourageons pas. Regardons et imitons la Vierge Marie, Saint Joseph et les bergers : ils pouvaient être déroutés en ce premier Noël. La foule était grande à Bethléem où l’on était venu se faire recenser pour obéir à l’empereur Auguste, mais toutes les portes ont été fermées à la Sainte Famille. Lorsque les rois mages viendront trouver Hérode à Jérusalem, personne dans son entourage ne se préoccupe pas de la naissance de Jésus ! Les petits et les humbles ont cru à la suite de la Vierge Marie et de Saint Joseph. Nous aussi, en cette sainte Nuit, croyons et rayonnons auprès de nos contemporains de la joie de la Foi: Jésus est bien le Fils de Dieu incarné, le Messie annoncé, le Sauveur, le Rédempteur.
Jean-Paul II, dans l’Encyclique « le Rédempteur de l’homme », écrivait: “Quelle valeur doit avoir l’homme aux yeux du Créateur s’il a mérité d’avoir un tel et un si grand Rédempteur, si Dieu a donné son Fils afin que lui, l’homme, ne se perde pas, mais qu’il ait la vie éternelle”. Emerveillons-nous d’être devenus les enfants bien-aimés de Dieu et prions afin que Dieu donne à beaucoup de baptisés, endormis ou absorbés par les soucis de la vie, le travail, les loisirs, le matérialisme, la grâce de la Foi. Puissent-ils recevoir la grâce de Noël reçue par Paul Claudel, le Bx Père Chevrier et Thérèse Martin ! Puissent beaucoup d’incroyants recevoir la grâce de croire. Confions tout particulièrement notre Nation, la France. Qu’elle se réconcilie avec ses racines chrétiennes et que, de la France, comme Jésus l’a révélé au petit Van au Viet-Nam, soit répandu dans le monde l’Amour de Dieu !