La petite voie de Ste Thérèse
Homélie du Jeudi 1er octobre 2015. Comment ne pas commencer par parler de la plus grande sainte des temps modernes, selon l’expression du Pape Pie XI : Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ? On en parle presqu’à toutes les homélies du dimanche alors ce serait vraiment étrange que je n’en parle pas en ce 1er octobre. Oui, nous sommes très heureux de fêter la « petite Thérèse ». Jésus, par elle, a révélé à tous la voie sûre de la sainteté : la petite voie de l’évangile ! Cette petite voie n’est pas la voie du « béni oui oui » du « tout le monde il est gentil », mais la voie royale de l’humilité, de l’obéissance, de l’humble confiance, de l’abandon du petit enfant. Pour vivre une telle voie, il faut de l’énergie spirituelle, il faut exercer les vertus, les vertus cachées que les superficiels ne voient pas mais que Dieu, qui juge le fond des cœurs, Lui, voit ! Comme le disait Mgr Gaucher, le meilleur spécialiste de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, parce qu’il a étudié minutieusement tous ses textes et aussi parce qu’il avait vraiment pénétré son âme : sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face était toujours disponible pour dire « oui » aux petites missions contrariantes. Personne, au Carmel de Lisieux, ne voulait collaborer avec la sœur lingère qui était si pénible. La prieure demanda une volontaire, une seule se présenta : sœur Thérèse ! Bien d’autres témoignages révèlent la grande sainteté de la Sainte de la petite voie ! Saint Jean-Paul II ne s’est pas trompé en la déclarant « docteur de la science de l’amour divin ». Elle n’a pas fréquenté les universités. Elle n’a pas écrit de mémoire ou de thèse, mais l’Eglise lui a donné un titre bien plus important : docteur de l’Eglise. Il n’y a pas encore 40 docteurs de l’Eglise en 2000 ans de vie d’Eglise !!! Admirons la sagesse de cette grande sainte ! D’où lui est venue cette sagesse ? Tout simplement de son application à vivre sa vie religieuse, sans faire d’actions d’éclat mais en faisant les plus petites choses avec beaucoup d’amour et en se laissant guider par Jésus et l’Esprit-Saint avec une dévotion d’enfant avec Dieu le Père. Les Personnes divines ne pouvaient rien refuser à cette religieuse qui n’était vraiment pas comme les autres. Elle est restée jeune d’esprit et de cœur. Elle semait la joie dans son Carmel. Le Saint-Esprit lui a inspiré qu’elle devait demander à Dieu de passer son Ciel à faire du bien sur la terre. Avec son esprit d’enfant qui ne recule devant aucune demande, elle a fait cette demande. Dieu le Père l’a exaucée au-delà de tout ce qu’elle pouvait imaginer. Quel bien aujourd’hui fait-elle sur la terre ! Avant de mourir, elle disait : je ne meurs pas, j’entre dans la vie, je sens que ma mission va commencer, celle de faire aimer Dieu comme je l’aime. Ma citation n’est probablement pas exacte, je la fais de mémoire ! Comment ne pas citer encore son désir que les rationalistes jugeront disproportionné, voire orgueilleux : je veux être une grande sainte ! Demandons à Sainte Thérèse de nous faire participer à son grand désir. Le Père était enthousiaste devant un tel désir, notre Mère aussi. Alors : en avant en répondant à l’appel du Cœur Immaculé de Marie : « soyez saints, vite saints, grands saints ! » Notre Mère a eu cette intuition dans sa prière : ce n’est pas une folie de vouloir être des saints ! La première lecture de ce jeudi nous révèle comment accéder à la sainteté : en obéissant tout simplement à la Loi de Dieu. Cette obéissance n’est pas une corvée. La Loi de Dieu est joie pour le cœur. Sainte Thérèse en était convaincue. Le Peuple de Dieu, qui revenait d’exil, était dans la joie en entendant Esdras proclamait la Loi de Dieu. Il était d’autant plus dans la joie que les Lévites traduisaient et expliquaient. Ce petit détail du texte d’aujourd’hui est très important. Nos contemporains n’aimeront la Loi de Dieu que s’ils la comprennent et si on la leur explique. Alors, cessons de vouloir les conquérir en voulant absolument justifier le péché. Padre Pio ne justifiait pas le péché, mais il s’offrait à Dieu pour souffrir à la place du pécheur afin que Jésus puisse justifier le pécheur repentant. Préparons-nous à l’année de la Miséricorde et prions ardemment pour le prochain Synode. Il est évident, qu’avec notre Pape François, nous ne pouvons que souffrir en constatant tant de familles divisées, recomposées. L’Eglise, oui, doit donner un message de confiance et de miséricorde mais ce message ne peut pas être donné contre la Vérité. On ne pourra jamais justifier le péché, mais seulement Dieu peut justifier le pécheur. Jésus a justifié des femmes adultères : Marie Magdeleine, la Samaritaine, la Femme adultère. Il leur a permis de se convertir et de vivre dans la vérité de l’amour. Le dernier message de Sainte Thérèse, non écrit, est un message de miséricorde que nous aimons chanter : si j’avais commis tous les crimes possibles, je garderai au cœur la même confiance …