Jésus serait-Il donc trop exigeant avec ses disciples ?
Homélie du 6e dimanche de Pâques 2017 (P. Bernard)
Bien chers amis, nous avons demandé à Dieu dans l’oraison de ce 6e dimanche de Pâques la grâce de célébrer avec ferveur le Christ ressuscité afin que le mystère pascal reste présent dans notre vie et la transforme. Pouvons-nous dire que nous célébrons avec ferveur Jésus Ressuscité, en ce temps pascal ? Notre vie est-elle vraiment transformée par la Résurrection de Notre-Seigneur ? Rayonnons-nous en vérité la joie pascale ? L’évangile de ce dimanche est, comme celui de dimanche dernier, un nouvel extrait du discours après la Cène. Jésus donne à ses apôtres des éléments de discernement pour savoir s’ils L’aiment en vérité : « si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements ». Il est très important en ces temps où le Loi de Dieu ou la Loi naturelle est remise partout en cause de rappeler ce que dit Jésus : la fidélité aux commandements de Jésus est le signe de notre Amour envers Lui. Jean-Paul II et Benoît XVI n’ont pas cessé de parler de la vérité de l’amour, de l’amour dans la vérité ! Dans le judéo-christianisme, culte et morale sont intrinsèquement liées depuis l’Alliance du Sinaï. Être chrétien, ce n’est pas seulement participer à la Messe du dimanche, mais c’est aussi vivre en chrétiens en observant la Loi de Dieu. C’est ainsi et ainsi seulement que l’on est sel de la terre et lumière du monde ! Jésus serait-Il donc trop exigeant avec ses disciples ? Saint Jean-Paul II aimait dire aux jeunes : je suis l’ami des jeunes, mais l’ami exigeant parce que Jésus est exigeant ! Mais cette exigence est une exigence d’amour dans la vérité. Nous approfondirons ce thème si important dans notre prochaine Session de Sens, du 14 au 16 juillet prochain, à laquelle nous vous invitons. Comprenons plus profondément l’appel universel à la sainteté, rappelé par le Concile Vatican II ! Jésus nous appelle, tous, à la sainteté parce que, dit Jésus, l’Esprit-Saint, non seulement est auprès de nous, mais Il est en nous. C’est cette présence de l’Esprit-Saint qui permet aux disciples de Jésus de reconnaître que Jésus est en son Père, que nous sommes en Jésus et que Jésus est en nous ! Demandons à Sainte Elisabeth de la Trinité de savoir nous émerveiller devant ce mystère : nous sommes, tous, depuis notre baptême des maisons de Dieu ! Lorsque l’on a compris cela, on comprend, c’est évident que l’Esprit-Saint qui est en nous ne peut pas nous inspirer de choisir le péché qui nous coupe de Dieu. Il ne peut que nous pousser à aimer toujours davantage Jésus et à obéir à ses commandements ! La première lecture des Actes des apôtres donne un témoignage important sur l’action de l’Esprit-Saint : le diacre Philippe évangélise et des foules s’attachent à ses paroles et reçoivent le baptême. Mais Philippe n’avait pas pu leur donner l’Esprit-Saint. Les apôtres Pierre et Jean vont imposer les mains aux Samaritains baptisés et ainsi ils vont recevoir l’Esprit-Saint. Nous avons en ce passage des Actes le fondement scripturaire de la distinction entre le baptême et la confirmation. Ne négligeons pas le sacrement de la confirmation pour nos enfants et adolescents, mais aussi pour les jeunes et les adultes. Ce sacrement nous fait devenir adultes dans la Foi, témoins du Christ, membres actifs de l’Eglise en participant à Sa Mission. Saint Pierre, dans la deuxième lecture, nous appelle à ne reconnaître comme le seul Saint que le Seigneur, le Christ ! Mère Marie-Augusta savait que Jésus ne la décevrait jamais. Vivons les temps d’incertitude qui sont les nôtres actuellement en France et dans le monde dans la sérénité et la paix du cœur. Nous pouvons craindre des jours difficiles pour notre pays, du fait des diverses fractures sociales, mais nous savons qu’en tant que baptisés nous sommes des pèlerins en marche vers le Royaume des Cieux. Ces pèlerins en marche vivent de l’Esprit Saint et de Jésus ressuscité et ils doivent être toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en eux avec douceur et respect, dit Saint Pierre. N’oublions pas l’important conseil que le chef des apôtres nous donne : ayez une conscience droite pour faire honte à vos adversaires. Cela signifie : que notre vie soit cohérente. Nos actes ne doivent pas contredire nos paroles. Notre vie sera droite dans la mesure où nous vivons ce que nous professons. Saint Pierre nous avertit : votre vie droite dans le Christ est calomniée par vos adversaires. Que veut dire Saint Pierre ? Tout simplement ceci : ceux qui ont fait le choix de vivre selon l’esprit de la chair, l’esprit des ténèbres, ne peuvent pas supporter la vie selon les Béatitudes. Saint Paul, dans sa lettre aux Galates, l’a bien exprimé : il y a une lutte implacable entre la chair et l’esprit. Ne soyons donc pas étonnés d’être combattus, marginalisés, ridiculisés parce que nous sommes les disciples de Jésus. Mais, comme Notre-Seigneur nous l’a dit dans ses Béatitudes : réjouissons-nous si nous somme persécutés à cause de Lui et de l’évangile. Saint Pierre, aujourd’hui, nous dit : « Il vaudrait mieux souffrir pour avoir fait le bien, si c’était la volonté de Dieu, plutôt que pour avoir fait le mal ». Jésus, le premier, a été mis à mort dans sa chair. Mais dans l’esprit, il a été rendu à la vie ! Voilà notre espérance. Sachons en rendre compte sans peur mais dans l’humilité et le respect des personnes !
Concluons cette homélie par le mois de Marie. Comment le vivons-nous ? N’oublions pas que ce mois de Marie se déroule en l’année du centenaire des apparitions de Fatima. Imitons Saint François et Sainte Jacinthe de Fatima et la servante de Dieu, Sœur Lucie. Soyons fidèles à la prière quotidienne du chapelet et aidons Jésus et Marie par l’offrande de notre devoir d’état et nos petits sacrifices à sauver les âmes de l’Enfer. N’ayons pas peur de rappeler cette vérité oubliée !