Le mystère du Mal et du péché originel !

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Homélie du 1er dimanche de carême 2014.

Les lectures de ce premier dimanche de carême sont particulièrement importantes pour mieux comprendre le mystère du Mal dont a beaucoup parlé Jean-Paul II dans l’un de ses deux derniers livres « mémoire et identité ». Pourquoi tant de Mal en notre monde ? Dieu est-Il responsable de ce mal ? Dieu n’a-t-Il pas pris un risque trop grand en créant des êtres libres et responsables, capables de Lui désobéir et de Lui résister ? Le livre de la Genèse révèle comment le Mal est entré dans le monde : par la désobéissance d’Adam et Eve. Quelle est l’autorité de ce premier livre de la Bible ? Beaucoup, aujourd’hui, enseignent que ce livre n’est pas historique et qu’il n’est qu’un poème tardif. Le Magistère de l’Eglise n’a jamais défini le genre littéraire des premiers chapitres de la Genèse. Il est évident que ces premiers chapitres ne sont pas à interpréter selon les critères du genre historique. Mais il est évident aussi qu’ils ne sont pas du genre mythologique.

Jean-Paul II a consacré ses audiences du mercredi, au début de son Pontificat, à méditer sur ces textes qui contiennent une profonde révélation pour comprendre le mystère de l’homme et de la femme, le mystère de la famille et le mystère du Mal. Si ce Bx Pape a pris la peine, pendant quatre années, de méditer attentivement ces premiers versets de la Genèse c’est bien la preuve qu’il les considérait comme très importants pour notre Foi. La troisième partie du secret de Fatima peut nous aider à comprendre les premiers chapitres de la Genèse. Pour Jean-Paul II et le Cardinal Joseph Ratzinger, le troisième secret de Fatima est une « vision prophétique » donnée aux trois petits enfants. Ne pourrions-nous pas dire : les premiers chapitres de la Genèse sont une vision prophétique donnée par Dieu à Moïse ? Cette vision prophétique n’est pas une photographie du premier péché mais une révélation donnée par Dieu et qui nous permet de comprendre, comme l’a enseigné Jean-Paul II et comme le dit le Cardinal Joseph Ratzinger dans le compendium :

« L’homme, tenté par le démon, a laissé s’éteindre en son cœur la confiance dans ses rapports avec son Créateur. En lui désobéissant, il a voulu devenir «comme Dieu», sans Dieu et non selon Dieu. Ainsi, Adam et Ève ont perdu immédiatement, pour eux et pour toute leur descendance, la grâce de la sainteté et de la justice originelles ».

Jean-Paul II faisait remarquer qu’avant ce péché originel il existe un autre péché, plus grave encore : le péché des anges. Cette révolte des anges est définitive. La Tradition a nommé le Chef des anges révoltés : Lucifer. Dans l’évangile, il est parlé du diable, de Satan, des démons. Le texte de la Genèse que nous avons lu, en ce dimanche, révèle l’action du démon dans le serpent. Prenons très au sérieux cette révélation et comprenons la gravité du péché originel et de ses conséquences. Dieu n’est pas le responsable du Mal, c’est Lucifer qui en est le premier responsable par sa révolte orgueilleuse. L’homme et la femme, qui avaient été créés dans un état de sainteté et de justice originelles, se sont laissés influencer par le Malin menteur. Ils ont gravement désobéi à Dieu. Le Cardinal Ratzinger, dans le Compendium, rappelle les conséquences dramatiques de ce péché personnel d’Adam et Eve :

« Le péché originel, avec lequel naissent tous les hommes, est l’état de privation de sainteté et de justice originelles dans lequel naissent tous les hommes. C’est un péché que nous avons «contracté» et non un péché que l’on «commet»; c’est une condition de naissance et non un acte personnel. En raison de l’unité originelle de tout le genre humain, ce péché se transmet aux descendants d’Adam avec la nature humaine, «non par imitation, mais par propagation».

Cette transmission reste un mystère que nous ne pouvons saisir pleinement. Par la suite du péché originel, la nature humaine, sans être entièrement corrompue, est blessée dans ses forces naturelles, soumise à l’ignorance, à la souffrance, au pouvoir de la mort; elle est inclinée au péché. Cette inclination s’appelle concupiscence. Il est nécessaire et urgent de rappeler en ce dimanche la doctrine du péché originel que personne ne peut remettre en cause. Il ne s’agit pas, en effet, d’une opinion, mais d’un dogme de Foi qui a été proclamé par le Concile de Trente.

Saint Paul, dans la deuxième lecture, interprète droitement le texte de la Genèse : par un seul homme, Adam, le péché est entré dans le monde, mais, par un seul homme, Jésus-Christ, la grâce et la vie vont être données aux hommes qui ont la Foi ! Si nous refusons la doctrine du péché originel, nous ne pouvons plus comprendre le mystère de la Rédemption ! L’Eglise, en ce dimanche, veut nous aider à mieux comprendre l’immense générosité de Jésus : Il s’est vraiment dépouillé pour nous enrichir de sa divinité ! Saint Matthieu, dans l’évangile, nous le présente au désert, tenté par le démon ou le tentateur que Jésus appelle : « Satan ». Les trois tentations concernent le pain, le succès mondain, le pouvoir. Jésus, contrairement à Adam et Eve, ne cède pas à la tentation. Les Pères ont bien compris la raison pour laquelle l’Esprit Saint a conduit Jésus au désert pour y être tenté le démon. Il n’y a pas été conduit pour succomber à la tentation mais pour vaincre Satan et nous permettre de vaincre à notre tour. Jésus s’est fait homme pour racheter tous les péchés des hommes. Il était donc comme nécessaire qu’Il fasse l’expérience du combat pour nous obtenir la victoire. Réjouissons-nous donc, au début de ce carême, en contemplant Jésus au désert et demandons-Lui la grâce de mener victorieusement notre combat spirituel. Mettons en pratique le message de notre Pape François : vivons ce carême avec Jésus qui s’est fait pauvre pour nous enrichir et sachons « voir » la triple misère de notre humanité : la misère matérielle, morale et spirituelle. Efforçons-nous d’être les bons Samaritains de nos frères qui souffrent. N’oublions pas, enfin, en ce 8 mars que nous fêtons en ce dimanche Saint Dominique Savio qui est devenu le saint de la joie grâce à Saint Jean Bosco. Il n’a pas oublié le conseil éclairé de Don Bosco : « un saint triste est un triste saint ! » Le carême n’est pas un temps où l’Eglise nous invite à être triste, mais un temps où elle nous presse de vivre davantage l’évangile et le fruit de l’évangile, nous a dit notre Pape François dans son Exhortation, c’est la joie, la joie de l’évangile. Alors rayonnons la joie !

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