La mission de la France, fille aînée de l'Eglise
Messe du samedi 14 juillet pour la France. session à Sens
Bien chers amis, nous commençons notre Session, cette année, par la Messe pour la France. Nous prions donc d’abord la Patronne principale de notre pays, la Vierge Marie, Reine de France puis les deux patronnes secondaires : Sainte Jeanne d’Arc et Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Nous n’oublions pas Saint Martin, Saint Hilaire, Sainte Geneviève, Saint Bernard, Saint Louis, roi de France, Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, le Saint Curé d’Ars et tant d’autres Saints qui ont permis à la France d’accomplir fidèlement sa mission de Fille aînée de l’Eglise.
Depuis la Révolution française, cette mission, hélas, a été marginalisée et rejetée. Aujourd’hui, elle est méprisée. Les membres vivants de l’Eglise de France n’ont pas oublié la Mission que Dieu confie à la France. Ils ont eu à cœur, malgré les oppositions, les contradictions et les persécutions de témoigner de l’évangile en notre pays mais aussi dans les cinq Continents. Le Bienheureux Pape Jean-Paul II, lors de son premier voyage apostolique en France, a osé poser cette double question fondamentale :
« France, fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? France, fille aînée de l'Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l'homme, à l'alliance avec la sagesse éternelle ? »
A Lyon, en 1986, il nous avait dit :
« "Chrétiens de Lyon, de Vienne, de France, que faites-vous de l'héritage de vos glorieux martyrs ? Que faites-vous pour contribuer à démasquer ces idoles d'aujourd'hui et à vous en affranchir ? Puissiez-vous avoir toujours le discernement et le courage de la Foi !" »
N’oublions pas, enfin, son dernier appel à Lourdes, le 15 août 2004. Après avoir rappelé aux femmes qu’elles devaient être les sentinelles de l’Invisible, il s’est adressé à nous tous :
« Soyez des femmes et des hommes libres ! Mais rappelez-vous: la liberté humaine est une liberté marquée par le péché. Elle a besoin elle aussi d’être libérée. Le Christ en est le libérateur, Lui qui «nous a libérés pour que nous soyons vraiment libres» (Ga 5, 1). Défendez votre liberté ! Chers Amis, pour cela nous savons que nous pouvons compter sur Celle qui, n’ayant jamais cédé au péché, est la seule créature parfaitement libre. C’est à elle que je vous confie. Marchez avec Marie sur les chemins de la pleine réalisation de votre humanité ! »
Ces mots résonnent encore en nos oreilles et en nos cœurs. Ils me semblent très adaptés, dans les conditions actuelles de notre pays, pour nous introduire dans cette importante Session sur l’Amour de Dieu. La première lecture de ce samedi témoigne de la vision dont a joui le prophète Isaïe : Il a vu Dieu, entendu les anges chanter : Saint, Saint, Saint, le Seigneur Dieu de l’univers. Il a pensé qu’il était perdu parce que l’on ne pouvait pas voir Dieu sans mourir, mais il a été purifié de son péché et Dieu lui a dit : « Qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ? » Isaïe, courageusement et généreusement, a répondu : « Moi, je serai ton messager, envoie-moi ! » Il est devenu l’un des plus grands prophètes du Peuple de Dieu. Aujourd’hui, en 2012, Dieu a besoin de nouveaux prophètes pour la conversion de la France et la nouvelle évangélisation. Sommes-nous prêts à Lui dire : « Envoie-moi, je serai ton messager » ? Jésus, dans l’évangile, nous avertit : si le maître de la maison s’est fait traité de Beelzéboul, ce sera bien pire pour les gens de la maison. Les prophètes et les apôtres ont, de fait, tous été persécutés ou contredits, mais Jésus nous dit : « ne craignez pas les hommes, ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais ne peuvent pas tuer l’âme ! » Jésus nous promet Son Royaume et nous savons qu’Il se prononcera pour nous devant Son Père. Celui-ci, en outre, nous aime d’un amour que nous ne pouvons pas imaginer. Ayons confiance et soyons les témoins de Son Amour. Cet Amour de Dieu sera l’objet d’étude de notre Session. Comprenons-le bien : nous ne pouvons pas comprendre avec notre pauvre intelligence, bien limitée, la profondeur, la longueur, la largeur, la hauteur de l’Amour de Dieu, mais avec l’aide des enseignements lumineux du grand Pape Benoît XVI, nous découvrirons que le seul et vrai remède aux maux de notre humanité actuelle est bien l’Amour de Dieu. Saint Bernard, le docteur mellifique, a parlé avec flamme de l’Amour de Dieu, Saint François de Sales a écrit un magnifique Traité sur l’Amour de Dieu, Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus a été déclaré par Jean-Paul II, docteur de la science de l’Amour de Dieu ! Prions ces Saints de France et tous les autres Saints afin que cette Session soit riche en grâce et nous permettent d’accomplir la Mission que Jean-Paul II a confié à toute l’Eglise au terme du Grand Jubilé de l’an 2000 : être témoins de l’Amour de Dieu ! Notre Père Fondateur et Mère Marie Augusta ont été inspirés par le Cœur brûlant d’Amour de Jésus pour fonder notre Famille Missionnaire de Notre-Dame et exercer la mission des apôtres de l’Amour. Vous comprenez pourquoi cette Session nous tient à cœur. Concluons avec les mots de Jean-Paul II aux jeunes Français à Paris en 1980 :
« Vous valez ce que vaut votre cœur ! Jeunes de France, levez plus souvent les yeux vers Jésus-Christ ! Il est l'homme qui a le plus aimé et le plus consciemment, le plus volontairement, le plus gratuitement ! N'ayez pas peur ! Jésus n'est pas venu condamner l'amour, mais libérer l'amour de ses équivoques et de ses contrefaçons. Jeunes de France, c'est l'heure plus que jamais de travailler la main dans la main à la civilisation de l'amour. Quel chantier gigantesque, quelle tâche enthousiasmante ! Au nom de tout l'amour que je vous porte, je n'hésite pas à vous inviter : «Ouvrez toutes grandes vos portes au Christ !» Que craignez-vous ? Faites-lui confiance. Risquez de le suivre. Oui, cela demande des renoncements, une conversion, qu'il vous faut d'abord oser désirer, demander dans la prière et commencer à pratiquer. Laissez le Christ être pour vous le Chemin, la Vérité et la Vie. Laissez-Le être votre Salut et votre Bonheur. Laissez-le saisir votre vie tout entière... Voilà les hommes et les femmes dont le monde a besoin, dont la France a besoin. Vous aurez personnellement le bonheur promis dans les Béatitudes et vous serez, en toute humilité et respect des autres et au milieu d'eux, le ferment dont parle l'Evangile. Vous bâtirez un monde nouveau ; vous préparerez un avenir chrétien. C'est un chemin de croix, oui, c'est aussi un chemin de joie, car c'est un chemin d'espérance. Avec toute ma confiance et toute mon affection j'invite les jeunes de France à relever la tête et à marcher ensemble sur ce chemin, la main dans la main du Seigneur. «Jeune fille, lève-toi ! Jeune homme, lève-toi !».
Et nous, levons-nous et allons !