Saint Louis de Gonzague : les yeux fermés sur le monde et ouverts sur le Ciel!
Homélie du samedi 21 juin 2014, Saint Louis de Gonzague
Nous fêtons dans la joie, en ce samedi, Saint Louis de Gonzague qui n’a pas ressemblé au jeune homme riche de l’évangile mais à Saint François d’Assise. Ses richesses et son rang social ne l’ont pas empêché de tout laisser pour suivre Jésus et être un novice modèle. L’Eglise a choisi comme première lecture de sa Fête le passage de l’Apocalypse où Jésus dit qu’Il donnera à Celui qui a soif l’eau de la source de vie. Luigi a eu ardemment soif de cette eau. Jésus l’a pris très tôt avec Lui au Ciel. Il est le vainqueur dont Il parlait dans l’Apocalypse, Dieu en a fait son fils et, aujourd’hui, Il le présente comme modèle à toute la jeunesse du monde et à tous les novices. Sainte Marie Madeleine de Pazzi a vu la Gloire de Saint Louis de Gonzague au Ciel et elle en a été émerveillée… Dieu s’est complu en ce grand Saint du fait de sa grande humilité et de sa grande pureté !
Luigi était le fils du marquis de Castiglione, l'aîné de dix frères et sœurs. En 1581, à l'âge de treize ans, il devient page à la cour de Philippe II d'Espagne. Quatre années plus tard, il renonce solennellement à son droit d’aînesse pour succéder à son père au profit de son frère cadet Rodolphe et il part pour Rome où il est admis chez les Jésuites. Il prononce ses vœux solennels, le 25 novembre 1587 à l'âge de 19 ans. Il passe la majeure partie de sa courte vie entre prières, études et œuvres de charité. Le 21 juin 1591, atteint par la peste alors qu'il secourait des malades au cours d'une épidémie, il meurt, à l’âge de vingt-trois ans. Il est béatifié 13 ans après sa mort, le 12 mai 1604 à Mantoue par le pape Clément VIII. Il ne sera canonisé que 122 ans plus tard, le 26 avril 1726 par Benoît XIII. Il a été déclaré saint patron de la jeunesse catholique.
Il ne faut pas croire, cependant, que tout fut facile pour Luigi ! Il dut mener un combat héroïque pour se vaincre. Il mena une guerre énergique contre ses défauts : colère, impatience, mécontentement intérieur. Sa grande dévotion à la Vierge Marie lui a obtenu l’énergie pour remporter la victoire et ne pas se décourager. Luigi mena aussi un grand combat pour prier sans distraction. Mais Saint Robert Bellarmin lui demanda de ne pas se tendre, car la tension n’est jamais bonne. A la fin de sa vie, pour fortifier son amour de Dieu, il lisait saint Augustin, saint Bernard et la Vie de sainte Catherine de Gênes. Soulignons encore son grand désir d’humilité : Il entra dans la Compagnie de Jésus parce qu’il était sûr qu’il n’y serait chargé d'aucun honneur ecclésiastique, d’aucune mondanité dirait notre Pape François ! Novice, il n’a jamais fait valoir ses origines princières. Il les cachait, au contraire, et fréquentait de préférence les frères coadjuteurs. Il sortait avec des vêtements râpés, un sac sur le dos pour recueillir les aumônes. Son amour héroïque pour le prochain fut révélé durant la famine et la peste des années 1590-1591. Il se donna sans compter pour les pestiférés. Après avoir porté un pestiféré sur ses épaules, il rentra malade. Il resta languissant pendant plusieurs mois. Dans une sorte de ravissement qui dura toute une nuit, il apprit qu'il mourrait le jour de l'Octave du Saint-Sacrement, le 20 juin. Ce jour-là, alors qu’il paraissait mieux à son entourage, il dut insister pour obtenir le viatique. On le trouvait si bien que le Père Bellarmin lui-même, son confesseur, ne fut pas admis à rester auprès de lui le soir ; il n'y avait que deux autres Pères et l'infirmier quand il rendit le dernier soupir deux heures avant minuit.
En cette veille de la solennité du Saint-Sacrement, demandons à Saint Louis de Gonzague la grâce de nous aider à mieux comprendre l’essentiel de notre vie de baptisé. St Louis de Gonzague avait tout pour vivre une vie heureuse selon les critères du monde : il était prince héritier. Il aurait eu pouvoir, argent, honneur et tous les plaisirs possibles. Il a compris que tout cela était du vent et il s’est attaché au seul trésor des trésors : Jésus ! Il s’est vraiment dépouillé de toute mondanité à l’école de l’évangile, de Saint François et de Saint Ignace. Demandons-lui, en ce jour, la grâce de nous dépouiller de tout ce qui nous attache à ce monde et nous détache de Dieu. Jésus nous a dit clairement qu’il fallait faire un choix fondamental : Dieu ou l’Argent ! Puisse cette journée de pèlerinage nous aider à faire le choix de Dieu avec l’aide de Jésus et de Notre-Dame des Neiges.
On a résumé ainsi la vie de Luigi : les yeux fermés sur le monde, le cœur ouvert sur le Ciel. Ne pourrions-nous pas faire nôtre une telle devise ? Nos yeux sont-ils fermés en vérité sur l’argent, le pouvoir, les honneurs, les plaisirs ? Notre cœur est-il vraiment ouvert sur le Ciel ? Puis-je dire sans mentir : je vis avec Jésus et les Saints? Le Ciel est-il mon unique Patrie ? Ces questions ne doivent pas nous décourager mais nous aider à nous convertir avec l’aide de St Louis de Gonzague.
Demandons enfin à Saint Louis de Gonzague de faire grandir notre dévotion affectueuse envers la Vierge Marie en priant avec cette prière qu’il a composée :
« Vierge sainte, mon guide et ma souveraine, je viens me jeter dans le sein de votre miséricorde, et mettre, dès ce moment et pour toujours, mon âme et mon corps sous votre sauvegarde et sous votre protection spéciale. Je vous confie et je remets entre vos mains toutes mes espérances et mes consolations, toutes mes peines et mes misères, ainsi que le cours et la fin de ma vie, afin que, par votre intercession et par vos mérites, toutes mes œuvres soient faites selon votre volonté et en vue de plaire à votre divin Fils ».
Cette prière mariale de Saint Louis de Gonzague nous touche particulièrement parce que nous y retrouvons plusieurs expressions de la prière de consécration que nous récitons, chaque jour, selon les demandes du Père et de Mère Marie-Augusta. Cette prière est, en fin de compte, le secret de sainteté de Saint Louis de Gonzague. Il s’est vraiment laissé conduire par la Vierge Sainte, qui a été son guide et sa souveraine. Il s’est jeté dans le sein de sa miséricorde et il s’est consacré à elle en mettant pour toujours son âme et son corps sous sa sauvegarde et sa protection spéciale. Il a confié alors à la Vierge Marie sa vie, toutes ses œuvres et la fin de sa vie afin que tout soit fait selon sa volonté en vue de plaire à Jésus. Nous trouvons chez ce Saint la même dévotion que chez Sts Louis-Marie, Jean-Paul II, Marthe Robin, notre Père Fondateur et Mère Marie-Augusta. Confions-nous donc à leur suite au Cœur Immaculé de Marie dans le but de plaire au Cœur de Jésus ! Totus tuus, à Jésus par Marie dans la joie et l’amour !