La Transfiguration : invitation à la prière et à la foi !
Homélie du deuxième dimanche de carême.
La première lecture de ce deuxième dimanche de carême parle d’Abraham, le Père de tous les croyants. Saint Paul se fonde sur le passage de la Genèse que nous venons d’entendre pour donner la primauté à la Foi sur la Loi : Abraham eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste. En cette année de la Foi, émerveillons-nous devant la grande Foi d’Abraham et demandons la grâce de l’imiter. Benoît XVI, à la suite d’Abraham, est pour nous tous, aujourd’hui, un vrai Père dans la Foi. Il a une grande Foi dans le Seigneur et il peut être considéré, comme Abraham, juste et saint ! Dans sa grande humilité, il se considère comme l’humble et petit ouvrier de la Vigne du Seigneur. Il est pour nous, en vérité, le Saint-Père. Nous voulons vivre les derniers jours de son Pontificat en grande communion avec lui.
Il a décidé de renoncer à son ministère pétrinien de la manière la plus humble qui soit ! Puisse son exemple nous éclairer et inspirer tous les gouvernants du monde afin qu’ils exercent leur pouvoir dans un humble esprit de service et de soumission à Dieu et à la Loi naturelle ! Notre bien-aimé Pape a vraiment vécu le psaume 26 que nous venons de chanter : le Seigneur a vraiment été, durant ses 32 ans au service de l’Eglise universelle, sa lumière et son salut. Il n’a eu aucune crainte, il n’a tremblé devant personne, il n’a pas reculé devant les loups, Dieu a été et est le rempart de sa vie !
Les paroles de Saint Paul aux Philippiens, notre Saint-Père n’a pas cessé de les rappeler, mais avec un style différent, tout au long de son pontificat. Il a lui aussi pleuré, comme l’apôtre des Nations, en pensant à tous ceux qui, en notre temps, vivent en ennemis de la Croix du Christ et risquent d’aller à leur perte. Il n’a pas cessé de témoigner de la Vérité qu’est Jésus, non pour condamner les pécheurs, mais pour les aider à s’ouvrir à la Vérité et faire leur salut. Il est vraiment habité par le tourment du salut des âmes. Sa priorité missionnaire est le retour de Dieu dans le cœur des hommes. Il croit ce retour possible, malgré la grave éclipse de Dieu dont notre monde actuel souffre. Sa prophétie en quittant le sol français, en septembre 2008, est inspirée de Dieu : les temps sont propices à un retour à Dieu ! Le dernier appel de Saint Paul ne peut pas ne pas toucher le cœur de notre Saint-Père : « Mes frères bien-aimés que je désire tant revoir, vous, ma joie et ma récompense, tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés ». Nous, ses enfants bien-aimés, nous savons qu’il ne nous abandonne pas ! Il renonce au ministère pétrinien que ses forces physiques ne lui permettent plus d’exercer, mais il demeure dans le Cœur de l’Eglise et, au sommet de la colline du Vatican, comme Moïse sur la montagne, il priera, souffrira et offrira pour la Mission de l’Eglise et pour que nous tenions bon dans le Seigneur !
L’évangile de la Transfiguration est un appel à la prière dans l’union à Jésus. Les apôtres, Pierre, Jacques et Jean, viennent de vivre une étape décisive à Césarée de Philippe. Pierre, éclairé par Dieu le Père, a confessé la vraie identité de Jésus : Il est le Christ, le Fils du Dieu vivant. Ils ont encore beaucoup de mal à comprendre tout ce que cela signifie. Jésus, en effet, vit une vraie vie humaine, mais Il accomplit des miracles qu’aucun homme ne peut accomplir. Il agit avec la puissance de Dieu ! Qui est-Il donc ? La Transfiguration confirme la profession de foi de Pierre. Pour nos frères orientaux, ce mystère est vraiment l’épiphanie de la divinité de Jésus. Les trois apôtres entendent le témoignage de Dieu le Père : « Celui-ci est mon Fils que J’ai choisi. Ecoutez-le ! »
Saint Luc dit aussi que Moïse et Elie parlent avec Jésus de son départ à Jérusalem. De quel départ s’agit-il ? Sa Passion, bien sûr ! Saint Luc confirme ainsi la première annonce de la Passion que Jésus a faite à ses apôtres, après la confession de foi de Pierre à Césarée de Philippe. Pierre avait réprimandé Jésus. Il était impensable, pour lui, que le Messie puisse être mis à mort ! Notre-Seigneur lui a répondu, devant les 11 apôtres : « arrière de moi, Satan ! ». Pour la Tradition, la grâce de la Transfiguration a été donnée pour que les apôtres ne se découragent pas complètement au moment de la Passion de Jésus. Puisse l’évangile de la Transfiguration nous affermir dans la Foi, en ces temps où la Foi chrétienne est tant combattue. Ne cessons pas de rappeler l’avertissement prophétique de Benoît XVI aux jeunes à Madrid : n’ayez pas honte du Seigneur, c’est-à-dire de Jésus, n’ayez pas peur d’être catholiques.
Demandons à la Vierge Marie, en cette année de la Foi et en ce temps grave que vit l’Eglise, de participer à la Foi d’Abraham et à l’humble confiance des apôtres en Jésus, le Fils unique du Père ! Puisse ce Forum nous donner le zèle pour participer à la nouvelle évangélisation par la transmission fidèle et intégrale de la Foi. Le fondement, sûr et solide, de la Foi chrétienne est Jésus, notre Rocher.
Citons à nouveau ces paroles vibrantes de Benoît XVI lors de sa Messe d’intronisation :
N'ayez pas peur du Christ ! Il n'enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ et vous trouverez la vraie vie. Amen".