Que notre amitié se continue auprès du Seigneur !

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16 septembre 2017 – Saints Corneille et Cyprien (Fr. Michel)

Né à Carthage vers l’an 200 dans une famille païenne, après une jeunesse dissipée, Cyprien se convertit au christianisme vers 35 ans. Immédiatement après, il devient évêque, évêque de la fameuse ville de Carthage, qui avait alors comme un rôle de primat sur les 200 évêchés du nord de l’Afrique.

Il n’a pas connu Tertullien, mais il a eu une grande estime pour ce Père de l’Eglise, qui malheureusement avait fini sa vie en rupture de communion avec l’Eglise. Cyprien sut faire le tri, comme nous le faisons de nos jours, entre la période de communion de ce premier grand théologien de langue latine, et contre les excès de la deuxième partie de sa vie.

Cyprien exerce sa charge dans une période particulièrement difficile, marquée par deux persécutions et une épidémie de peste. Il vit pleinement les difficultés dont parle St Paul dans la première lecture, et son soutien moral est d’un grand poids auprès de ses frères persécutés.

Il illustre l’esprit de soutien, d’écoute mutuelle et de vigilance fraternelle, voulu par Jésus pour animer le collège des évêques, entre eux et en union avec le Saint-Père. Dans la mesure du possible, il réunit des synodes pour l’Afrique et la Numidie deux fois par an. Il s’était lié d’amitié avec le pape Saint Corneille, qui mourut quelques années avant lui en exil, après un bref pontificat (250-253). « Si Dieu fait à l’un de nous la grâce de mourir bientôt, avait écrit Cyprien à Corneille, que notre amitié se continue auprès du Seigneur ». En les unissant dans une même fête, l’Eglise perpétue le souvenir de cette amitié.

Parmi les nombreux traités qu’il a laissés, il faut mentionner celui qui concerne « l’unité de l’Eglise », pour laquelle il manifeste une compréhension profonde, comme d’un mystère relié à celui de la Sainte Trinité. Il distingue l’Eglise visible, hiérarchique, de l’Eglise invisible, mystique. Du passage de l’Ecriture mentionnant la protection de la maison de Rahab lors de la ruine de Jéricho, il commente par la phrase si célèbre : « Hors de l’Eglise, il n’y a pas de salut (Extra ecclesiam non est salus) ». Cette phrase, bien interprétée, est importante. Nous pouvons lui joindre : « Celui qui n’a pas l’Eglise pour mère, ne peut pas avoir Dieu pour Père ». L’histoire de l’Eglise a retenu aussi son commentaire du Notre Père, mentionné encore par Benoît XVI. Retenons particulièrement son insistance sur le pluriel, « notre » Père, prière en église, et sur le cœur : Dieu fait attention non à la voix mais au cœur.

Par excès de zèle pour l’unité et l’Eglise, il défendit une position contraire à celle du pape St Étienne Ier (254-257) dans la question de la validité du baptême conféré par les hérétiques. Le pape écrivit aux évêques de l’Asie Mineure et à Cyprien de Carthage qu’on ne devait pas changer l’ancien usage, et qu’il ne fallait pas rebaptiser. Saint Cyprien et les Églises d’Afrique tenaient pour la sentence contraire confirmée alors par plusieurs synodes. Il y eut donc un moment où il sembla que l’unité de l’Eglise soit en péril par l’attitude ferme du Pape et par l’obstination des Africains, mais la persécution de Valérien et la mort d’Etienne Ier survinrent à propos, et cette mort en 257 empêcha une rupture. St Cyprien mourut l’année suivante, mais comme le disait Dom Guéranger, « Saint Cyprien était zélé, il était docte, il était favorisé par Dieu de visions et de communications ; et cependant il y eut un moment où, faute d’attachement à la tradition catholique, il s’en fallut de peu que toute sa sainteté fît naufrage, et que lui-même tombât dans le schisme ». Il illustre le fait que sur certains points controversés, il faut faire preuve de circonspection ; un Père de l’Eglise peut se tromper sur tel ou tel point. Il aurait pu finir comme Tertullien, mais une persécution s’abattant sur l’empire romain, il fut arrêté et condamné à être décapité. Les Actes du procès manifestent son grand courage et sa détermination admirable pour être fidèle au Christ. Il fut le premier évêque de la Province d’Afrique à recevoir la couronne du martyre (258).

Demandons à St Corneille et à St Cyprien la grâce d’un cœur qui écoute, pour vraiment croire que Dieu est Père, et que la Sainte Eglise est vraiment notre Mère. Prions-les pour le pape et les évêques, à qui est particulièrement confiée la charge de l’unité de l’Eglise. Enfin, demandons-leur d’avoir des grâces de discernement, afin de contribuer à cette unité si chère au Cœur de Jésus, mais toujours dans la fidélité à la vérité, selon les justes relations entre l’Ecriture, la Tradition et le Magistère.

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