Dans la paix donnée par Jésus, Passion et Résurrection sont liées
Homélie pour le 3e Dimanche de Pâques
Dimanche 18 avril 2021
La Paix est un don de Notre Seigneur ressuscité qui rappelle sa Passion
Combien fut grande la catastrophe que représentait la douloureuse Passion ! Combien les disciples pouvaient être découragés et abattus ! Mais Jésus leur apporte le réconfort en disant : « La paix soit avec vous ! » Que ce mot de paix est riche de sens et de puissance ! Car qui peut donner la paix quand tout semble détruit ? C’est bien sûr Celui qui est tout puissant, qui est vainqueur de la mort, mais c’est aussi Celui qui a traversé l’épreuve la plus écrasante qui soit et que l’on ne peut sonder, c’est Celui qui a sué du sang dans son agonie, ce qui représente l’angoisse la plus terrible qui soit, une angoisse mortelle au sens littéral du mot, c’est-à- dire une angoisse qui, sans un secours tout surnaturel, aurait du entraîner la mort. C’est Celui qui a souffert et qui est ressuscité qui nous donne la paix ; Il donne une paix incomparable, telle que désormais aucune tribulation ne peut la renverser.
Ce serait être bien en deçà de la paix que Jésus donne, si on la limitait à la paix donnée par Celui qui, étant ressuscité, n’est plus sujet à la souffrance, et si l’on oubliait qu’il s’agit aussi de la paix donnée par Celui qui a connu une effroyable Passion sans être anéanti. Quand Jésus donne sa paix, Il la donne en tant que Seigneur Mort et ressuscité, et Il nous la donne à nous qui sommes encore dans la vallée de larmes et qui aspirons à la cité céleste. Il nous la donne donc comme Celui qui compatit pleinement à nos douleurs présentes et qui nous fait part de sa force pour ne pas chanceler. Que cette paix de Jésus nous pénètre et nous habite en profondeur ! En nous donnant sa paix, Jésus forger en nous des âmes fortes !
Dans l’évangile de ce jour, passion et résurrection ont liées
En écoutant avec notre cœur l’Evangile de ce jour, voyons comment Jésus qui nous donne sa paix, est bien Jésus ressuscité, mais sans du tout mettre de côté la passion douloureuse.
Commençons par Jésus ressuscité. Jésus se tint au milieu de ses disciples et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Puis face à leur crainte, il souligne fortement le réalisme de sa résurrection : «Voyez mes mains et mes pieds: c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez. » Et comme dans leur joie ils n’osaient pas y croire, il mangea devant eux une part de poisson grillé. Les disciples sont donc réconfortés, pacifiés et même remplis de joie, à cause de la résurrection.
Mais cette paix et cette joie ne seraient pas assez enracinées si les disciples oubliaient combien la passion était nécessaire. Ils auraient alors pu désirer un chemin de consolations et n’auraient pas été fortifiés pour traverser les épreuves qu’ils devaient vivre à la suite de leur Maître et Seigneur.
C’est pourquoi Jésus leur rappelle les écrits des prophètes qu’Il commente par ces mots : « Ainsi était-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour. »
Dans l’évangile selon St Luc, les apparitions attestant la résurrection lient toujours la passion et résurrection
Cette apparition de Jésus ressuscité est rapportée par l’évangile selon St Luc, qui rapporte aussi deux autres apparitions qui attestent la résurrection, ce qui fait au total trois apparitions. Or il est très significatif de remarquer qu’à chacune de ces apparitions, il y a certes l’annonce de la résurrection, mais aussi le rappel de la passion.
Nous venons de commenter l’apparition aux disciples. Juste avant, Jésus était apparu aux deux disciples d’Emmaüs et leur avait clairement expliqué la nécessité de la Passion : « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » (Lc 24, 6). Encore avant, deux anges étaient apparus aux sainte femmes et leur avaient rappelé des paroles de Jésus : « Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite. » (Lc 24, 6-7)
Ceci nous montre que le Temps pascal ne saurait être un temps où l’on oublie la passion. Bien au contraire, c’est un temps où la contemplation de Notre Seigneur ressuscité nous manifeste que la Passion n’est pas un accident de parcours dans la mission de Jésus, mais qu’elle était bien voulue afin de nous mériter de ressusciter avec Lui.
Accueillons la paix de Jésus et vivons dans la foi, l’espérance et la charité
Dans les temps que nous vivons, où les épreuves ne manquent pas, où la société civile est en crise grave et où les fondements de la foi sont aussi gravement menacés, même à l’intérieur de l’Eglise, accueillons donc la paix que Jésus veut nous donner : une paix profonde qu’aucune tribulation ne pourra nous enlever.
- Gardons toujours la foi en Notre Seigneur ressuscité : Il est vivant, Il est vainqueur de la mort et du péché, Il est pour nous la certitude que le mal ne peut l’emporter de façon définitive.
- Gardons aussi toujours l’espérance. Que la lumière de la résurrection illumine note méditation de la douloureuse passion et, nous y puiserons l’espérance et la force d’âme que Jésus veut nous communiquer.
- Ayons enfin une ardente charité. Pour le triomphe de son œuvre de salut, Jésus veut des âmes qui, animées d’une foi et d’une espérance invincibles, vivent l’amour jusqu’à l’extrême, comme Lui-même nous a aimés jusqu’à la croix en donnant sa vie pour nous.
Confions notre désir de fidélité à Notre-Dame, en apprenant, comme elle, à garder en notre cœur les événements de Pâques, les événements de la mort et de la résurrection de Notre Seigneur.