Je suis résolu d'habiter dans ce pays, de le prendre sous ma protection et d'en avoir soin
8 mai 2017 : Ste Jeanne d’Arc et St Michel (Fr. Jean)
En ce 8 mai nous fêtons St Michel en raison de l’apparition de cet Archange sur le mont Gargano en Italie dans la province de Foggia à la fin du Vème siècle (le 8 mai 492). Comme nous le savons, Michel signifie : « Qui est comme Dieu ? ». Ce nom lui a été donné en raison de son opposition à Satan qui voulait prendre la place de Dieu mais qui fut chassé avec tous ses anges. St Michel n’est pas un ange anodin pour la France. Au-delà de sa grande mission auprès de la pucelle d’Orléans où il se présenta comme le protecteur de notre Pays, il marqua notre histoire par bien d’autres aspects. Dès 708 il manifesta sa protection pour notre nation. Il apparut par trois fois à St Aubert, évêque d’Avranches, pour qu’il bâtisse, sur ce que nous appelons maintenant le Mont St Michel, une église. Il lui dit : « Je suis Michel, l'archange qui assiste en la présence de Dieu ; je suis résolu d'habiter dans ce pays, de le prendre sous ma protection et d'en avoir soin. » Ce mont devint un grand lieu de pèlerinage où Dieu fit de nombreux miracles. En 710 Childeric III vint lui-même se confier à St Michel. Charlemagne fit de même après son couronnement et fit inscrire sur ses étendards : « Saint Michel patron et prince de l’Empire des Gaules ». En 1212, une multitude d’enfants viennent le prier à l’occasion de la croisade des pastoureaux de France. En 1652, Anne d’Autriche, alors que la fronde conduisait la France au chaos, instaure la messe des premiers mardi du mois « en l’honneur de saint Michel pour la sécurité et la prospérité de la France » Elle fut exaucée. Jusqu’à Louis XIV inclus, les rois de France, à leur avènement, consacraient leur personne et leur royaume à St Michel. Concluons en rappelant que le 19 mai 1912, tous les évêques français consacrèrent la France au prince des Archanges. Ce tour d’horizon ne peut nous laisser indifférent et nous stimule à confier de nouveau notre pays à St Michel.
Aujourd’hui nous commémorons aussi Ste Jeanne d’Arc en souvenir de la libération de la ville d’Orléans le 8 mai 1429. Comme nous l’avons évoqué, St Michel fut son conseiller avec Ste Catherine d’Alexandrie et Marguerite de Pisidie. Ste Jeanne témoigne elle même : « Avant toute chose, St Michel me disait d'être une bonne enfant et que Dieu m'aiderait. Et entre toutes choses, il me disait de venir au secours du roi de France...Et l'ange me disait la pitié qui était au royaume de France ». St Michel affirme sa mission et ses droits sur notre pays par ces paroles : « Je suis Michel, le protecteur de la France ! ». Charles VII finit par accepter de confier à Jeanne une armée et elle entre secrètement dans Orléans assiégé le 29 avril 1429. Après plusieurs sorties, les journées du 4 au 7 mai furent décisives. Jeanne refuse de se battre le 8, c’est un dimanche. Cependant le capitaine de l’armée anglaise comprend qu'il n'a plus rien à gagner s'il reste là. Il lève le siège et se retire. Cette victoire n’a pu voir le jour qu’en raison de la fidélité de Jeanne, sa fidélité à sa devise : « Dieu premier servi ! » C’est bien en voulant respecter le repos dominical que la victoire lui fut définitive ! La guerre de cent ans fut pour la France un moment difficile de son histoire. Cependant le drapeau portant le nom de Jésus et de Marie avait encore le droit de flotter publiquement. Le Seigneur délivra notre pays. En 2017, en France et dans bien d’autres pays, Dieu ne doit plus être présent sur les places publiques. Non seulement il n’est plus le premier servi, mais il n’a plus le droit « d’être » tout simplement. Mais on va encore plus loin, on ne se contente pas de mettre Dieu à la porte, on le bafoue en piétinant sa loi qui révèle pourtant le vrai chemin pour l’homme. Et pourtant Dieu n’est pas pour la France un ‘problème’, comme certains voudraient nous le faire croire. Il est au contraire la solution. Tant que Dieu ne sera pas le premier servi dans nos vies, dans nos familles, dans notre pays, nous ne devons pas nous étonner de ce qui peut nous arriver. Dieu ne s’impose pas, si nous le rejetons il se retire. Mais nous risquons d’oublier que l’homme est en danger s’il est livré à l’homme sans Dieu. Jean Paul II nous l’a déjà rappelé en analysant l’histoire du 20ème siècle. A la suite de Ste Jeanne d’Arc que Dieu soit véritablement le premier servi dans nos vies. Il ne suffit pas de constater ce qui se passe autour de nous, la conversion de la France doit passer par notre propre conversion. Lorsqu’on demanda à Mère Térésa ce qu’il fallait renouveler dans l’Église, elle répondit : « Vous et moi ! » On pourrait dire qu’il en est de même pour le renouvellement de la France. Dieu premier servi ! Qui est comme Dieu ?!
Cependant n’oublions pas que depuis 1922, en écho à la consécration de la France par Louis XIII à Notre-Dame, Pie XI déclara Notre-Dame de l’Assomption patronne de la France, le « Pays de Marie ». Elle a toujours veillé maternellement sur notre pays. Elle a fait prier les enfants à Pontmain et nous a préservés des prussiens le 17 janvier 1871. Le 8 septembre 1914, à la Marne elle interrompt la marche allemande sur Paris. Le 8 décembre 1947, à L’Ile Bouchard elle fait de nouveau prier des enfants pour éviter l’invasion marxiste. Enfin, si nous pouvons fêter aujourd’hui l’armistice de 1945, c’est certainement grâce à son intervention maternelle.
Fort de ceci, nous comprenons que le relèvement de la France ne peut se faire sans une intervention du ciel. A l’approche du centenaire de la première apparition de Notre-Dame à Fatima, ayons confiance en sa prophétie : « Finalement mon Cœur Immaculé triomphera ». Comment ? Après quelles épreuves ? Nous ne le savons pas, mais nous devons être ce que le Seigneur nous demande d’être : ni plus, ni moins. Confions donc notre pays et le monde au Cœur Immaculé de Marie, à St Michel et Ste Jeanne d’Arc.