La Puissance de Dieu se déploie dans notre faiblesse

L’expérience spirituelle, décrite par Saint Paul dans cette deuxième lettre aux Corinthiens, est très importante. L’apôtre des Nations, après avoir parlé des grandes grâces qu’il avait reçues et dont il ne veut pas se vanter, parle d’une épreuve mystérieuse : cette écharde en la chair, cet ange de Satan chargé de le souffleter afin qu’il ne s'enorgueillisse pas. Attention à ne pas fantasmer sur la nature de cette épreuve. Il ne faut pas imaginer, comme certains pourraient le penser aujourd’hui, qu’il s’agit d’une épreuve concernant la sexualité. Ce qui est important et que Saint Paul veut nous faire découvrir, c’est que chacun a son épreuve qui le maintient dans l’humilité. Certains peuvent avoir l’épreuve de ne pas pouvoir dominer leur colère, d’autres de ne pas pouvoir dominer leur impatience, d’autres la gourmandise, d’autres la vanité, d’autres la paresse. Le démon exploite tel ou tel défaut. Il est très intelligent et très rusé. Il sait par quelle porte entrer pour nous tenter et nous déstabiliser. La timidité peut nous empêcher d’évangéliser. La colère et la violence peuvent empêcher d’écouter et de dialoguer. Aucun de nous n’est parfait. Notre Pape François ne cesse de nous le rappeler : nous sommes tous des pécheurs ! Jésus nous donne, par Saint Paul aujourd’hui, cette lumière très importante : Il n’a pas besoin de notre puissance et de nos dons humains mais de notre abandon et de notre confiance. Jésus n’a pas voulu enlever l’épreuve de Saint Paul comme Il ne veut pas enlever nos épreuves : "Ma grâce te suffit: car la puissance se déploie dans la faiblesse." Comment comprendre ce que Notre-Seigneur veut dire ? Prenons l’exemple de David combattant Goliath. Le géant Philippin semait la terreur dans les rangs d’Israël. David s’est proposé pour le combattre. Il est allé au-devant de Goliath, sans cuirasse, avec seulement une fronde et quelques cailloux. Mais la force de David était Dieu. Il combattait pour Dieu et Dieu combattait pour David. C’est ainsi que la Puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse ! Nous pourrions trouver bien d’autres exemples dans l’Ecriture Sainte, particulièrement Gédéon.

Mais le plus grand exemple est le Cœur Immaculé de Marie. En ce samedi, une semaine après avoir fêté le Cœur Immaculé de Marie, nous ne pouvons qu’admirer le plan de Dieu, révélé dans le chapitre 12 de l’Apocalypse. C’est par la petitesse et l’humilité de sa servante que Dieu veut triompher de l’orgueil et de la puissance de Lucifer ! Le Dragon rouge sera terrassé par le Cœur Immaculé de Marie. La puissance de Dieu se révèlera ainsi dans la faiblesse du Cœur Immaculé de Marie. Là est le cœur du message prophétique de Fatima, que Benoît XVI considère comme le plus grand message prophétique du vingtième siècle.

Demandons au Cœur Immaculé de Marie la grâce de la confiance en la Grâce de Jésus. Si nous avons cette confiance, Dieu fera de grandes choses en nous. Les apôtres ont, tous, abandonné Jésus au moment de la Passion. Après la Pentecôte, transformés par le Saint-Esprit, ils ont tous été de courageux témoins de Jésus jusqu’au martyre. En eux, s’est également réalisé ce que Jésus avait dit à Saint Paul : sa Puissance s’est déployée dans leur faiblesse. Alors, comme Saint Paul, disons à notre tour : c'est donc de grand cœur que je me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ ! Cessons de dire : je ne suis pas capable d’évangéliser, je ne suis pas capable de prendre telle responsabilité ! Le Cœur de Jésus et l’Eglise par notre Pape François nous appellent, tous, à participer à la nouvelle évangélisation en rayonnant la joie de l’évangile.

Cessons de dire : tout va mal, on va vers la catastrophe finale, on ne peut plus rien faire ! Certes, la situation est grave, certes la crise économique est grave, certes les crises spirituelles et morales sont plus graves encore. Mais ce monde, Dieu l’aime et veut le sauver. Il veut le sauver par les pauvres et petits instruments que nous sommes. Nous ne le sauverons pas par notre force, mais par notre faiblesse dans laquelle se déploiera la Puissance de Jésus car, comme le dit Saint Paul : lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort ! Jésus, dans l’évangile, nous invite à avoir une confiance totale en la sollicitude de la divine Providence. Notre Fondateur nous rappelait souvent le texte que nous venons de lire. Il a voulu, avec Mère Marie Augusta, que nous vivions, chaque jour, de la divine Providence. Nous pouvons témoigner que, depuis 70 ans, nous n’avons jamais manqué de quoi que ce soit ! Dieu se soucie davantage de nous que des oiseaux et des fleurs des champs. Cherchons donc, d’abord, le Royaume de Dieu et la Justice du Royaume et tout le reste nous sera donné par surcroît ! En vivant cet abandon confiant, nous vivrons aussi la spiritualité de Saint Paul !