Le monde a besoin de la radicalité de l’Evangile !
Homélie pour le 31ème Dimanche du Temps ordinaire A
Dimanche 5 novembre 2023
Donner la foi qui jaillit de l’Evangile, c’est défendre les plus faibles, les plus simples, et leur permettre d’aimer Dieu en vérité.
Aujourd’hui, à travers le passage de la première épitre aux Thessaloniciens, la liturgie nous donne à contempler le cœur enflammé de l’apôtre Paul. C’est le cœur d’un véritable pasteur brûlant d’amour pour le Christ. Comme il le dira en une autre circonstance, il a été saisi par le Christ, si bien que ce n’est plus lui qui vit mais c’est le Christ qui vit en lui.
A la différence des pharisiens et des scribes, il ne se prend pas pour le maître, c’est-à-dire pour celui qui est à la source. Jésus est son véritable et unique Maître. St Paul s’est fait le Christ au milieu des Thessaloniciens, le Bon Pasteur qui veille sur ses brebis. Attentif et paternel il se fait tout à tous. Il est même maternel : « nous avons été pleins de douceur avec vous, comme une mère entoure de soins ses nourrissons ». Comme le Christ, il donne sa vie : « nous aurions voulu vous donner jusqu’à notre propre vie ». Il ne les nourrit pas de ses idées personnelles mais de l’Evangile de Dieu car il sait que l’Evangile est la seule et véritable nourriture qui rassasie l’âme. Il met en pratique la parole que Jésus nous donne aujourd’hui dans son évangile : « le plus grand parmi vous sera votre serviteur ». Lui l’Apôtre spécialement choisi pour évangéliser les païens a multiplié peines et fatigues, travaillant jour et nuit pour n’être à charge de personne afin d’annoncer l’Evangile.
Si saint Paul doit être un exemple pour tous les pasteurs, il doit être aussi un exemple pour tous les chrétiens. Nous ne devons pas nous épargner à la tâche ; nous devons nourrir nos contemporains du pain de l’Evangile.
Donner la foi qui jaillit de l’Evangile, c’est défendre les plus faibles, les plus simples, et leur permettre d’aimer Dieu en vérité. Nous devons brûler d’amour pour notre foi. Nous ne devons pas la diluer dans des compromissions mondaines. Nous ne devons pas la falsifier, la corrompre. Il en va du salut des âmes ; des nôtres et celles de nos frères ! Le jour où nous ne brûlerons plus d’amour pour notre foi, le monde mourra de froid, privé de son bien le plus précieux. C’est à nous qu’il revient de défendre et d’annoncer la foi de l’Evangile dans son intégralité !
Parfois nous sommes tentés comme Jonas de fuir, car nous savons que l’Evangile est exigeant, nous savons que tel ou tel passage de l’Evangile est difficile à entendre pour nos contemporains. Mais il est temps d’arracher les chrétiens et les hommes de bonne volonté aux discours ambigus et confus ou au relativisme ambiant qui anesthésie les cœurs et endort l’amour ! Ne mettons plus la lumière de la foi sous le boisseau, ne cachons plus ce trésor qui nous a été donné gratuitement ! Osons annoncer, témoigner, catéchiser !
Nous devons témoigner de la lumière au milieu des ténèbres. A la suite du Christ nous devons être d’autres Christ. Le monde d’aujourd’hui a besoin de l’Evangile pour ne pas s’égarer, il a besoin d’hommes et de femmes qui ont fait sans compromis le choix de Dieu et qui montrent courageusement et humblement l’exemple. Le monde n’a pas besoin d’une approbation mais d’une transformation. Le monde a besoin de la radicalité de l’Evangile.
Enfin, en ce mois de novembre, méditons sur les Fins dernières et n’oublions pas les âmes du Purgatoire.
Un fil d’amour nous relie à nos défunts, il ne se casse jamais.
Le saint curé d’Ars disait : «II est certain que ces pauvres âmes ne peuvent rien pour elles-mêmes, mais elles peuvent beaucoup pour nous. Cela est si vrai qu’il n’y a presque personne qui ait invoqué les âmes du purgatoire sans avoir obtenu la grâce demandée. »
Cette incroyable faculté que Dieu nous donne est une grande responsabilité. Nous devons entendre leur : « Ayez pitié de vous…Aidez-nous… » Un jour que Dieu seul connait nous aussi nous quitterons cette terre ! La grandeur et la pureté de Dieu nous seront dévoilées. Avant d’être immergé dans l’immensité de l’amour et la pureté de Dieu nous voudrons être purifiés car nous comprendrons que rien de souillé ne peut pénétrer dans la lumière de Dieu.
Comme grand bienfait, demandons aux âmes de Purgatoire de nous aider à comprendre tout ce qui est futile dans nos vies et à orienter toute notre vie pour le Ciel. Le bienheureux Carlo Acutis disait : « Si nous considérons que nous sommes de passage dans ce monde, si nous nous comportons comme des êtres de passage, si nous aspirons aux choses d’en haut, si nous orientons toute notre existence vers l’au-delà, si nous la fondons sur l’au-delà, alors tout est ordonné, tout est équilibré, tout est orienté, tout est rempli d’espoir. » « La beauté de la vie ne dépend pas de sa durée, mais de notre capacité ou non à mettre Dieu au premier plan ».