Reste avec nous Seigneur !

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Homélie pour le 3ème Dimanche de Pâques

Dimanche 23 avril 2023

Combien pouvons-nous être étonnés devant la capacité de l’homme à fermer son cœur et à refuser l’évidence, tout simplement parce qu’au fond elle ne correspond pas à ses propres critères humains. Dans les Actes des apôtres nous venons d’entendre saint Pierre, le jour même de la Pentecôte, rappeler à ses auditeurs que Jésus a été supprimé et crucifié à leur demande alors qu’il avait passé son temps à accomplir des miracles au milieu d’eux. On se demande bien comment est-ce possible ? D’une manière bien différente, mais tout aussi étonnante, dans l’Evangile de ce matin, ceux que nous appelons communément les disciples d’Emmaüs rapportent tous les faits qui témoignent de la Résurrection mais refusent encore de croire. Là encore nous pourrions nous demander : Comment est-ce  possible ?

Et pourtant, à y regarder de plus près, n’avons-nous pas parfois, nous aussi, une attitude semblable ? En effet, lorsque nous sommes submergés devant la situation de notre monde, de notre pays, de nos familles, de l’Eglise, ne nous demandons-nous pas trop facilement : « Mais où est passé Notre Seigneur ? » Combien il est facile de se retrouver comme les apôtres au milieu de la tempête et de crier à Jésus : « Seigneur nous périssons, cela ne te fait rien ? » Et alors nous pouvons entendre ces paroles à la fois énergiques et pleines de bonté de Jésus : « Pourquoi avez-vous doutés ? » « Esprits lents à croire. » Oui nous aussi nous pouvons bien parfois nous laisser submerger et perdre la paix, voir même être complètement découragés.

C’est pourquoi, que ce temps pascal nous permette de regarder vers le haut, vers Jésus, Notre Seigneur Ressuscité. Et ainsi nous serons convaincus qu’il a déjà vaincu Satan ! Qu’il a déjà vaincu le mal et la mort. Il est Notre Sauveur qui ne nous abandonnera jamais ! En ce jour nous ne pouvons pas oublier saint Georges qui a combattu et vaincu le dragon. Il nous montre ainsi que bien que Jésus ait vaincu définitivement Satan, sur cette terre nous devons continuer, avec la force de Notre Seigneur, de combattre contre le mal et le Malin. Saint Georges fut ensuite martyrisé lors de la persécution de Dioclétien au quatrième siècle. Officier romain, il avait en effet refusé de sacrifier aux dieux. Ce fut alors sa plus grande victoire. Qu’il nous encourage et nous aide à ne jamais pactiser avec le mal et le démon.

Mais avec quels moyens pouvons nous mener ce combat ? Rappelons-nous les dernières paroles de la première lecture entendue en ce jour : « Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins. Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui était promis, et il l'a répandu sur nous, ainsi que vous le voyez et l’entendez. »

Soyons donc convaincus, qu’aujourd’hui encore, l’Esprit Saint nous est donné en abondance pour que nous affrontions les combats de notre temps. N’ayons pas peur de l’invoquer souvent pour qu’il vienne à notre secours, qu’il nous inspire tout ce que nous devons dire et faire. Que cette prochaine fête de Pentecôte à laquelle toute l’Eglise se prépare soit pour chaque de nous source de grande grâce, de force et de courage pour vivre notre foi dans une plus grande fidélité.

Nous avons également entendu Saint Pierre dans le deuxième lecture nous exhorter ainsi : « Vous le savez : ce n’est pas par des biens corruptibles, l’argent ou l’or, que vous avez été rachetés de la conduite superficielle héritée de vos pères ; mais c’est par un sang précieux, celui d’un agneau sans défaut et sans tache, le Christ. »

Mère Marie Augusta, dans son chemin de croix disait « la dévotion à votre précieux Sang, Jésus, rend le cœur libre et le geste viril. » Voici un deuxième moyen pour mener notre combat de la foi. Mais comment donc entrer en contact avec ce sang précieux de l’Agneau sans défaut et sans tache ? Par les sacrements, à commencer par celui de l’offrande du saint sacrifice de la messe. Il est en effet impossible de vivre sa foi sans vivre la messe. La messe nous est donnée comme un don inestimable nous permettant de puiser à la source même de notre rédemption et ainsi puiser les grâces qui nous sont absolument nécessaires. Il n’y a rien de plus grand, rien de plus beau que de participer à l’offrande de Jésus livré pour notre rachat. Ne doutons jamais de la réalité du saint sacrifice rendu présent sur nos autels, ne doutons jamais de l’efficacité de ce saint sacrifice pour nos âmes. Vouloir vivre sa foi sans la messe, c’est se construire un autre Christ et une autre Eglise. Nous serons aussi au contact avec ce trésor précieux par le sacrement de la confession qui nous lave de nos péchés par le sang de Jésus et qui purifie et rend meilleur. Ne craignons pas de recourir fréquemment à ce sacrement qui est aussi un don inestimable qui nous gardera fidèle et ferme dans la foi.

Aussi, ne regardons pas la tempête qui fait rage, mais regardons la croix. Elle est notre boussole. Ce n’est pas le nombre de personne qui consulte la boussole qui en fait sa valeur. Elle continue en effet d’indiquer le chemin même si beaucoup la méprise.

Ainsi, comme les disciples d’Emmaüs, laissons-nous éduquer par Jésus en demeurant fermes dans la foi. Alors, malgré les bourrasques nous pourrons garder la paix et la joie pascale. Le Cardinal Sarah concluait sont livre Le soir approche et déjà le jour baisse par ces mots : « Oui, nous sommes plus que jamais appelés à être fort, vigoureux et inébranlables dans la foi ! Nous sommes comme les disciples. Après la crucifixion, ils ne comprennent plus. Leur foi est érodée. La tristesse les envahit. Ils croient que tout est perdu. Nous aussi nous voyons le monde livré à l’avidité des puissants. L’Eglise semble envahie par l’esprit d’athéisme. Voici même que certains pasteurs abandonnent leurs brebis. La bergerie est dévastée. Nous aussi, comme les disciples nous fuyons la ville, déçus, désespérés et faisons route vers Emmaüs, vers le néant […] Pourtant voici qu’un homme chemine vers nous. De quoi vous entretenez-vous en marchant ? nous demande-t-il. Et nous lui racontons notre tristesse, notre angoisse, notre déception. Alors il reprend la parole, nous reprochant notre manque de foi : « Ô hommes sans intelligence et lents à croire ! Ne fallait-il pas que le Christ souffre cela pour entrer dans sa gloire ? Ne fallait-il pas que l’Eglise souffre pour être fidèle à son maître ? » Il nous explique les Ecritures. Ses paroles nous réconfortent. Il ranime notre foi. Notre solitude est soudain brisée par la force de sa certitude et la douce bienveillance de son regard. Et tandis qu’au loin, le soleil semble s’effacer derrière les montagnes […] notre courage se ranime et nous le prions. Notre cœur est tout brulant quand tu nous parles. Reste avec nous Seigneur, car le soir approche et déjà le jour baisse. »

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