Notre rachat a coûté le Sang de notre Dieu !

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Homélie pour le 26ème Dimanche du Temps ordinaire A

Dimanche 1er octobre 2023

"Notre mort doit être le plus grand acte de notre vie !"

L’interpellation du Seigneur dans la première lecture semble nous être adressée aujourd’hui avec une actualité déroutante : « Vous dites : ‘La conduite du Seigneur n’est pas la bonne’. Écoutez donc, fils d’Israël : est-ce ma conduite qui n’est pas la bonne ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? »

Nous sommes donc conduits à nous poser cette question : quelle est donc cette conduite de l’homme qui n’est pas bonne ? La lecture nous a montré que, fondamentalement, le problème de l’homme est ici son rapport avec la mort, et surtout les dispositions de son âme au moment de ce grand passage. Mgr Ghika ne craignait pas de dire : « Notre mort doit être le grand acte de notre vie. »

Pour la majorité de nos contemporains, la question de la mort doit être évincée, ou alors elle se focalise sur le débat actuel de ce qu’on appelle « la fin de vie ». On choisit ici des mots pour tromper. En effet, on présente l’euthanasie comme une fin de vie vécue dans la dignité. Et bien sûr, qui oserait s’élever contre la « mort dans la dignité » ?

Mais la question est finalement à prendre à sa base : Qu’est-ce qu’une mort dans la dignité ? N’est-ce pas une mort qui se vit avec une conscience droite et pure, avec une âme disposée à rencontrer son Seigneur bien-aimé et son juge ? L’euthanasie, non seulement est une atteinte grave à la loi de Dieu qui nous interdit de tuer notre prochain innocent, mais en plus elle vole la préparation à la vie éternelle ! Car chaque moment de notre vie, et spécialement les derniers, peuvent nous guérir et nous convertir : « Si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Il a ouvert les yeux et s’est détourné de ses crimes. C’est certain, il vivra, il ne mourra pas. » Quelle miséricorde et quelle espérance nous sont données dans ces paroles.

Mais la miséricorde de Dieu n’est pas une miséricorde à bon marché, pour reprendre les termes de Bonhoeffer. Saint Paul nous l’a rappelé dans la deuxième lecture de ce jour : « ayant la condition de Dieu, [Jésus] ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. »

Notre Rédemption a coûté le sang de notre Dieu. Cependant, le salut n’est pas automatique : la conversion est nécessaire au salut, c’est l’attitude du premier fils de l’Evangile qui se repent d’avoir dit « Je ne veux pas. » Jésus a été clair : « celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné. »

Pour vivre de la grâce de Dieu nous devons nous convertir, c’est-à-dire reconnaître nos péchés et nous en détourner. Joseph Ratzinger écrivait : « Dans le Psaume 19,13 se trouve des paroles dignes d’être constamment méditées : « Qui remarque ses propres fautes ? Délivre-moi de la faute dont je n’ai pas conscience. » Cela […] correspond à une sagesse humaine profonde. Le fait de ne plus voir sa faute, la conscience qui se tait dans des domaines si nombreux sont des atteintes plus dangereuses à la santé de l’âme que la faute […]. Celui qui ne remarque plus qu’il y a péché mortel est tombé plus bas que celui qui reconnaît l’infamie de son acte, car il est plus éloigné de la vérité et de la conversion. »

Oui, cette vie sur terre est un pèlerinage qui nous prépare à la vie du ciel. Vivons donc ici bas comme des pèlerins. Mais ne pensons pas que ce pèlerinage nous rendra la vie triste et sans saveur. Au contraire, notre monde ne fait que nous révéler que les hommes sont tristes, violents et abandonnés lorsqu’ils vivent sans Dieu !

Vivre avec Dieu, au contraire, c’est vivre dans le véritable amour qui donne la paix et la joie. C’est pourquoi Saint Paul exhorte les Philippiens avec ces mots : « s’il est vrai que, dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, si l’on s’encourage avec amour, si l’on est en communion dans l’Esprit, si l’on a de la tendresse et de la compassion, alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l’unité. Ne soyez jamais intrigants ni vaniteux, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres. »

En ce premier octobre nous avons un modèle admirable dans ce chemin de l’amour qui dilate le cœur et préparer la vie éternelle : Saint Thérèse de l’Enfant Jésus. L’ardeur de son âme s’est surtout révélée dans son écrit où elle explique comment elle a découvert ce que Jésus attendait d’elle : « La Charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que si l’Église avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l’Église avait un Cœur, et que ce Cœur était brûlant d’amour. Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Église, que si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang. Je compris que l’amour renfermait toutes les vocations, que l’amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux... en un mot, qu’il est éternel !... Alors dans l’excès de ma joie délirante, je me suis écriée : O Jésus, mon Amour... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’amour ... dans le Cœur de l’Église, ma Mère, je serai l’Amour. »

Et à la fin de sa vie elle était convaincue qu’au ciel est commencerait sa véritable mission. Ainsi lorsque Sœur Marie de la Trinité lui dit : « Que nous serons heureuses quand nous serons là-haut [au ciel] ! C’est vrai, [répondit Saint Thérèse], mais pour moi, si j’ai le désir d’aller bientôt dans le Ciel, ne croyez pas que ce soit pour me reposer ! Je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la terre jusqu’à la fin du monde. Après cela seulement, je jouirai et me reposerai. Si je ne croyais fermement que mon désir pût se réaliser, j’aimerais mieux ne pas mourir et vivre jusqu’à la fin des temps afin de sauver plus d’âmes. »

Que la Vierge Marie en ce mois du rosaire qui commence nous aide à entrer dans ce mystère de l’amour. Qu’en méditant les mystères du rosaire elle nous permette de méditer « le trop-plein de son cœur » comme le disait Mère Marie-Augusta, et ainsi nous comprendrons mieux le Cœur de Jésus.

Nous confions aussi à la Vierge Marie Henriette et André Audigier ainsi que Marc et Clémence Dusserre qui vont renouveler les engagements de leur mariage. Que Notre-Dame des Neiges les bénisse largement et les récompense du témoignage de fidélité qu’ils nous donnent.

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